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Sommet Maroc-UE
Tout un symbole
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 03 - 2010


Ahmed charai
Cependant, la question des droits de l’homme a été remise sur le tapis. Les Européens reconnaissent les efforts fournis par le Maroc mais considèrent qu’il peut mieux faire. En réalité, ils relèvent quelques déficiences dans l’arsenal juridique, ce qu’ils appellent timidement «les relations avec la presse», et enfin le Sahara.
Tout porte à croire que nous sommes face à des influences contradictoires. D’abord ceux qui, de bonne foi, considèrent que l’expérience marocaine dans son exemplarité doit être encouragée et que cela passe par le dépassement d’autres paliers. C’est le sens même du contenu de la déclaration finale, document officiel de référence. L’autre influence, c’est celle née du travail d’ONGs ou de l’Algérie pour instrumentaliser des cas particuliers et porter atteinte à la crédibilité de l’expérience de la construction démocratique au Maroc.
La diplomatie marocaine a raison, quand elle négocie ce point, de mettre en avant ces deux questions. La première, c’est qu’on ne peut remettre en cause ni la sincérité du choix de la démocratie, ni le réel attachement aux droits de l’homme dans leur acceptation universelle même si, et c’est le cas dans toutes les sociétés, il y a toujours des aspirations à l’amélioration. La seconde, c’est que l’Union européenne ne peut faire de quelques cas isolés au Sahara, au demeurant reconnus par le Maroc, une affaire et ne pas lever le petit doigt alors que les refugiés de Tindouf subissent les violations extrêmes que l’on sait.
Personne n’est dupe. Le Maroc sait que les positions de l’Union européenne sont souvent le fruit de compromis internes à cette institution. Rabat peut donc être satisfaite des perspectives d’un statut qui se rapproche encore plus de l’intégration pure et simple. La diplomatie sait aussi qu’elle doit rester vigilante et, dans la patience, combattre les effets de la propagande algérienne.
Economiquement, c’est en diversifiant nos marchés que l’on diminuera le poids de l’Europe et donc la force de ses prétendues pressions.
Maroc-UE Le Maroc veut du concret
DNES à Grenade Mohamed Zainabi
Tout ce qui est positif et important pour le Maroc est positif et important pour l'Espagne et l'Union européenne». A elle seule, cette phrase prononcée par le chef du gouvernement espagnol résume le fervent enthousiasme qui a marqué les sommets économique et politique tenus, l’un après l’autre, entre l’UE et le Maroc à Grenade. C’est aussi par la voix de José Luis Rodriguez Zapatero que le message essentiel de ce double sommet a été envoyé du côté européen. «Chefs d’entreprises, vous êtes essentiels pour qu’on sorte de la crise. Vous avez besoin de confiance. C’est cette confiance que nous voulons vous donner à travers cette rencontre», a-t-il déclaré. Zapatero s’exprimait à la clôture des travaux du sommet économique qui a réuni, à la veille du sommet politique Maroc-UE, des représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) avec leurs homologues de Business Europe et de la Confédération espagnole des organisations d’employeurs (CEOE), en plus de représentants politiques marocains et européens. C’est ce qu’il soutiendra le lendemain lors du sommet politique. Voilà que l’Espagne place le business au cœur du processus de mise en place de la «grande alliance» entre le Maroc et l’UE voulue par son chef de gouvernement. Voilà que le voisin européen immédiat du Maroc présente, même si c’estd’une manière indirecte, le Maroc comme solution possible de sortie de crise aux patrons européens. Rien que pour cela, le sommet mérite le qualificatif d’historique que lui a attribué le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos dans une déclaration accordée à L’Observateur du Maroc à la fin du sommet entrepreneurial. Lui aussi a insisté sur la confiance que l’Espagne et l’UE veulent donner au monde économique en exprimant leur totale confiance au Maroc.
