En quête de reconnaissance internationale et d'argent, les Talibans ont qualifié de « réussite en soi » leur première visite en Europe depuis leur retour au pouvoir. Une délégation de Talibans emmenée par leur ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, se trouve depuis samedi soir en Norvège, où elle rencontre pendant trois jours des membres de la société civile afghane et des diplomates de pays occidentaux, lesquels lient une reprise de leur aide financière au respect des droits humains. La délégation du mouvement «Taliban» dans la capitale norvégienne, Oslo, a discuté avec des représentants de l'Union européenne et des Etats-Unis des derniers développements en Afghanistan. C'est ce qu'a indiqué le porteparole du ministère des Affaires étrangères des Talibans, Abdul Qahar Balkhi, lundi, à la presse. «Une délégation dirigée par le ministre des Affaires étrangères par intérim, Amir Khan Muttaqi, a discuté avec des représentants européens et américains de la situation économique, humanitaire, sécuritaire, sanitaire et politique de la Banque centrale d'Afghanistan », a-t-il fait savoir. D'autre part, l'ancien président afghan Hamid Karzai a salué, dans un communiqué, les pourparlers d'Oslo qui se déroulent pendant trois jours, en vue de résoudre les problèmes actuels en Afghanistan. Rencontre avec la société civile afghane Une délégation du mouvement «Taliban» s'est réunie, dimanche, avec des représentants de la société civile afghane, en présence de responsables norvégiens et d'autres de la communauté internationale à Oslo. Notons qu'il s'agit de la première réunion tenue par les Taliban en Europe, depuis qu'ils ont pris le pouvoir en août dernier. Sachant aussi que ces derniers se sont déjà rendus en Russie, en Iran, au Qatar et au Pakistan. Selon des déclarations du groupe relayées par plusieurs médias, ''les premiers pourparlers officiels avec l'Occident sur le sol européen contribueront certainement à «changer l'atmosphère guerrière en situation pacifique». Avant leurs entretiens avec les Talibans, les diplomates occidentaux ont rencontré, lundi, des membres de la société civile afghane, des militantes féministes et des journalistes notamment, qui ont eux-mêmes eu des discussions sur les droits humains avec les fondamentalistes dimanche. Lundi, une de ces militantes, Mahbouba Seraj, a affirmé que les Talibans les avaient « reconnues » et « écoutées ». « J'ai espoir. J'espère une forme de compréhension réciproque », a-t-elle dit à la presse. Dans ce qu'il a présenté comme une « déclaration commune », le porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, a tweeté dimanche que « la compréhension et la coopération » étaient « les seules solutions à tous les problèmes de l'Afghanistan ».
