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Al Moutmir : Un programme innovant pour dynamiser la filière oléicole
Publié dans L'opinion le 04 - 03 - 2025

Grâce à ses plateformes de démonstration, le programme Al Moutmir accompagne la modernisation de l'oléiculture marocaine en améliorant la productivité et la rentabilité des exploitations.
L'oléiculture joue un rôle stratégique dans l'agriculture marocaine, contribuant significativement à l'économie rurale et à l'emploi. Pour accompagner ce secteur dans sa modernisation et améliorer la productivité, le programme Al Moutmir a déployé un dispositif innovant : les plateformes de démonstration (PFDs).
En 2023-2024, plus de 987 PFDs ont été installées dans 24 provinces et 159 communes, couvrant ainsi l'ensemble des principales zones oléicoles du pays. Depuis son lancement, le programme a permis la mise en place de plus de 28.600 plateformes à travers plus de 40 provinces, créant une dynamique forte d'adoption des bonnes pratiques agricoles.
Ce modèle vise à optimiser les itinéraires techniques des cultures, tout en intégrant les particularités agro-climatiques locales. Grâce à ce dispositif, plus de 640 agriculteurs ont bénéficié directement d'un accompagnement technique, tandis que plus de 6.000 autres ont été indirectement impactés par le biais des écoles aux champs, des formations théoriques, des échanges sur les réseaux sociaux et de la plateforme numérique @tmar.
Les PFDs s'appuient sur une démarche scientifique rigoureuse, développée en partenariat avec l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Cette collaboration garantit la mise en place de pratiques agricoles validées scientifiquement, favorisant un transfert de connaissances efficace vers les agriculteurs.
L'un des piliers du programme repose sur l'effet d'émulation généré par les exploitants qui hébergent ces plateformes. Ceux-ci deviennent de véritables ambassadeurs des bonnes pratiques agricoles et assurent la diffusion du savoir-faire auprès de leur communauté.

Des résultats concrets
malgré les défis climatiques
L'impact du programme est tangible, même dans un contexte marqué par des contraintes environnementales et climatiques croissantes. En comparant les parcelles qui bénéficient du programme aux parcelles témoins (qui suivent les itinéraires techniques traditionnels), les résultats révèlent une hausse moyenne des rendements de 19% à 38%.
L'Integrated Crop Program (ICP), qui constitue l'ossature technique des plateformes de démonstration, joue un rôle clé dans l'amélioration des performances oléicoles. Ce programme repose sur une approche intégrée articulée autour de quatre axes fondamentaux. Tout d'abord, une fertilisation raisonnée, basée sur des analyses du sol, permet d'apporter aux arbres les nutriments nécessaires de manière précise et équilibrée. Ensuite, une gestion optimisée de l'eau est mise en place afin de maximiser l'efficacité hydrique et atténuer les effets de la sécheresse, un enjeu majeur dans un contexte de raréfaction des ressources en eau.
Par ailleurs, une protection intégrée des cultures assure une lutte ciblée et raisonnée contre les maladies et les ravageurs, limitant ainsi les pertes de production tout en réduisant l'usage excessif de produits phytosanitaires. Enfin, l'adoption de produits de spécialité adaptés renforce la résilience des vergers face aux stress environnementaux, garantissant une meilleure productivité tout en préservant la durabilité des exploitations.
Au-delà des gains de production, les plateformes de démonstration ont un impact direct sur la rentabilité des exploitations. En moyenne, elles permettent de générer une marge bénéficiaire de 30.363 dirhams par hectare, contre 25.133 dirhams par hectare pour les parcelles témoins. Cette augmentation représente une hausse de rentabilité de 19% à 32%, selon les conditions agro-climatiques locales.

