Fête de la Musique : Quand le Maroc s'est mis à chanter    Iran. La tombe des officiers algériens    Médias au Maroc : La révolution digitale redéfinit les repères du secteur    Interview avec Mohammed Benchaib : « L'agriculture de demain repose sur la connaissance, l'organisation et la numérisation »    Le premier ministre indien Narendra Modi est attendu à Rabat en juillet, une rencontre avec le roi Mohammed VI évoquée    Real Madrid : Brahim Díaz, la pièce maîtresse du présent et de l'avenir    MAS : Pablo Franco, nouveau coach    Terrorisme : Quel avenir pour les Marocains détenus en Syrie ? [INTEGRAL]    Aziz Akhannouch détourne la page officielle du chef du gouvernement au service du RNI, puis supprime la publication sans excuses    Cessions douteuses de biens communaux : Des présidents de conseils sommés de s'expliquer    Mondial des clubs : l'Inter et Dortmund en quête d'un premier succès, River et Sundowns visent les 8è    60 millions d'euros pour Youssef En-Nesyri et Sofyan Amrabat    Boxe ou MMA : quelle arène pour le dernier chapitre Verhoeven – Hari ?    Mondial des clubs : Benhachem confirme le forfait d'Al Hanouri, Al-Somah prêt pour défier la Juventus    Mondial des clubs : le Bayern Munich qualifié pour les huitièmes    CDH : l'Algérie de nouveau dénoncée pour les expulsions inhumaines et l'abandon de migrants dans le désert    ANAPEC Imane Belmaati remerciée 14 mois après sa nomination    Le déficit commercial du Royaume-Uni avec le Maroc atteint 994 millions de livres en 2024    Le Maroc redonne vie à la centrale éolienne de Koudia Al Baida en doublant sa capacité avec moitié moins de turbines    Maroc : Une marche de solidarité avec l'Iran    La présidence du ministère public forme 124 magistrats à Casablanca et à Marrakech sur le traitement judiciaire de l'enfance    Le centre Moussalaha pour la réhabilitation et la réinsertion des détenus clôt un cycle doctrinal ayant réuni 345 participants à travers le pays    Mauritania defends Lebriga closure amid Polisario pressure    Le Maroc exporte des câbles coaxiaux pour 7,36 milliards de dirhams en 2024, premier exportateur et premier importateur africain en valeur    Tennis / ITF Men's World Tennis Tour de l'ASAS: Ce samedi, les nationaux sur tous les fronts !    Les prévisions du samedi 21 juin    Morocco Telecom secures €370 million IFC loan to expand 4G in Chad and Mali    Sahara : La Mauritanie défend la fermeture de ses frontières face au Polisario    Dacia : Le concert des 20 ans de la marque a été un succès !    Bruxelles : Une résolution pour reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara déposée au Parlement régional    OMDH : "Il faut briser le silence sur les camps de Tindouf"    À Pékin, Nabil Benabdallah met en lumière les développements du dossier du Sahara marocain lors de sa rencontre avec les dirigeants du Parti communiste chinois    Mort de hauts gradés algériens à Téhéran : une affaire qui révèle les fils d'une coopération secrète entre l'Algérie et l'Iran    CKay, le diamant noir, illumine le Festival Gnaoua et Musiques du Monde    Mawazine 2025 : Carmen Suleiman ouvre le bal    Le prince à la fois digne et discret... Le Maroc célèbre l'anniversaire du prince Moulay Rachid    Migrations : Pascal Blanchard et Karim Bouamrane interrogent les récits dominants    L'UNESCO lance "Matières à rêver", un livre dédié aux métiers du textile et du cuir au Maroc    L'Humeur : Pleure ô âme bien-aimée    Climat : 2024, année la plus chaude jamais relevée au Maroc    À l'intérieur de "l'Opération Narnia" : comment le renseignement israélien a ciblé des scientifiques nucléaires iraniens de premier plan    Service militaire 2025: Le 23 juin, dernier délai pour remplir le formulaire de recensement    Lenovo allie fabrication intelligente et développement vert : un modèle chinois pour l'avenir d'une industrie durable    L'inflation poursuit sa décrue, portée par le repli des prix alimentaires    La technologie chinoise s'impose au Salon aéronautique de Paris : chasseurs furtifs et drones avancés en vedette    Incendie : 15 hectares ravagés dans la province de Tétouan    Alerte météo. Nouvelle vague de chaleur dès ce vendredi    Du Cap Spartel aux Grottes d'Hercule... diffusion du premier épisode de l'émission « Chinese Restaurant » sur la chaîne chinoise Hunan TV    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Carré d'Or Africain : un levier d'intégration continentale et un tremplin pour l'Afrique de demain
Publié dans L'opinion le 30 - 05 - 2025

Dans un monde en recomposition, certains signaux révèlent l'émergence discrète mais prometteuse d'un espace de convergence inédit : le Carré d'Or Africain où le Maroc, le Nigéria, l'Egypte et le Kenya tissent patiemment les fils d'une intégration régionale.
Ensemble, les quatre pays représentent un marché de 450 millions de personnes, soit près de 30% de la population africaine. Une force démographique qui, combinée à des complémentarités économiques marquées, esquisse les contours d'un bloc aux ambitions renouvelées.