De la confiance, il était aussi question dans l’intervention du président de la Commission européenne. «Je suis confiant que le Maroc poursuivra sa dynamique de réformes sur le plan socio-économique comme sur le plan de la régionalisation, mais aussi dans le domaine de la justice comme dans celui de la protection accrue des droits de l'homme et des libertés fondamentales», a souligné, avec le même enthousiasme, José Manuel Dur?o Barroso dans le double sommet comme dans la conférence de presse qui l’a suivi. Pour aller de l’avant, Barroso a émis une proposition concrète : «L'UE se tient prête à lancer, le moment venu, les négociations en vue d'établir avec le Maroc un accord de libre échange global et approfondi». Pour y arriver, le président de la Commission européenne s’est montré pragmatique. «Pour accélérer la mise en œuvre de cette nouvelle étape dans l'approfondissement de nos relations et soutenir le Maroc dans son programme de réformes, nous avons décidé d'accroître notre aide financière», a-t-il lancé. De combien ? Personne ne veut encore le dire. Mais déjà, Barroso pose un préalable : «Les négociations commerciales en cours doivent être maintenant conclues aussi rapidement que possible». Cette recommandation ressortira dans la déclaration finale du sommet politique Maroc-UE : «Les Parties ont convenu d'intensifier les négociations en cours sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement avec pour objectif de parvenir a un accord ambitieux avant la fin de 2010».
C’est ce que confirmera au lendemain du sommet à l’Observateur du Maroc John Clancy, porte-parole de l'UE pour le commerce : «Le Commissaire De Gucht (ndlr : commissaire européen au commerce) se réjouit des discussions profondes avec le gouvernement marocain à Grenade, précédées par un dialogue technique intense sur le plan commercial UE-Maroc. Il souhaite la continuation et l'accélération de ce dialogue en vue de la conclusion d'ici fin 2010 d'un accord sur les services. Une réelle avancée sur ce dossier permettra d'engager un pas plus ambitieux en vue du lancement de négociations sur un statut avancé pour le Maroc, à l'aune des aspirations marocaines.»
Le Maroc n’en demande pas mieux. C’est ce que dira, à sa façon et en arabe, Abbas El Fassi qui a pris part à ce double sommet aux côtés de 7 autres ministres marocains.
Réponse anticipée du roi Mohammed VI
Le message royal adressé au sommet politique Maroc-UE de Grenade est tombé comme une réponse immédiate aux propositions européennes. Il a aussi permis de clarifier la nouvelle position du Maroc. Le souverain a employé ce terme de «co-acteur» pour qualifier le rôle que joue et continuera à jouer le Royaume dans sa relation avec l’UE. Mieux, «le Maroc plaide pour aller au-delà du simple établissement d'une zone de libre-échange et appelle à la dynamisation des flux d'investissement, à la promotion des synergies industrielles et agricoles, aux redéploiements d'activités de services, et à la mise en œuvre de politiques communes en matière de recherche-développement et d'économie de la connaissance», écrit le roi Mohammed VI. Et preuve que le pays veut accélérer la cadence du partenariat euro-marocain, le souverain souligne : «eu égard à l'importance que revêt le nouvel accord agricole conclu récemment et aux opportunités qu'il offre, le Maroc, tout en réaffirmant son attachement à sa mise en œuvre rapide, en application de nos engagements communs, regrette le retard enregistré dans son entrée en vigueur». Pour rappel, le nouvel accord maroco-européen sur l’agriculture a été paraphé en fin de l’année dernière, mais n’a pas encore été ratifié. Il devra l’être dans le cadre du traité de Lisbonne, ce qui risque de retarder le processus, comme le soutien Younes Zrikem qui préside la commission du commerce extérieur à la CGEM.
Sur un autre registre, le roi Mohammed VI rappelle aussi dans son message les attentes du Maroc : «Un espace commun entre le Royaume du Maroc et l'Union européenne en matière d'économie du savoir pourrait investir, de manière spécifique, les nouveaux enjeux énergétiques et environnementaux, en veillant à la promotion de la recherche en matière éco-énergétique, d'énergies propres, d'économie verte, de recherche météorologique, de biodiversité, de dessalement de l'eau de mer, de prévention des situations exceptionnelles (inondations, sécheresses…). Le souverain affirme aussi que le Maroc avance en direction de l'Europe et qu’il attend de l'Europe qu'elle avance, à son tour, vers le Maroc.
