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Pétrole russe : Le Maroc tire-t-il profit de sa nouvelle position de «hub» d'hydrocarbures ?
Publié dans L'opinion le 06 - 03 - 2023

L'embargo de l'Union Européenne (UE) sur le pétrole russe est entré en vigueur le 5 février 2023. Désormais, Moscou repose, entre autres, sur le Maroc pour assurer la redistribution de ses ressources pétrolières et gazières. Le Royaume est-il gagnant dans cette affaire ?
Les pays d'Afrique du Nord sont devenus des acheteurs "insatiables" de produits pétroliers russes après le bannissement de Moscou du marché européen. Une nouvelle coopération commerciale, synonyme de "bouée de sauvetage", se profile pour la Fédération de Russie, a rapporté le Wall Street Journal (WSJ).

Du moment que les vingt-sept représentaient 60 % des exportations russes de produits pétroliers, les différentes sanctions de l'UE ont forcé Moscou à rediriger les exportations vers des marchés alternatifs, de sorte à amortir le choc sur son économie. Le Maroc figure parmi les pays qui tirent profit de cette opportunité. Si en 2021, les importations marocaines de gazole russe s'élevaient à environ 600.000 barils pour l'ensemble de l'année, en janvier 2023, elles sont passées à 2 millions de barils. Selon Kpler, cité par le WSJ, au moins 1,2 million de barils supplémentaires devraient entrer dans le pays en février. Début 2023, le diesel russe représente déjà 45% de toutes les acquisitions marocaines. Rien qu'en janvier, le Royaume a importé 140.000 tonnes de diesel russe et 68.000 barils par jour.
«Tanger Med, qui est le plus grand port d'hydrocarbures du Royaume, et qui abrite le tiers des capacités de stockage nationales, deviendrait donc une véritable plate-forme régionale en Mer Méditerranée et en Afrique de l'Ouest», nous indique Dr Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l'Université américaine des Emirats Arabes Unis à Dubaï.

Produits pétroliers du Maroc

Selon les analystes de Kpler, l'augmentation des importations débarquant au Maroc a coïncidé avec une augmentation des exportations de produits pétroliers, ce qui fait craindre que les cargaisons soient mélangées avec d'autres produits pétroliers russes et réexportées. Ce processus obscurcit l'origine finale des produits et complique les efforts de l'Occident pour retirer les combustibles fossiles russes de son économie. En conséquence, une partie des produits russes pourrait retourner en Europe. Dans ce sens, il importe de noter que le Maroc a envoyé au total plus de 500.000 barils de matières premières vers les îles Canaries et la Turquie en janvier, sachant que l'augmentation des exportations est en exæquo avec l'afflux de diesel russe dans le pays. Ainsi, l'origine définitive de ces cargaisons n'a pas pu être établie. Ceci dit, Rabat tire avantage de la situation actuelle, non seulement au niveau du commerce international, mais également en approvisionnant à bon prix le marché local. «Le Maroc peut servir de point de redistribution pour des pays d'Afrique subsaharienne, mais peut également renforcer ses stocks stratégiques » pour se prémunir des aléas des cours mondiaux, explique El Yattioui.

Perspectives du pétrole russe dans les prochains mois

En octobre 2022, Bloomberg écrivait qu'une « flotte fantôme» se formait dans le monde pour transporter du pétrole de la Russie. Et en janvier, l'agence indiquant que le transbordement du pétrole russe de l'Oural en mer avait atteint des niveaux record après l'introduction d'un prix plafond pour celui-ci.


La Russie prévoit de réduire les exportations de pétrole de ses ports occidentaux jusqu'à 25 % en mars par rapport à février, dépassant ainsi les réductions de production annoncées dans le but de faire remonter les prix de son pétrole, ont déclaré trois sources du marché pétrolier russe.
Le ministère russe de l'Energie s'est refusé à tout commentaire.

L'opérateur monopolistique russe des oléoducs, Transneft, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters. La Russie avait déjà annoncé son intention de réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour en mars, soit 5 % de sa production ou 0,5 % de la production mondiale.

Les responsables russes ont déclaré que les réductions volontaires de la production en mars dureraient un mois et suivraient le début du plafonnement des prix occidentaux du pétrole russe, le 5 décembre, et des produits pétroliers, le 5 février. La réduction sera effectuée à partir des niveaux de production de janvier.

Mohamed ELKORRI
3 questions à Mohamed Badine El Yattioui
Mohamed Badine El Yattioui, professeur de géopolitique à l'Université américaine des Emirats Arabes Unis à Dubaï, nous livre sa vision sur les enjeux des importations de pétrole russe par le Maroc.


Le Maroc se présente aujourd'hui comme un hub des hydrocarbures russes. Quels sont les avantages que pourrait en tirer Rabat ?

Les bénéfices seraient avant tout financiers, à court terme, pour le Maroc. Néanmoins, la question logistique et la question diplomatique se posent. Tanger Med abrite un tiers des capacités de stockage nationales. Il est le plus grand port d'hydrocarbures du Royaume et deviendrait donc une véritable plate-forme régionale en Mer Méditerranée et en Afrique de l'Ouest. Sur le plan diplomatique, il faut s'assurer d'un consensus européen si l'UE veut voir le Maroc jouer un rôle de pays transitaire avec elle. Si le conflit perdure dans le temps, et nous sommes en droit de penser que ça sera le cas, une reconfiguration géoéconomique majeure aura lieu, et le Maroc doit prendre sa place.


Peut-on parler d'une plaque tournante pour les pays d'Afrique subsaharienne ou à tout le moins pour l'Afrique de l'Ouest ?
Bien évidemment, en plus d'en tirer profit pour son usage interne, le Maroc peut servir de point de redistribution pour des pays d'Afrique subsaharienne. Il peut avoir cette stratégie du fait de son infrastructure portuaire de très haut standing, avec notamment Tanger Med et également Mohammedia. Le Royaume aurait alors une corde supplémentaire à son arc en matière de diplomatie économique en Afrique.

Est-ce que le fait de faire transiter le pétrole russe au Maroc serait bénéfique pour renforcer le stock stratégique, et stabiliser les prix des carburants au Maroc ?
Pour le moment, il n'y a pas de lien de causalité assuré entre le fait de faire transiter le pétrole russe (moins cher que ses concurrents), le stock stratégique marocain et le prix des carburants au sein du Royaume. Les exportations russes profitent pour le moment au gouvernement de ce pays et aux pétroliers marocains du fait des prix relativement bas. Malgré tout, il n'y a pas de baisse des prix significatives à la pompe, ce qui est très important pour le pouvoir d'achat des citoyens, car son impact se fait sur toute la chaîne de la distribution des produits alimentaires.


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