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Afrique-Industrialisation et diversification économique : Faire face à la faiblesse des investissements et au manque de capitaux
Publié dans L'opinion le 21 - 11 - 2022

Le Niger accueille, du 20 au 25 novembre, une série d'évènements dans le cadre de la célébration de la Semaine africaine de l'industrialisation dont l'épilogue sera un double Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine sur l'industrialisation et la diversification économique, ainsi que sur la ZLECAF.
Niamey, la capitale nigérienne, abrite, depuis dimanche et jusqu'au 25 courant, le Sommet de l'Union Africaine sur l'industrialisation et la diversification économique. Placée sous le thème : « Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engagements en faveur d'une industrialisation et d'une diversification économique inclusives et durables », cette manifestation de grande envergure est l'occasion de dynamiser le secteur industriel du continent, lequel fait face à plusieurs défis et qui peine à s'affirmer, contrairement à l'Asie et à l'Amérique Latine, sans parler de l'Europe ou des USA.
Pour Samuel Kofi Fangnon, Ingénieur mécanicien et Promoteur du Projet d'Industrialisation de l'Afrique (PIA), ce Sommet ne suffira pas, à lui seul, de renverser la tendance. « En réalité, l'industrialisation d'un pays n'a nullement besoin d'un sommet. Les Chinois n'ont pas organisé un sommet pour s'industrialiser. Les Indiens n'ont pas organisé un sommet pour s'industrialiser », fait remarquer notre interlocuteur. En effet, dit-il, l'industrialisation d'un pays est une décision politique, souveraine, que chaque Etat africain pouvait prendre et l'appliquer à travers la formation des capitaines d'industrie.
Il ajoute « organiser un Sommet pour l'industrialisation de l'Afrique, pour moi, est un projet mort-né, car le projet d'Industrialisation d'un pays est une décision souveraine et doit être prise en toute discrétion sans trop de bruit. Comprenez aussi que, l'Occident ne souhaite pas voir l'Afrique s'industrialiser, donc attention à un Sommet organisé avec la présence des occidentaux comme conseillers ».
Prise de conscience
De son côté, Arsène Fado, Expert industriel (lire les trois questions), souligne que ce Sommet est l'occasion pour lui d'apprécier les « efforts de ceux et celles qui oeuvrent au quotidien pour le développement de l'Afrique : je veux parler des PME et PMI africaines. Car je suis passionné des questions relatives à la transformation des économies africaines notamment du développement industriel de l'Afrique. J'ai toujours cette phrase de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et qui résonne dans ma tête : +...L'Afrique ne commerce pas assez avec l'Afrique...+ ».
« Ce Sommet devrait être l'occasion d'une prise de conscience collective de nos dirigeants afin que l'industrialisation du continent ne soit plus un vain mot mais une réalité sur le terrain », relève Fado. En effet, la question de l'industrialisation et de la diversification de l'économie de l'Afrique doit être une priorité pour le continent. C'est un secteur pourvoyeur d'emplois. D'où beaucoup d'espoirs sont fondés sur le rendez-vous du Niger en vue de renouveler les engagements pris sous la houlette de la CEA.
Pour beaucoup d'observateurs, c'est un nouveau départ qui se dessine pour le continent. Son tissu industriel peine à décoller faute de volonté politique et de stratégie concrète. Autrement dit, la stratégie de délocalisation, tous azimuts, observée ces dernières années dans le continent est un moindre mal mais pas la solution à l'industrialisation réelle du continent surtout que les véritables bénéficiaires ne sont pas les populations locales africaines malheureusement.
Il faut remarquer que l'un des freins majeurs à l'industrialisation de l'Afrique est la faiblesse des investissements, à ne pas confondre avec le manque de capitaux. Un autre frein auquel peu d'experts pensent est la faiblesse des échanges (sur tous les plans) intra-africains car ce dernier empêche sérieusement le continent de profiter des capacités sous exploitées dans une région et vice versa.
Toutefois, les régions d'Afrique du Sud et du Nord sont technologiquement très avancées par rapport au reste du continent à l'exception du Nigeria, mais cela ne profite quasiment pas aux autres pays qui continuent à importer de Chine et d'Europe des usines toutes faites. D'aucuns pensent encore aujourd'hui que la persistance de cette situation est liée au manque de capitaux en Afrique, ce qui est malheureusement faux.
Accélérer les actions
L'Afrique a, en son sein, les moyens de son développement. Il faut juste cibler les meilleurs investissements, faire la bonne ingénierie financière, rechercher des partenaires en Afrique comme le font déjà quelques pays pour lesquels les résultats sont de plus en plus visibles. Rappelons que ce Sommet est organisé dans le cadre des activités annuelles commémoratives de la Semaine de l'industrialisation de l'Afrique.
Compte tenu de l'importance de l'industrialisation et de la transformation économique en Afrique, le 20 novembre de chaque année est célébrée comme la Journée de l'industrialisation de l'Afrique, qui a été adoptée par la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine, en juillet 1989, à Addis-Abeba (Ethiopie).
Dans cette optique, la Journée de l'industrialisation de l'Afrique donne l'occasion aux principales parties prenantes de réfléchir sur l'industrialisation de l'Afrique, tout en examinant la manière dont le continent peut changer son statu quo actuel. Depuis 2018, la Journée de l'industrialisation de l'Afrique a été célébrée à travers des événements d'une semaine, ce qui marque une rupture avec la tradition d'une journée, offrant ainsi davantage de temps pour réfléchir et accélérer les actions en faveur de la transformation structurelle de l'Afrique, en tant qu'instrument pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable (ODD) 2030.
Selon une étude de la Banque africaine de développement (BAD), « l'industrialisation en Afrique ne génère que 700 dollars américains de produit intérieur brut (PIB) par habitant en moyenne, trois fois moins qu'en Amérique latine (2500 dollars) et cinq fois moins qu'en Asie de l'est (3400 dollars) » et que les exportations du continent se composent de « produits manufacturés de faible technologie et de ressources naturelles non transformées ». Tout un programme à revoir.
Wolondouka SIDIBE
3 questions à Arsène Fado
Favoriser les transferts de capitaux entre pays africains

