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Les écoles de football Le revers de médaille
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 10 - 2010

Du haut de ses 25 ans, Nabil Moustad attend toujours le couronnement d'une carrière footballistique parsemée de hauts mais surtout de bas. Derrière son sourire juvénile se cache le désespoir apparent d'un enfant en quête de réconfort. Né dans une famille de férus du ballon rond, ce jeune Casablancais grandit dans une ambiance de corners, de coups francs et de penalties. A la fleur de l'âge, Nabil manie le ballon comme un «grand» et fait la joie de tous ses proches. Serait-il le prochain Hassan Nadir, légende incontournable du football marocain ? Fort possible… C'est que cet ex-joueur, qui a fréquenté plusieurs clubs, n'est autre que l'oncle du petit prodige dont l'unique rêve est de tracer le même parcours que cette «star» de la famille qui a gravit les échelons du succès.
En 1995, Nabil intègre une école de football à Casablanca. Dès ses premiers entrainements, le talent de ce jeune de dix ans ne laisse personne de marbre : une étoile est née. Entre études et entrainements, Nabil a fait son choix. Toute son attention est dirigée vers le ballon, sa formation et ses entrainements. Sa rage de vaincre, de réussir, de se démarquer est sans faille. A ses yeux d'adolescent, plus rien ne compte à part le jeu, le succès et la réussite. Chaque semaine, il attendait fébrilement ses deux séances d'entrainements hebdomadaires pour prouver à ses encadrants, ses proches, ses amis et à lui-même que le triomphe approchait, que c'était possible et qu'il s'améliorait... «Quand j'étais en classe, on me convoquait souvent pour jouer dans des tournois de football où l'école participait. Les études et moi, c'était comme le jour et la nuit», se rappelle Nabil d'une voix à peine audible. Au fil des ans, le jeune homme commence avec les minimes, passe à la catégorie cadets et joue ensuite avec les Juniors A, le tout, en un temps record. Entre déplacements, entrainements et compétitions, Nabil effleure la voie du succès, ce qui lui vaut la peine d'un échec cuisant en 2e année du lycée. Il quitte définitivement les bancs de la classe lorsqu'il signe enfin un contrat de cinq ans avec l'équipe A. Nabil avait 20 ans. Salaire en main (2500 dirhams), le jeune sportif goûte aux joies d'une première notoriété au sein de son quartier, de son lycée et de sa famille. Une notoriété qui prend fin trois ans après la signature du contrat, lorsque le club le prête à la Jeunesse sportive d'Al Massira (JSM). Son regard vague laisse prévoir un rêve d'enfance qui s'évapore. «Ce n'était qu'un château de sable qui s'est effondré au premier coup de vent», regrette-t-il. Son parcours à la JSM signe la fin précoce d'un succès sans scrupules. Et puisqu'un malheur n'arrive jamais seul, Nabil s'enfonce davantage suite à une blessure qui l'immobilise deux ans durant. «Mon contrat de cinq ans avec mon club est arrivé à terme. A quoi m'a-t-il servi ? Est-ce parce que j'ai été formé au sein même de l'école du club auquel j'appartenais que je n'ai pas eu la même chance que d'autres joueurs qui ont pleinement profité de leur contrat ?», se demande le jeune homme. Perdu, désemparé et troublé, Nabil a repris son activité et joue actuellement dans une équipe de 3e division à El Youssoufia. Le comble de l'aberration pour ce jeune homme qui a embrassé la voie du succès au vu et au su de tous ceux qu'il a autrefois ébahis par son talent. Si sa famille l'encourage à ne pas baisser les bras, Nabil, lui, a désormais perdu patience et ne sait plus à quel saint se vouer. «J'ai fait une énorme erreur de jeunesse en arrêtant mes études», regrette le jeune sportif d'un air désespéré. Son âme frétillante d'autrefois laisse place à de longs soupirs lorsqu'il se souvient de son parcours, à ses yeux, cinglé de coups bas. «Au Maroc, la 1re division laisse à désirer. Que dire de la 2e et de la 3e ? A part le WAC, le RAJA et les FAR qui font un peu l'exception, le niveau est flagrant». Entre la plume et l'enclume, Nabil n'est pas le marteau. Si sa situation sociale précaire ne lui permet pas de choisir librement une voie à suivre, son niveau d'instruction n'est pas à envier non plus. Le sourire éternel de Nabil n'est désormais qu'un souvenir classé, comme ce rêve d'être le nouveau Hassan Nadir …
