Pour Mamadou Tangara, les Atlantic Dialogues s'imposent comme un espace rare de réflexion collective, où la diversité des points de vue nourrit une compréhension plus fine des défis mondiaux. « C'est un forum où il y a un foisonnement d'idées pertinentes pour la bonne marche non seulement du continent, mais du monde en général », a-t-il souligné. L'ancien chef de la diplomatie gambienne a insisté sur la valeur ajoutée de ce type de rencontre, fondée sur la liberté d'expression et la recherche de solutions concrètes. Identifier les problèmes, affirme-t-il, constitue déjà « une solution à moitié trouvée », tant la lucidité collective est devenue essentielle dans un monde traversé par les crises. L'Initiative Atlantique, un acte de solidarité africaine Mamadou Tangara a mis en avant l'Initiative Atlantique portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qu'il considère comme un acte fort de solidarité régionale, notamment envers les pays africains enclavés. Cette initiative, selon lui, traduit une vision inclusive de la coopération africaine, fondée sur le partage, l'entraide et l'intégration régionale. Il a également salué la portée symbolique et politique de la diplomatie marocaine, rappelant que le Royaume a institutionnalisé cette orientation en intégrant explicitement la « coopération africaine » dans l'intitulé même de son ministère des Affaires étrangères. Un choix qui, selon lui, n'est pas anodin et reflète une vision stratégique assumée. Les provinces du Sud comme modèle de développement L'ancien ministre n'a pas manqué de saluer le travail des diplomates marocains, qu'il qualifie de « travail d'orfèvre », mené sous l'impulsion royale. Il a notamment évoqué la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qu'il considère aujourd'hui comme une base crédible pour mettre fin à un conflit artificiel qui a trop duré. Pour lui, cette avancée illustre une diplomatie fondée sur le réalisme, la patience et la recherche de solutions politiques durables. Au-delà des enjeux diplomatiques, Mamadou Tangara a livré un message clair à l'ensemble du continent : l'Afrique doit changer de priorités. « Au lieu d'investir dans les conflits, investissons dans le développement », a-t-il martelé, citant l'exemple des provinces du Sud du Maroc comme modèle de transformation par l'investissement, les infrastructures et l'inclusion sociale. Selon lui, ce choix stratégique est la seule voie durable pour répondre aux aspirations des populations africaines et renforcer la stabilité régionale. Une coopération Sud-Sud incarnée M. Tangara a rappelé par la même occasion le rôle historique du Maroc dans la formation des cadres africains, qu'il considère comme l'un des apports les plus durables de la coopération Sud-Sud. Témoignant à titre personnel, Mamadou Tangara a souligné avoir lui-même bénéficié de cette coopération en effectuant une partie de son parcours académique au Maroc. « La plus grande richesse de l'Afrique, ce sont ses ressources humaines », a-t-il insisté. Pour Mamadou Tangara, le retour du Maroc au sein de l'Union africaine n'a fait que consacrer une réalité ancienne : celle d'un pays resté engagé aux côtés de l'Afrique, dans un esprit de solidarité et de générosité, parfois même au-delà de ses moyens. Un engagement qu'il juge exemplaire, à l'heure où le continent cherche des modèles crédibles de coopération, de stabilité et de développement partagé.