À MEDays 2025, l'ancien chef de la diplomatie du Lesotho, a estimé que la résolution 2797 du Conseil de sécurité, adoptée fin octobre, constitue un moment charnière, presque symétrique au cinquantenaire de la Marche Verte : « La résolution est arrivée au moment idéal. Elle réaffirme que les provinces du Sud sont bel et bien marocaines. » Makgothi rappelle que cette décision survient après des décennies d'ambiguïtés nourries par des lectures dépassées du dossier. Le texte de l'ONU, dit-il, ne fait plus aucune référence aux anciennes approches: « La résolution enterre les notions obsolètes. Le Conseil de sécurité parle aujourd'hui d'une seule option : le plan d'autonomie du Maroc, crédible et réaliste. » Selon Makgothi, l'évolution du dossier est portée par une dynamique diplomatique globale. Il rappelle qu'environ 120 pays soutiennent la proposition marocaine, soit plus de 60 % des membres de l'ONU : « L'immense majorité de la communauté internationale pousse pour la stabilité et reconnaît la crédibilité du plan marocain. Pour l'ancien ministre, cette évolution engage directement l'Union africaine, qui ne pourra plus ignorer la nouvelle donne internationale. Makgothi insiste sur un point clé : l'UA devra suivre le cadre défini par l'ONU. Selon lui, l'organisation panafricaine n'a plus d'autre choix que de « revisiter » ses positions : « L'Union africaine devra se réaligner sur la décision du Conseil de sécurité. Les Etats membres ne peuvent pas aller à rebours du consensus international. » Il estime d'ailleurs que lors des prochains sommets — ordinaires ou extraordinaires — l'UA se penchera nécessairement sur le dossier pour harmoniser sa position avec celle des Nations unies : « Le Conseil exécutif devra conseiller les chefs d'Etat pour qu'ils adoptent une position cohérente avec la résolution 2797. » Makgothi relie également cette avancée diplomatique à des enjeux plus larges pour le continent. La consolidation de la souveraineté marocaine dans ses provinces du Sud, dit-il, ouvre aussi la voie à un espace régional stable, propice au commerce inter-africain, au développement d'un hub économique dynamique, à la lutte contre les menaces transfrontalières et à l'intégration du Sahel. « La stabilité politique est le socle de la croissance. Avec cette résolution, on crée les conditions de la paix durable et du développement partagé. » Pour l'ancien ministre, la résolution 2797 est plus qu'un texte onusien : c'est un signal stratégique adressé à toute l'Afrique. « Cette décision n'est pas seulement importante pour le Maroc. Elle l'est pour toute l'Afrique, pour sa stabilité, pour son intégration et pour son avenir. » Makgothi appelle enfin les pays africains à « regarder les faits » et à rompre avec les positions « idéologiques du passé ».