L'échappée belle
D'une voix enjouée laissant entrevoir une lueur de fierté, Issam Mathour raconte son parcours de footballeur, interrompu aux portes du sacre. A 24 ans, ce mordu du ballon rond a heureusement su concilier entrainements, formation et études avec brio sans se laisser entraîner par le choix de l'un au détriment de l'autre. Un défi relevé pour ce jeune sportif qui n'a surtout pas la langue dans sa poche. Un trait de caractère qui a mis sa vie sens dessus dessous, sans qu'il ne puisse s'en rendre compte… En 1996, Issam convainc ses parents de réaliser son rêve le plus cher en l'inscrivant dans une école de football. A dix ans, ce jeune talent en herbe entame son bonhomme de chemin en se promettant monts et merveilles. Comme tous les joueurs formés, il passe par la case minimes et cadets A. Lorsque l'entraîneur lui demande de se joindre aux cadets B, Issam décline la demande pour rester auprès de ses camarades de groupe. Le torchon brûle entre le jeune homme et son entraîneur et les altercations sont de plus en plus fréquentes. Quelques années plus tard, le sort du jeune homme lui joue des tours quand il se retrouve avec le même entraîneur en catégorie juniors. «On se disputait et s'insultait sans cesse. Même si tout le monde me clamait que j'étais fautif et qu'il fallait respecter l'entraîneur, je faisais la sourde oreille» raconte Issam, non sans nostalgie. Après une blessure critique à la cheville, le jeune sportif décide d'arrêter le football professionnel et s'en retourne sérieusement vers ses études. Pourtant, il regrette vivement ses disputes avec son entraîneur…
Si Issam efface ses erreurs d'un revers de main, il n'oublie pas les difficultés qu'il a rencontrées afin de pouvoir allier entraînements et études. «Finir mes études était la seule condition de mes parents si je tenais à m'inscrire à l'école de foot» souligne-t-il. Une «clause» qui lui a énormément servi après qu'il ait subitement arrêté le football. Après deux tentatives ratées, il décroche enfin son bac et intègre un centre de tourisme. Diplôme en poche, il suit actuellement une formation en gestion informatisée. «La plupart des joueurs construisent leur vie autour du football mais ne se rendent pas compte qu'une simple blessure peut mettre fin à leur carrière. Que peuvent-ils faire dans ce cas-là ?» se demande Issam, non sans fierté, d'avoir échappé au lot de ceux qui ont succombé aux joies téméraires du ballon rond.
Règlements, lois et autres
Nabil et Issam partagent cette passion unique qu'est le football même si chacun d'eux a suivi un chemin différent. Si le premier s'est donné corps et âme en abandonnant études et loisirs, le second a préféré joindre l'utile à l'agréable en s'assurant des études supérieures tout en travaillant à une probable carrière sportive. Le cas de Nabil Moustad n'est ni le premier, ni le dernier d'ailleurs… «On manque d'orientation. A l'école de foot, tout le corps encadrant nous assurait un avenir rose à l'instar des plus grands joueurs du Maroc. A un si jeune âge, tous les rêves nous paraissaient accessibles» raconte-t-il. Il se demande pourquoi le Maroc ne suit pas l'exemple de l'étranger en établissant des écoles de formation qui assurent entraînement et études en alternance. Pourtant, certaines écoles de foot à Casablanca assurent garder un œil sur la carrière estudiantine de l'inscrit. Si son bulletin de notes n'est pas satisfaisant, le jeune joueur est renvoyé… Du côté des contrats signés avec les footballeurs, l'exemple de l'école du WAC annonce la couleur. «On ne peut pas garder un élément dont le club n'a plus besoin, surtout s'il s'agit de l'équipe A», tranche Adil Kouar. Selon l'entraîneur de l'équipe Junior du club rouge, le contrat est établi pour préserver les droits du club et du joueur. «En cas de changement d'entraîneur, le joueur peut avoir quelques ennuis si son niveau ne répond pas aux exigences du nouveau coach» ajoute-t-il. Si le joueur estime qu'il est lâchement abandonné en cas de prêt, A. Kouar juge que c'est une chance pour le footballeur d'aller évoluer ailleurs. «Le club ne peut quand même pas payer un élément qui n'évolue plus en son sein». Ça, c'est dit…


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