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La Grèce met l’Europe au pied du mur
Publié dans L'observateur du Maroc le 17 - 05 - 2010

C’est un fait. Le séisme grec a mis en évidence une nouvelle conséquence de la crise financière et économique mondiale : l’endettement gigantesque des Etats. En même temps qu’il représente un des plus grands défis pour le maintien de l’Union européenne. Rien ne sert d’accuser les spéculateurs ou les agences de notation d’avoir «attaqué» la Grèce, même si ces derniers s’en sont donnés à cœur joie. La Grèce était en faillite depuis longtemps et elle a trompé tout le monde en dissimulant son déficit public – 13,7% de son PIB (produit intérieur brut) alors qu’Athènes l’évaluait à 6% !
Ce séisme aurait pu n’être qu’une grosse tempête si les traités européens avaient prévu quelque chose pour affronter une telle crise. Ce n’est pas le cas : la zone euro est une maison construite sans fondations, pour reprendre les termes de nombre d’économistes. Et la crise a révélé une dure vérité pour les europhiles : une monnaie unique sans un gouvernement économique unique - qui puisse contrôler et prendre des décisions supra-nationales - est difficilement viable.
Le rêve impossible d’Etats-Unis d’Europe
Plus évident encore : un gouvernement économique commun suppose non seulement une politique de change commune (qui existe déjà avec la monnaie unique) et un système de transfert pour aider les régions les plus pauvres, mais aussi une politique fiscale unique et des mécanismes adéquats pour combattre les déséquilibres macro-économiques internes de l’Union.
Cela implique de réaliser le rêve d’un petit groupe de fédéralistes européens depuis le début de la construction européenne à la fin des années 50 : construire une sorte d’Etats-Unis d’Europe, c’est à dire se doter d’un seul gouvernement. Cela aurait sans doute permis aux autres pays européens de réagir plus rapidement au lieu de promettre à chaque nouvel emballement des marchés «une décision», «un plan de sauvetage», bref des déclarations d’intention. Cela aurait empêché qu’une crise évidente depuis l’automne dernier ne s’aggrave au point que la contagion risque d’atteindre le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, voire l’Italie.
Les divisions des Européens sont bien sûr à l’origine de cette lenteur: l’Allemagne, qui a réalisé de gros efforts de compétitivité sous le gouvernement Schr?der et n’a jamais vraiment accepté l’abandon du mark pour l’euro, était particulièrement peu encline à voler au secours d’un pays qui s’est joué des règles de la zone euro. Une réticence d’autant plus forte que l’opinion publique allemande est défavorable à une telle aide alors qu’on est à la veille d’une élection décisive en Rhénanie du nord-Westphalie.
Divisions européennes
Réticences allemandes ou pas, on comprend qu’il est difficile de mettre plus d’une centaine de milliards d’euros pour aider un pays dont le premier ministre a admis qu’il avait utilisé la garantie de l’appartenance à la zone euro pour «acheter des maisons, des voitures et pratiquer le farniente»…Pour les pays du nord (Allemagne donc, Angleterre, Pays-Bas), la perspective est même scandaleuse. Pour les pays du sud (France, Italie, Espagne) - que la Fondation pour l’innovation politique juge «plus solidaires et compassionnels» dans une étude d’opinions sur «Les Européens face à la crise grecque» -, «ne pas aider un pays en difficulté revient à remettre en cause la question de la légitimité de l’Europe».
En l’absence d’un gouvernement unique ou d’un mécanisme européen pour aider un pays membre, l’Europe a donc été paralysée quasiment deux mois pendant que les marchés paniquaient. Jusqu’à ce que la réalité apparaisse, brutale : si l’Europe est incapable de voler au secours de la Grèce, qu’arrivera-t-il quand les autres Etats en difficulté seront en difficulté? Et combien de banques européennes feront-elles faillite dans la foulée ?
L’Allemagne a donc fini par prendre conscience de la gravité du problème et l’aide apportée à Athènes sur trois ans - 80 milliards des pays membres de la zone euro auxquels se sont ajoutés 30 milliards du FMI – est assez consistante pour apporter un peu de calme aux marchés.
Paradoxe
Le problème, c’est que nul n’ignore que c’est là une mesure provisoire : un ballon d’oxygène pour les trois prochaines années alors qu’il est difficile de croire que la Grèce puisse résoudre en si peu de temps tous ses problèmes de déficit public et de manque de compétitivité structurelle. Il faudrait pour cela des mesures d’austérité si violentes qu’elles plongeraient le pays dans la récession pendant plusieurs années. Avec tous les risques d’explosion sociale inhérents à ce type de cure d’austérité. Une situation valable pour tous les pays européens dont la situation est similaire. «La crise grecque est un rappel à l’impératif de restaurer les équilibres budgétaires en diminuant la dépense et en augmentant la recette», note ainsi Christine Lagarde, la ministre française de l’Economie dans une interview au Monde.
Il n’y a donc pas d’alternative : ou bien l’Union Européenne avance vers une forme de gouvernement unique ou bien elle est menacée de désintégration.
Reste à savoir quel état européen pense possible d’harmoniser aujourd’hui les politiques fiscales ou le droit du travail des états membres ou même à confier la direction de son économie à un organisme supra national à Bruxelles. Le paradoxe, c’est que tous les Etats savent que l’intégration politique est la seule manière d’affronter la tempête de la globalisation et les déséquilibres macro-économiques internes. Mais que personne n’est disposé à aller dans ce sens. On ne peut mieux dire que pour la première fois, le processus de la construction européenne se heurte frontalement aux fondements de la souveraineté nationale. Ce qui place l’Europe au bord d’une crise prolongée.


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