Le Maroc décomplexé
«On ne peut pas détruire l'intégrité du Maroc à partir d'un cas ou deux». C’est ainsi que le Premier ministre marocain, Abbas El Fassi a répondu après que la question des droits de l’homme a été soulevée par Herman Van Rompuy. Le président du Conseil européen a lié ce sujet à la question du Sahara. Dans sa réponse, Abbas El Fassi a demandé à ses partenaires européens de ne pas appliquer la méthode de deux poids deux mesures. Il a vivement critiqué l'attitude de l'Algérie, notamment sur l'aspect des droits de l'homme. «La sécurité militaire algérienne viole constamment les droits de l'homme dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf où il n'y a ni liberté de parole ni liberté de mouvement», a-t-il rappelé.
Changement de ton
Lors du sommet économique Maroc-UE, deux ateliers sectoriels ont été organisés. Le premier sur le transport et la logistique et le second sur les énergies renouvelables. Ce qui a permis aux responsables marocains de présenter, devant un parterre d’entrepreneurs et de bailleurs de fonds (la BEI notamment était représentée à ces rencontres), les opportunités qu’offre désormais le Maroc dans ces deux secteurs. Seulement, le ton a changé. Cette phrase introductive lancée aux participants à l’atelier sur les énergies renouvelables par Mustapha Bakkoury, en sa qualité de président de la nouvelle Agence marocaine de l’énergie solaire, en dit long sur la nouvelle attitude marocaine : «Le plan énergétique (ndlr : marocain) n’est pas seulement pour l’import et l’export de l’énergie, mais aussi pour mettre en place une dynamique industrielle énergétique et aussi pour avoir de vrais pôles d’excellence pour la recherche et développement». C’est ce que défendra aussi à l’occasion Saïd Mouline qui dirige le Centre de développement des énergies renouvelables.
Multilinguisme marocain
Au cours du sommet économique Maroc-UE, les représentants marocains ont brillé par leur multilinguisme. Ahmed Réda Chami a présenté un brillant exposé, en anglais, sur toutes les nouvelles opportunités d’investissement qu’offre désormais le Maroc. «Le Maroc n’est pas seulement le pays du soleil, du couscous et des chameaux» a lancé le ministre marocain du Commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies pour introduire son propos. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Youssef Amrani, a quant à lui discouru en espagnol. Il a bien insisté sur l’engagement du Maroc d’aller de l’avant dans le processus de rapprochement poussé avec l’UE. De son côté, le patron des patrons marocains a préféré s’exprimer en français. Pour sa part, Abbas El Fassi est intervenu en arabe.
La CGEM veut adhérer à Business Europe
La CGEM a présenté, par la voix de son président Mohamed Horani, une demande orale d’adhésion à Business Europe (l’organe patronal européen) lors du sommet économique Maroc-UE. «Une telle adhésion nous permettra d'être au fait des changements opérés en Europe et de les suivre, sachant que l'ultime objectif de ce Statut avancé est d'avoir un marché commun auquel participera activement notre pays», a soutenu Mohamed Horani.
Agenda Maroc-UE
• Le plan d’action UE-Maroc adopté en 2005 pour une période de 5 ans arrive à son terme. Dans l’immédiat, les deux parties sont appelées à adopter un nouvel instrument au cours de cette année. Selon la déclaration finale du sommet Maroc-UE, le nouveau document devra donner un contenu opérationnel aux objectifs du Statut avancé en intégrant notamment les réformes agréées et les actions prévues dans le cadre du Plan d’action. Il devra également intégrer les éléments du programme gouvernemental de convergence réglementaire.
• Les représentants du Maroc et de l’UE devront se retrouver lors du sommet de l’Union pour la Méditerranée prévu à Barcelone en juin 2010.
• L’UE et le Maroc sont aussi appelés à collaborer dans le cadre de la Stratégie Afrique-UE et de renouveler, le cas échéant, le Plan d’Action en vue du IIIe Sommet Afrique-UE prévu au second semestre 2010.
• «A partir de 2013, une nouvelle étape pour l’accès aux moyens financiers communautaires adéquats pour accompagner le Maroc dans une logique de la politique régionale et de cohésion de l’UE et d’adoption de nouvelles procédures de mise en œuvre», peut-on lire dans la déclaration finale.


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