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Accroître les investissements dans l'agriculture et relancer l'effort international de lutte contre la faim Tenue à Rome du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire avec la participation de M. Abbas El Fassi
Le Sommet appelle les pays développés à tenir leurs engagements Le Sommet Mondial sur la sécurité alimentaire, qui a ouvert ses travaux lundi à Rome, avec la participation du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, qui représente SM le Roi Mohammed VI à cette importante rencontre destinée à donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde, a appelé les pays développés à tenir les engagements pris envers les pays les moins avancés en matière d'aide publique au développement. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'agriculture (FAO), qui accueille ce Sommet de trois jours, estime les besoins d'investissements des pays en développement dans le cadre de l'aide publique au développement à environ 44 milliards de dollars par an, auxquels devront s'ajouter des financements des budgets nationaux et des investissements privés dans l'agriculture primaire. La FAO chiffre à 1,2 milliard le nombre d'êtres humains souffrant actuellement des affres de la faim dans le monde et à 100 millions, celui des personnes affectées par ce drame durant la seule année 2008. «Il est crucial de tenir tous les engagements en matière d'aide publique au développement (APD), notamment ceux qu'ont pris de nombreux pays développés d'atteindre les objectifs de 0,7 pc du Produit intérieur brut (PIB) pour l'APD en faveur des pays en développement d'ici 2015, et au minimum 0,5 pc du PIB pour l'APD d'ici à 2010, ainsi qu'un objectif de 0,2 du PIB pour l'APD en faveur des pays les moins avancés», lit-on dans la Déclaration adoptée par le Sommet en début d'après-midi. Les participants au Sommet soulignent que l'ampleur mondiale du problème de la sécurité alimentaire exige une action rapide, décisive et coordonnée visant à s'attaquer à ses causes, à atténuer ses effets et à établir ou renforcer les mécanismes nécessaires pour éliminer la faim et la malnutrition de la planète. Pour ce faire, ils s'engagent à s'efforcer d'adopter une «double approche globale» de la sécurité alimentaire. Cette approche, explique la Déclaration, consiste, d'une part, en une action directe visant à remédier immédiatement à la faim dont souffrent les plus vulnérables. Elle se traduit d'autre part, ajoute-t-elle, par des programmes à moyen et long termes dans les domaines de l'agriculture durable, de la sécurité alimentaire, de la nutrition et du développement rural visant à éliminer les causes profondes de la faim et de la pauvreté, en particulier grâce à la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate en vue d'assurer un monde libéré de la faim. Le texte demande à ce que les engagements soient honorés parmi lesquels l'enveloppe de 20 milliards de dollars sur 30 ans décidée par les membres du G8 en juillet dernier. S'agissant plus précisément de l'aide au développement, la Déclaration affirme l'engagement des participants au Sommet à «augmenter considérablement» la part de cette aide consacrée à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, relevant que cette part avait atteint 19 pc en 1980 mais qu'elle est tombée à 3,8 pc en 2006. Au nombre des objectifs stratégiques tracés par le Sommet, figure la prise de décisions «urgentes» aux niveaux national, régional et mondial pour réduire de moitié le pourcentage et le nombre de personnes souffrant de faim et de malnutrition d'ici 2015. Il s'agira également de renforcer la gouvernance et la coopération, de promouvoir une meilleure coordination et de faire en sorte que les intérêts nationaux et régionaux soient dûment exprimés et pris en compte. Il importe aussi, selon les Déclaration, d'inverser la tendance à la diminution des financements nationaux et internationaux consacrés à l'agriculture, à la sécurité alimentaire et au développement rural des pays en développement et de promouvoir de nouveaux investissements propres à susciter une augmentation de la production et de la productivité agricoles, à réduire la pauvreté et à contribuer à la sécurité alimentaire et l'accès de tous à la nourriture. Les participants au Sommet soulignent, dans ce même cadre, leur décision d'agir par anticipation pour faire face aux problèmes que pose le changement climatique en matière de sécurité alimentaire et pour répondre à la nécessité d'une adaptation et de mesures d'atténuation dans le domaine de l'agriculture et de renforcer la capacité d'adaptation des producteurs agricoles au changement climatique, en mettant l'accent sur les petits producteurs et les populations vulnérables. Parmi les engagements et mesures à prendre, la Déclaration cite celui d'investir dans des plans pris en charge par les pays, visant à affecter les ressources à des programmes et des partenariats bien conçus et axés sur les résultats. L'accent est également mis sur l'intérêt de stimuler une coordination stratégique aux niveaux national, régional et mondial pour améliorer la gouvernance, favoriser une meilleure allocation des ressources, éviter les chevauchements d'efforts et identifier les insuffisances des réponses. Pour examiner les différents aspects de la problématique de la faim dans le monde et les moyens de lui trouver des solutions urgentes s'inscrivant sur le court, moyen et long termes, trois tables rondes se tiennent dans le cadre du Sommet. La première traitera des moyens de réduire au maximum l'impact négatif des crises alimentaire, économique et financière sur la sécurité alimentaire mondiale. La deuxième table ronde se penchera sur la mise en £uvre de la réforme de la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire. Quant à la troisième, elle discutera de l'adaptation au changement climatique et son atténuation et des défis lancés à l'agriculture et à la sécurité alimentaire. Dans un rapport publié, fin septembre, la FAO avait fait état de 2,3 milliards de bouches de plus à nourrir en 2050. Pour cette organisation, augmenter la production alimentaire de 70 pc pour nourrir toutes ces populations est l'un de défis de taille auxquels l'agriculture mondiale se trouve confrontée. Se référant à des projections de l'ONU, la FAO a précisé que la population mondiale devrait atteindre 9,1 milliards de personnes en 2050 contre 6,8 milliards actuellement, précisant que la croissance démographique la plus forte sera enregistrée dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne (+108 pc, soit 910 millions de personnes).