Le pipeline Nigéria-Maroc, fort de ses 5 600 km de tracé prévu et d'un investissement initial estimé à 25 milliards de dollars, est à lui seul une colonne vertébrale énergétique. Il reliera le Nigéria, qui détient les réserves gazières les plus importantes d'Afrique, à l'Europe et à l'Afrique du Nord, tout en alimentant l'Afrique de l'Ouest le long de son parcours.
L'infrastructure portuaire des quatre pays est un levier de connectivité avec l'économie mondiale. À titre d'exemple, 12 % du commerce maritime mondial transite via le canal de Suez en Egypte, en faisant l'une des artères les plus stratégiques pour les échanges entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Le canal de Suez, en plus d'être un couloir logistique majeur, cristallise l'importance de la géographie dans l'intégration économique mondiale.
Si l'on y ajoute le hub portuaire de Tanger Med au Maroc, qui a franchi la barre des 7 millions de conteneurs EVP traités en 2023, on comprend à quel point ces infrastructures sont devenues les poumons du commerce intercontinental. Tanger Med est aujourd'hui classé parmi les ports les plus performants au monde, reliant plus de 180 ports internationaux et consolidant le rôle du Maroc comme passerelle entre l'Afrique, l'Europe et les Amériques.
Le futur port de Dakhla Atlantique, quant à lui, viendra compléter ce réseau stratégique. Avec une capacité de traitement de 35 millions de tonnes de marchandises par an et 1 million de conteneurs EVP, il offrira une porte d'entrée inédite pour les flux commerciaux entre l'Afrique subsaharienne, les marchés européens et les Amériques. Dakhla, situé au carrefour des routes maritimes atlantiques, ambitionne de devenir un pôle logistique d'envergure, renforçant la résilience et la compétitivité des économies africaines.
Cette synergie entre le canal de Suez, Tanger Med, Dakhla, Lagos et Mombasa illustre la montée en puissance de l'Afrique dans les échanges mondiaux. Ces infrastructures portuaires ne sont pas de simples terminaux de fret : elles sont les catalyseurs d'un développement industriel et logistique intégré, propulsant l'Afrique comme un partenaire incontournable des chaînes de valeur globales.
L'aérien est également un catalyseur important de cette intégration. L'axe aérien reliant Casablanca, Lagos, Le Caire et Nairobi cristallise déjà cette dynamique.
En 2023, les quatre pays ont enregistré un trafic aérien cumulé dépassant les 101 millions de passagers. Ce qui représente un potentiel important dans plusieurs secteurs comme le tourisme. En effet, la Royal Air Maroc, EgyptAir, Kenya Airways et Air Peace desservent ensemble plus de 100 destinations sur le continent et au-delà, consolidant ainsi leur position de leaders du marché africain.
Le digital, quant à lui, trouve un terrain fertile. Le Kenya, fort de plus de 80 % de taux de pénétration mobile et d'un écosystème de plus de 200 start-ups dans la fintech, agit comme laboratoire d'innovation. En effet, le pays de la Silicon Savannah s'affirme comme un pôle technologique majeur en Afrique avec des investissements significatifs dans son écosystème de startups. En 2024, les startups kényanes ont levé 638 millions de dollars, soit 88 % des fonds alloués à l'Afrique de l'Est et 29 % du total continental. L'Egypte s'affirme comme un pilier technologique en Afrique du Nord avec un écosystème dynamique et des startups qui ont levé 329 millions de dollars en 2024 représentant plus d'un tiers du financement total continental.
Le Nigéria, avec un secteur numérique pesant déjà 18 % du PIB et le Maroc, qui ambitionne de devenir un hub numérique pour l'Europe et l'Afrique, complètent ce puzzle en pleine ébullition.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à laquelle ces quatre pays sont pleinement engagés, vient consolider ces complémentarités. Ce cadre permet de renforcer les échanges dans des secteurs stratégiques tels que les engrais, l'industrie manufacturière, le tourisme, l'énergie ou encore l'innovation numérique. Déjà, le Maroc exporte massivement ses engrais phosphatés vers le Nigéria et le Kenya, tandis que les écosystèmes d'innovation du Kenya et du Nigéria s'appuient sur la connectivité régionale pour prospérer. Le tourisme, porté par l'essor aérien, et l'industrie, soutenue par des accords bilatéraux et des zones franches, bénéficient également de cette dynamique régionale, augurant une croissance plus inclusive et résiliente.
Ces complémentarités ne passent pas inaperçues. Dans un contexte où les flux mondiaux se redessinent, le Carré d'Or Africain représente un espace de 1200 milliards de dollars de PIB cumulé. Un chiffre qui le positionne non plus comme un simple marché émergent, mais comme un partenaire stratégique capable de peser dans les équilibres globaux.
À l'horizon de la Coupe du Monde 2030, c'est toute une vision de l'Afrique qui se profile. Une Afrique qui, sans chercher à s'imposer, s'inscrit dans les échanges mondiaux avec assurance et créativité.
Le potentiel de cette alliance est indéniable mais confronté à plusieurs défis.
Le Carré d'Or Africain dispose d'un immense potentiel économique, grâce à ses infrastructures en développement, à ses ressources naturelles et à un marché de 450 millions de personnes. Toutefois, la concrétisation de cette alliance se heurte encore à des obstacles logistiques, à des différences réglementaires, à des enjeux de gouvernance et de sécurité, ainsi qu'à la nécessité de renforcer la résilience agricole et environnementale. Ces défis doivent être relevés pour transformer ce potentiel en une croissance partagée et durable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.