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Etude : L'Institut Montaigne alerte sur la perte d'influence européenne au Maghreb
Publié dans L'opinion le 08 - 08 - 2021

Le repli de l'UE sur ses bases depuis le déclenchement de la pandémie fait craindre aux experts de l'Institut Montaigne une perte d'influence des pays européens sur la rive Sud de la Méditerranée.
L'espace méditerranéen, notamment sa rive Sud, a depuis toujours été scruté avec intérêt par l'Union européenne. Bien qu'aujourd'hui l'attention de l'UE est entièrement tournée vers la crise du Covid et le plan de relance européen, certains dans le vieux continent rappellent que l'interconnexion des économies qui résulte de la mondialisation implique que la déstabilisation des pays limitrophes de l'Union, notamment ceux du Maghreb, entraînerait des réactions en chaînes qui ne peuvent qu'impacter l'UE.
Crainte d'instabilité au Maghreb
Un constat partagé par les experts de l'Institut Montaigne, qui ont publié une étude sur le sujet intitulée « La stabilité du Maghreb, un impératif pour l'Europe » : « Il est donc urgent que l'Europe déploie une coopération économique et financière renforcée avec les pays du Maghreb », préviennent ainsi les rédacteurs de l'étude. Autre point d'inquiétude pour les experts de l'Institut, la perte d'influence de l'UE et notamment de la France dans la région.
La Tunisie représente ainsi un exemple éloquent de cette perte d'influence, bien que la France y demeure un partenaire majeur trustant 14% des importations tunisiennes en 2019, contre 21% en 2009. Là où les importations en provenance de Chine ont presque doublé lors de la même période passant de de 5 à 9%... S'y ajoute aussi la montée en puissance des entreprises turques et qataris qui s'accaparent une majeure partie des marchés dans le secteur des travaux publics et des infrastructures qui s'inscrivent dans le cadre du financement d'un plan d'investissement au profit de la Tunisie par le Qatar.
Le Maroc de son côté, vu sa position géographique et sa volonté affichée depuis 2014 de diversifier ses partenariats géostratégiques, intéresse de plus en plus d'acteurs et de puissances internationales. Si les pays d'Europe du Sud restent les principaux pourvoyeurs d'IDE du Royaume, notamment la France, la Chine ne cache plus son intérêt pour le Maroc.
« La diaspora chinoise est relativement importante sur le littoral marocain, la Chine regarde de près les implantations logistiques, notamment à Tanger, et exporte beaucoup de biens manufacturés et de matériel au Maroc», précise-t-on du côté de l'Institut.
L'effet COVID
La crise du COVID représente par ailleurs un accélérateur pour le partenariat sino-marocain, en témoigne l'implantation à venir au Maroc d'unités de production du laboratoire pharmaceutique chinois Sinopharm. Pékin est également en bonne position sur le plan des importations marocaines : elles représentaient 10% en 2019, derrière l'Espagne (15%) et la France (12%). L'Algérie dispose pour sa part « d'une importante diversité de clients et de fournisseurs ».
En plus de l'Europe, la Chine et la Russie représentent d'importants partenaires pour Alger. Aussi, Pékin dispose d'une importante diaspora de 40.000 ressortissants bien implantée en Algérie, alors que les relations commerciales avec Moscou se concentrent sur le secteur de la défense.
La crise sanitaire mondiale fait ainsi craindre aux experts de l'Institut Montaigne un accroissement de l'instabilité des pays du Maghreb. « Des trois pays du Maghreb, c'est la Tunisie qui connaît la situation la plus préoccupante à court terme. Selon les scénarios les plus optimistes, les besoins de financement tunisiens seraient compris entre 3 et 5 milliards d'euros et entre 5 et 9 milliards d'euros pour les scénarios pessimistes », alerte-t-on du côté de l'Institut.
Pour les experts du think-tank, l'instabilité gouvernementale, la forte hausse de la dette publique et du déficit commercial, la dépendance aux bailleurs de fonds internationaux et la détérioration des capacités publiques d'investissement depuis le début de la crise sanitaire représentent un cocktail explosif pour le pays du jasmin.
« Tout démontre que la Tunisie a besoin d'un soutien massif, de long terme et sans contrepartie trop brutale pour éviter un choc social et politique qui menacerait le fragile édifice démocratique », conseillent les experts de l'Institut. Les inquiétudes pour le Maroc sont moindres et malgré une dette élevée, les bonnes relations du Royaume avec les bailleurs de fonds, fondés sur la stabilité politique et sa capacité d'attraction des IDE, rassurent. Les besoins de financement de Rabat se situeraient entre 3,5 et 6,5 milliards de dollars et entre 6 et 11 milliards d'euros selon les scénarios pessimistes.
L'Algérie de son côté considère de son côté qu'elle ne nécessite pas de soutiens internationaux, malgré le fait que son déficit budgétaire qui devrait atteindre 13,5% du PIB en 2021, reste le plus important de la région. Alger reste confiante dans ses ressources en hydrocarbures pour se financer et alimenter son système social qui nécessite 25% du PIB. Il n'empêche que le manque de transparence dans la gestion publique et notamment économique demeure un obstacle à la normalisation des relations d'Alger avec les pays et principales institutions financières multilatérales.
Pour l'Institut Montaigne, « les pays du Maghreb et singulièrement la Tunisie ont besoin d'être soutenus dans le contexte de la crise sanitaire. L'Algérie dépense beaucoup et dépend des revenus d'hydrocarbures et pourrait au prix d'un changement de doctrine, se financer sur les marchés internationaux. Le Maroc a besoin de réformes structurelles profondes et doit faire évoluer son modèle économique pour le rendre plus créateur de richesses et surtout mieux les répartir ».
Un postulat qui vise notamment à maintenir ce qui reste d'influence européenne, alors que les pays du Maghreb, notamment Rabat et Tunis ont pour des raisons différentes amorcés des processus de diversification de leur partenariat géostratégiques.
Là où le Maroc ambitionne de se hisser au rang de puissance régionale qui rayonne sur le détroit de Gibraltar jusqu'en Afrique de l'Ouest. L'ambiguïté et le paternalisme dont font preuve ces pays européens sur la question du Sahara représentent également un autre élément poussant Rabat à diversifier ses alliances internationales, en se tournant vers l'Atlantique, notamment les USA, la Grande Bretagne et le Brésil, tout comme en renforçant ses relations avec Pékin, New Delhi, Tel Aviv et même Moscou.
Alors que la Tunisie, prise en tenaille entre la crise politique et sanitaire est obligée de se tourner vers des pays capables de mobiliser des fonds en urgence, à l'image de l'EAU, de Qatar, de la Chine et de la Turquie.
A.A


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