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CSE : L'informel, principal frein au développement pour l'économie nationale
Publié dans L'opinion le 31 - 05 - 2023

Fortes disparités, faible valeur ajoutée et précarité de l'emploi. Tel est le constat amer fait par le Haut-Commissariat au Plan, concernant l'impact délétère du secteur informel, qu'il entend d'ailleurs cerner autrement, à travers son nouveau Compte Satellite de l'Emploi (CSE).
Bien que le Royaume ait enregistré des avancées notables en termes d'accès aux services sociaux de base telles que l'éducation et la santé, ces progrès restent malheureusement en deçà des attentes en matière de création d'emplois. L'économie marocaine affiche certes une croissance constante, mais ses impacts en matière d'emploi ne sont pas encore à la hauteur des ambitions affichées ou, à tout le moins, ne ressortent pas dans les indicateurs statistiques, d'où l'idée de mise en place d'une nouvelle approche pour l'évaluation de l'emploi au Maroc et ses différentes dimensions.
En partenariat avec l'Organisation Internationale du Travail (OIT), le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a développé le Compte Satellite de l'Emploi (CSE), une initiative qui fournit une vision complète des données relatives à l'emploi et de leur corrélation avec la productivité et la croissance économique.
« Cette initiative est la première en Afrique et 4ème au niveau mondial après l'Iran, le Danemark et l'Australie », a signalé Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au Plan, lors de la présentation des travaux du CSE.
L'objectif étant d'élaborer une base de données exhaustive sur l'emploi et les salaires, en relation avec la valeur ajoutée générée au sein de l'économie nationale, ce qui devrait apporter de nouvelles perspectives sur la demande de travail émanant des différentes structures productives, tout en fournissant une mesure précise du travail dans l'économie, et partant une estimation plus précise de sa productivité.

Forte disparité et faible valeur ajoutée

Les résultats obtenus grâce à ce nouveau compte ont mis en évidence de manière plus marquée la faiblesse de la productivité du secteur agricole. Malgré le fait qu'il représente à lui seul 40% de l'emploi total, il ne génère qu'environ 12% de la valeur ajoutée. De plus, il est important de souligner que 97% des emplois dans ce secteur demeurent informels, avec des rémunérations faibles et peu de qualifications requises.
Le secteur du commerce arrive en deuxième position, avec un pourcentage élevé de 80,4% de son effectif employé travaillant dans l'informel, suivi du secteur du BTP avec 45,7%. En d'autres termes, ces chiffres révèlent que les cadres, les techniciens et le personnel qualifié ne représentent pas une part importante de la masse salariale.
Ainsi, la prolifération du secteur informel continue de croître d'année en année. Lorsque les opportunités d'emploi formel sont limitées, de nombreuses personnes se tournent vers des secteurs tels que l'artisanat et les petits commerces qui génèrent moins de productivité en comparaison avec d'autres secteurs économiques.
Selon le CSE, les travailleurs du secteur informel travaillent en moyenne 145 heures de plus que les travailleurs qualifiés, tout en percevant un salaire cinq fois inférieur. De plus, la productivité du travail dans le secteur formel est estimée à 3,7 fois supérieure à celle du secteur informel.
Précarité de l'emploi féminin

Evoquant l'emploi des femmes, le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, a souligné que « les résultats du Compte Satellite de l'Emploi (CSE) mettent en évidence un écart important entre les sexes, avec un taux de féminisation de l'emploi encore loin de la parité », notant que « la faible qualification des femmes occupant actuellement des emplois, ainsi que la concentration d'une grande partie du travail féminin dans les aides familiales du secteur agricole, accroissent le risque d'inactivité lorsque le surplus de main-d'œuvre agricole sera libéré ».
En effet, les femmes occupent seulement 15% des postes de cadres et techniciens parmi la population féminine employée, tandis que 71% d'entre elles exercent des emplois de manœuvres, souvent dans des secteurs informels et non qualifiés.
« Le taux d'activité estimé à 48% au niveau global est particulièrement bas pour les femmes, se situant à 25,2% (72,4% pour les hommes). Cet écart de plus de 47 points signifie que les trois quarts des femmes en âge de travailler sont exclus du marché du travail. Autrement dit, seulement une femme sur quatre est active », révèle le CSE.

Pression sur la rémunération

En raison de la répartition de l'emploi et des écarts de productivité mentionnés précédemment, la distribution des salaires par secteur devient de plus en plus disparate. En effet, la rémunération moyenne par salarié dans le secteur agricole est inférieure de 60% à celle de l'industrie et de 73% à celle des services.
L'évolution des salaires par rapport à la productivité met en évidence un ralentissement de la croissance de la productivité, qui a augmenté de seulement 1,9% entre 2014 et 2019. Malheureusement, cette augmentation de la productivité n'a pas été accompagnée d'une amélioration des salaires moyens réels. Au contraire, les salaires moyens réels ont connu une détérioration d'environ 0,88%.
Cette divergence entre la productivité et les salaires est particulièrement marquée dans les secteurs primaires tels que l'agriculture, l'industrie et le transport. Dans ces secteurs, la productivité a connu une augmentation de 4,4%, 1,1% et 0,2% respectivement, tandis que le salaire moyen réel a connu une baisse de 1,7%, 0,5% et 2,1% respectivement. De plus, même dans les quelques services considérés comme ayant une forte valeur ajoutée, on observe une détérioration à la fois du salaire moyen et de la productivité.
Les importantes disparités de productivité observées entre les différents secteurs d'activité ainsi que l'absence de secteurs présentant un niveau de productivité moyen et une forte intensité en emploi, témoignent de l'émergence d'un dualisme économique. Ce dualisme entrave les avantages potentiels découlant de la réaffectation de l'emploi libéré par le secteur agricole, vers des emplois mieux rémunérés et plus productifs. En conséquence, cela limite la contribution de la mobilité intersectorielle de l'emploi à l'accélération du processus de transformation structurelle de notre économie et à l'amélioration globale de sa productivité.

Distribution de l'emploi dans le secteur informel par branche d'activité


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