Le ministre chargé des relations avec le parlement, Mohamed Saad Alami a indiqué, mardi à Rabat, que le taux de renouvellement de l'élite parlementaire au Maroc est élevé. Intervenant à l'ouverture des travaux d'une journée d'étude organisée par la Ligue des cadres parlementaires sur "Les lois électorales et l'élite parlementaire", le ministre a expliqué que lors des législatives du 7 septembre 2007, sur les 325 membres que compte la Chambre des représentants, 141 ont été réélus et 184 ont été élus pour la première fois, alors que lors du scrutin du 27 septembre 2002, parmi les 333 parlementaires qui composaient alors cette Chambre, moins de 120 ont été réélus, soit un taux de renouvellement d'environ 60 %. Le ministre a indiqué que le renouvellement de l'élite parlementaire est certes une question qui se pose avec insistance au niveau du champ politique marocain et une revendication générale, mais, a-t-il fait remarquer, ce renouvellement doit être opéré dans des limites raisonnables, en vue de l'institutionnalisation du parlement et de la consécration d'une pratique parlementaire solide. Alami a estimé que l'évolution démocratique au Maroc est tributaire d'un cumul positif de l'action parlementaire, qui ne peut pas se réaliser dans le cadre d'un large renouvellement de l'élite parlementaire lors de chaque échéance législative, car ce faisant, la continuité de l'action parlementaire s'en trouverait sans cesse interrompue. Il a également souligné que dans les pays développés, le taux de renouvellement lors de chaque scrutin se situe entre 10 et 15 % et ne dépasse guère les 20 %, favorisant ainsi la réalisation du cumul et de l'expérience requis pour l'action parlementaire. Ouvrant les travaux de cette journée d'étude, Lahcen Bensassi, président de la Ligue, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série de manifestations visant à favoriser l'ouverture de l'institution parlementaire sur son environnement. Ce débat, a-t-il relevé, est initié alors que le gouvernement, en collaboration avec les organisations politiques et syndicales, se penche sur l'examen de trois sujets principaux, à savoir la charte communale, le découpage territorial et les lois électorales en prévision des élections communales de 2009. Les lois électorales ne sont pas un objectif en soi, mais plutôt un moyen de consacrer la pratique démocratique et de jeter les bases de l'Etat de droit et des institutions, a-t-il dit. De son côté, le 1er vice-président de la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, a souligné que cette rencontre permettra de mettre en relief les grandes étapes franchies par le Maroc sur la voie de la consécration de la démocratie, mais également de s'arrêter sur les points faibles de ce processus. Le Maroc a accumulé une grande expérience à travers, notamment, l'actualisation de ses lois en fonction des besoins de chaque étape, a-t-il ajouté. Cette rencontre, organisée en collaboration avec la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, est marquée par des interventions de parlementaires et de professeurs universitaires, portant sur "les expériences parlementaires et les élites", "l'élite parlementaire et l'action parlementaire", "les lois électorales et le renouvellement des élites", "la représentativité féminine au sein du parlement marocain", "Elite politique et élite parlementaire : Quelle relation ?" et "le rôle de l'élite parlementaire dans le développement de l'action des commissions parlementaires.