Maroc – Royaume-Uni : Convergence des intérêts autour du Mondial 2030    Mondial FIFA 2026: des Prize money record allant de 9 millions à 50 millions de dollars    Chutes de neige, fortes pluies et temps froid, de vendredi à lundi, dans plusieurs provinces    Soft power : Forbes Africa met en lumière les visages de l'influence du Royaume    CAN 2025: le Maroc se dote d'un Centre de coopération policière africaine    Edito. Service client et dynamique continentale    Edito. Nouveau paradigme    ANCFCC. Des performances record en 2025    Atacadão s'implante à Ouarzazate    En 2025, Dacia Maroc poursuit sa success story avec son offre robuste des SUV Duster et Bigster    Nucléaire. L'Ethiopie et la Russie signent un accord    Trois projets de décrets au menu du prochain Conseil de gouvernement    CAN 2025 : 20 accords de droits médias, un record pour la CAF    CA FIFA 2025 : l'Arabie saoudite et les Emirats se partagent la troisième place    Coupe du Monde 2026 : un arbitre marocain présélectionné pour la VAR    Coupe arabe de la FIFA : Les Lions ont encore rugi    CAN 2025 : Morocco Now devient sponsor officiel    SONARGES : le plan stratégique présenté au chef du gouvernement    Réorganisation du CNP : Bras de fer entre majorité et opposition    Akdital fait l'acquisition d'un hôpital privé à La Mecque    Opération « Grand Froid » : 7.000 ménages soutenus dans la province de Chichaoua    Le Bénin entre dans l'ère du télé-enseignement    CAN 2025 : les bons plans à Tanger    Revue de presse de ce vendredi 19 décembre 2025    Le Front Polisario et les vents qu'il a semés    Application "Rabat Patrimoine" : une visite autoguidée au cœur la capitale des lumières    Agadir : Timitar ouvre le bal africain    TikTok signe un accord de cession de ses activités américaines à un consortium d'investisseurs    La Présidence du Ministère public réaffirme l'examen médical obligatoire des détenus    IPC en novembre: évolution par division de produits    Fracture numérique : l'ADD envisage la création d'antennes régionales    « Elevate Your Business » : BANK OF AFRICA et Mastercard au cœur de l'écosystème entrepreneurial marocain    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret relatif au salaire minimum légal dans les activités agricoles et non agricoles    Températures prévues pour samedi 20 décembre 2025    Etats-Unis : Trump annonce une prime de 1 776 dollars pour les militaires à l'occasion des 250 ans de l'indépendance    Accord Mercosur-UE : signature reportée à janvier en raison des réticences européennes    Coupe Arabe FIFA 2025 : le président de la FIFA salue le sacre du Maroc    Sahara, culture, sport : Les piliers du Maroc triomphant en 2025    CAN 2025 : l'Océanie Club de Casablanca lance « Saveurs & Couleurs d'Afrique »    « Alazar » sacré Grand Prix du Dakar Court 2025    Timitar 2025. Alpha Blondy : « Je suis séduit par l'immense changement opéré au Maroc »    L'Académie du Royaume du Maroc tient son assemblée académique    Clinton a-t-il convié Epstein et Maxwell au mariage du roi Mohammed VI ?    En application des Hautes Instructions de SM le Roi, le gouvernement lance un programme de réhabilitation des zones touchées par les inondations exceptionnelles de la ville de Safi    Suprématie aérienne au Maghreb : Soukhoï Su-57, F-35,... au-delà des mythes ! [INTEGRAL]    Recul des indicateurs de criminalité avec violence (Bilan de la DGSN)    Ferhat Mehenni écrit : le droit du peuple kabyle à l'autodétermination    USA : Trump impose des restrictions d'entrée aux ressortissants de sept nouveaux pays    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abstentionnisme électoral et politique des jeunes:
Publié dans L'opinion le 15 - 09 - 2020

On a vu de tout, des alliances surprenantes, parfois impossibles, et des coalitions naturelles. Mais le trait commun de toute union valable et qui donne de réels résultats est la légitimité du pourquoi on pactise.

Aujourd'hui, dans le champ politique marocain, plusieurs alliances commencent à émerger des salons des grandes villas de Souissi. La plus inédite est celle de l'alliance des jeunesses partisanes des partis de la majorité et de l'opposition. Cette alliance, qui regroupe les secrétaires généraux des jeunesses de l'Istiqlal, de l'USFP, du PAM, du RNI et du PPS, a commencé ses tractations avec les chefs des partis. Qu'est-ce qui les réunis ? L'augmentation du quota des jeunes au parlement, c'est-à-dire plus de discriminations positives à leur (notre?) égard.

La raison qui les réunit est-elle légitime ?

Jamais un tel groupe n'avait été formé, que ce soit pour défendre les droits des jeunes, leur insertion professionnelle, leur accès aux études supérieures, ou plus de protection sociale pour les jeunes travailleurs...pour n'aborder que des thématiques relatives aux jeunes. Bien sûr, je ne nie pas que ces jeunesses partisanes cherchent des solutions à ces problèmes, mais indépendamment.

Quid de la liste nationale des jeunes?