L'innovation au service
d'une irrigation intelligente
L'un des aspects majeurs du programme concerne l'optimisation de l'irrigation. Pour ce faire, des capteurs intelligents ont été installés sur les PFDs, permettant de mesurer en temps réel l'humidité du sol et d'ajuster l'irrigation selon les besoins réels des arbres.
Grâce à cette technologie, la productivité moyenne de l'eau a atteint 0,95 kg/m3, soit une amélioration de 11% à 25% par rapport aux parcelles témoins. Cela illustre une meilleure valorisation de chaque mètre cube d'eau utilisé, un enjeu crucial dans un contexte de raréfaction des ressources hydriques.
L'accompagnement des agriculteurs sur ces nouvelles pratiques est un élément clé du programme. Des formations spécifiques leur permettent d'intégrer progressivement ces outils dans leur gestion quotidienne, contribuant ainsi à renforcer la résilience de la filière face aux changements climatiques.
Les PFDs ne se contentent pas de démontrer l'efficacité des techniques agricoles, elles constituent également un puissant levier de formation. Le principe est simple : chaque plateforme est une parcelle où un ingénieur agronome d'Al Moutmir applique un itinéraire technique optimisé, tandis qu'une parcelle témoin voisine suit les pratiques traditionnelles de l'agriculteur. Cette comparaison en temps réel permet aux exploitants de constater eux-mêmes l'impact des nouvelles méthodes, facilitant ainsi leur adoption.
L'itinéraire technique appliqué dans les plateformes de démonstration (PFDs) repose sur une approche intégrée baptisée Integrated Crop Program (ICP), qui vise à améliorer durablement la productivité des oliveraies tout en optimisant l'utilisation des ressources. Cette méthode s'articule autour de plusieurs piliers essentiels. Tout d'abord, une gestion rationnelle de l'eau permet d'optimiser les apports hydriques, garantissant ainsi une meilleure efficacité de l'irrigation et une adaptation aux conditions climatiques. Ensuite, une fertilisation raisonnée, basée sur le principe des 4R (le bon engrais, au bon endroit, à la bonne dose et au bon moment), assure une nutrition équilibrée des arbres tout en évitant le gaspillage d'intrants.
En parallèle, la protection intégrée des cultures privilégie des stratégies phytosanitaires ciblées et réduit les pertes dues aux maladies et ravageurs, tout en limitant l'impact des traitements sur l'environnement. Enfin, l'introduction de produits de spécialité permet d'appliquer des solutions innovantes qui renforcent la résilience des vergers face aux stress climatiques et biotiques. Ce modèle agronomique global, éprouvé à travers les différentes PFDs déployées, représente une réponse efficace aux défis rencontrés par la filière oléicole marocaine.
Tout commence par une analyse du sol, effectuée grâce aux laboratoires mobiles déployés par Al Moutmir et aux installations de l'Université Mohammed VI Polytechnique. Ces analyses permettent d'établir une stratégie de fertilisation sur mesure, garantissant une nutrition équilibrée des plantes.
Une fois la plateforme mise en place, l'agriculteur bénéficie d'un suivi régulier tout au long des stades de développement de la culture. En parallèle, les écoles aux champs sont organisées sur site, offrant une formation pratique aux agriculteurs et à leur communauté.
L'initiative est également complétée par des sessions théoriques, couvrant divers aspects de la gestion des cultures, assurant ainsi un renforcement global des compétences des exploitants.
Contrat-programme : Les grandes ambitions de la filière à l'horizon de 2030
Un contrat-programme a été signé le 4 mai 2023 entre l'Etat et la Fédér ation Interprofessionnelle Marocaine de l'Olive (FIAM) dans le but de c onsolider les acquis et d'améliorer la productivité de la filière oléicole d 'ici 2030, pour un budget total de 16,9 milliards de dirhams. L'Etat y contribue à hauteur de 8,3 milliards de dirhams, tandis que la FIAM apporte 8,6 milliards de dirhams.
Il faut savoir que la filière oléicole représente la principale culture fruitière du Maroc. Avec une superficie de 1,2 million d'hectares, les oliviers constituent 65% de l'arboriculture nationale. En plus de l'augmentation de la production, ce contrat-programme prévoit d'atteindre une production industrielle de 270.000 tonnes d'olives de table, ainsi que l'exportation de 100.000 tonnes d'huile d'olive et d'huile de grignons d'olive. Par ailleurs, il ambitionne d'exporter 150.000 tonnes d'olives de table et de renforcer les capacités de trituration de 600.000 tonnes, ainsi que d'augmenter les capacités de conserves d'olives à hauteur de 50.000 tonnes.


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