Expert Industriel, Arsène Fado, de nationalité béninoise, est un fervent défenseur de l'industrialisation du continent. Lauréat du Maroc, son analyse est toujours d'actualité et riche en enseignements.
-En tant que Lauréat du Maroc, quel regard portez-vous sur l'industrialisation du Royaume ?
- Je ne cesserai de le dire, à chaque fois que j'en ai l'occasion, les progrès techniques et technologiques du Maroc, ces dernières années, sont spectaculaires et, malheureusement, le reste du continent, notamment l'Afrique sub-saharienne, ne tire pas suffisamment profit. Voyez-vous, des milliers d'étudiants ouest-africains vont au Maroc chaque année.
Le Maroc fabrique et assemble des voitures mais vous ne trouverez pas les voitures marocaines dans nos pays car on préfère importer des véhicules d'occasion d'Europe ou des USA. La faute à qui ? Dira-t-on. Je pense, pour ma part, que nos gouvernants à travers l'Afrique devraient davantage accélérer la coopération sud-sud, faire les choix d'investissement durable et développer l'ingénierie financière pour espérer une industrialisation.
-Qu'en est-il au Bénin ?
- Le Benin, mon pays, est sur une pente ascendante en la matière. J'ai eu l'occasion de le constater et d'en être un des acteurs du renouveau industriel et de la diversification économique en cours au Benin. Le pays a basé sa ré-industrialisation sur, d'une part, des investissements massifs et, d'autre part, le développement de l'ingénierie financière localement. Une des particularités du modèle économique béninois est que la bonne partie des capitaux sont levés localement même si l'ingénierie de base reste encore à développer.
Pour finir, la création de la zone économique spéciale de Glo-Djigbe, dénommée GDIZ, qui accueille des centaines d'usines de tous les secteurs de transformation des produits agricoles locaux, est un pas de géant dans l'industrialisation du pays.
-Que pensez-vous du Sommet de Niamey en cours ?
- Je nourris l'espoir que la rencontre de Niamey approfondisse les réflexions, ouvre la voie à des échanges de savoir-faire et des transferts de capitaux entre pays africains pour faire de l'industrialisation de l'Afrique une réalité et non une utopie. Je remarque aussi que l'industrialisation et la diversification de l'économie de l'Afrique sont malheureusement restées de « vains slogans » pour l'Union Africaine.
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE

Bon à savoir

Compte tenu des interdépendances clés et stratégiques entre l'industrialisation et l'Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), cet événement continental a pour objectif de mobiliser l'élan politique souhaité, les ressources, les partenariats et les alliances en faveur de l'industrialisation de l'Afrique, selon les organisateurs.
Cette démarche s'inscrit dans la volonté du continent de piloter une transformation structurelle, fondée sur l'exploitation des ressources naturelles riches et variées de l'Afrique, tout en tirant parti des progrès technologiques actuels, des tendances géopolitiques aux niveaux continental et mondial et de l'émergence de services commercialisables.
Le Sommet doit permettre d'exploiter le potentiel de l'évolution d'une base d'entreprises et de capitaux panafricaine dynamique qui ouvrira les perspectives d'une industrialisation inclusive et durable. Les débats lors de ce Sommet seront axés notamment sur « La mise en oeuvre opérationnelle de la ZLECAF : Le lien avec l'industrialisation », « Covid-19 et nouveau récit dans le cadre d'une industrialisation accélérée », « IDDA III et programme d'industrialisation de l'Afrique» et « l'industrialisation pour le développement durable en Afrique ».


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