Dans beaucoup d'Etats, la discrimination positive se fait principalement sur la base du critère du sexe (masculin/féminin) et cela pour l'inclusion des femmes dans des domaines monopolisés par les hommes (ici la politique). Dans certains Etats, le critère de la race ou de l'origine peut également entrer en compte, tel qu'aux Etat-Unis ou en France. Au Maroc, en plus de la discrimination positive au profit des femmes à travers les listes nationales réservées aux femmes instituées en 2002, la liste nationale des jeunes a fait son apparition dans les élections législatives de 2011, dans un contexte chargé suite au mouvement du 20 février et de la nouvelle Constitution.

Pourquoi ne pas avoir introduit la discrimination positive dans la constitution?

En effet, le quota réservé aux femmes et aux jeunes n'est pas édicté par les dispositions de la Constitution de 2011, mais par la loi organique relative à la Chambre des représentants. La discrimination positive est un principe qui permet d'instituer des inégalités pour promouvoir une certaine égalité. Elle a pour caractéristique fondamentale le fait d'être temporaire. Et c'est justement pour cela qu'elle n'est pas disposée dans la constitution : le processus de révision de la constitution est lourd et nécessite beaucoup de moyens contrairement à la révision d'une loi organique. En ne l'érigeant pas en tant que principe constitutionnel, le constituant savait qu'elle ne devait pas être la règle, mais plutôt l'exception, une sorte d'exercice démocratique dans l'optique de démontrer que les femmes et les jeunes pouvaient intégrer le Parlement.

La liste des jeunes, a-t-elle servi à quelque chose?

Il est évident qu'on ne peut pas enlever à cette liste un acquis qui est la présence de 30 jeunes au minimum sous la coupole du parlement. Mais est-ce que les parlementaires qui ont été élu grâce à cette liste sont encore jeunes quand ils finissent leurs mandat législative? Je ne peux répondre à cette question par manque de données sur le site officiel de la Chambre des représentants. En tout cas, au Maroc, une personne qui a plus de 40 ans n'est plus considérée comme étant un jeune.

L'introduction de cette liste me laisse perplexe : est-ce qu'elle a été introduite pour que ces jeunes défendent les problèmes qui concernent la population ayant la même tranche d'âge qu'eux ou pour introduire du sang neuf au sein de l'hémicycle ?

Malgré cette liste, la participation des jeunes aux élections n'a pas augmenté. Cette catégorie de personne représente le plus grand groupe au Maroc puisqu'elle représente 35% de la population. Mais c'est également le groupe qui vote le moins. Il ne faut pas oublier un point important : le rôle du Ministère de l'Intérieur dans le processus électoral mais surtout dans la période d'inscription des citoyens dans les listes électorales. Moi même j'ai soumis deux demandes (la première en 2018 et la seconde en 2019) pour m'inscrire par internet pendant le délai qu'ouvre le ministère mais aucune réponse de leur part.

Cette liste a contribué à deux choses: à faire élire encore plus de jeunes parachutés choisis par les chefs des partis sur un critère familial ou pécuniaire et déresponsabiliser ces jeunes politiquement.

En ce qui concerne le premier point, ce phénomène s'est transformé en rente puisque les têtes de listes de ces listes sont au final choisis par les chefs des partis ou par les bureaux politiques, en tenant la jeunesse du parti éloignée de ces tractations, bien que les lois internes (القوانين الداخلية (de ces partis insistent sur la démocratie interne et sur le choix des candidats présentés sur la liste nationale des jeunes par les membres du Conseil National de la jeunesse du parti.


Pour encourager les jeunes à participer au processus électoral, et encore plus à la vie politique, aucune liste, aussi discriminatoire quelle puisse être, ne pourra aider à cela. Au contraire, ces listes ne sert qu'à faire ressortir le principal aspect de la politique marocaine actuelle, celle du domaine des intérêts. Pas dans le sens noble du terme, c'est-à-dire les intérêts généraux des citoyens et de la Nation, mais plutôt les intérêts personnels.


En ce qui est du deuxième point, une étude de Tafra nommée "Le Maroc vote (les élections législatives en chiffres (1963-2011) montre que "les électeurs qui pensent que les élus sont à l'écoute sont plus enclin à voter". Un élu est responsable devant les électeurs de sa circonscription en ce sens que s'il ne satisfait pas politiquement ses électeurs, il ne sera pas réélu pour un autre mandat. Quand on est élu par la liste nationale, il n'y a pas de responsabilité politique puisque le vote est national et donc on n'est pas lié directement à une circonscription mais également parce qu'on n'a le droit d'être élu à travers ces listes qu'une seule fois, alors la responsabilité politique envers le chef du parti et aux personnes qui ont appuyé votre candidature se substitut à la responsabilité politique envers les électeurs.


Aujourd'hui, la discussion ne devrait pas, à mon sens, être centrée sur l'abstention électorale des jeunes, mais plutôt leur abstention politique. D'après Daniel Gaxie, la politisation est la réponse à cette problématique. Une politisation mal faite ou pas faite du tout entraînera une sous-représentation de la catégorie dépolitisée. Et la politisation se fait en premier lieu au niveau local. Tant que les partis persisteront à délaisser les sections locales, la population persistera à se désintéresser des élections. Et si les partis sont réellement attachés à introduire les jeunes aux parlements, cela devra se faire également au niveau local. Proposer des jeunes plutôt que des barons dans les prochaines élections législatives sera la preuve que les partis ne sont pas de mauvaise foi.
Adam Boubel


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.