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Le Carré d'Or Africain : un levier d'intégration continentale et un tremplin pour l'Afrique de demain
Publié dans L'opinion le 30 - 05 - 2025

Dans un monde en recomposition, certains signaux révèlent l'émergence discrète mais prometteuse d'un espace de convergence inédit : le Carré d'Or Africain où le Maroc, le Nigéria, l'Egypte et le Kenya tissent patiemment les fils d'une intégration régionale.
Ensemble, les quatre pays représentent un marché de 450 millions de personnes, soit près de 30% de la population africaine. Une force démographique qui, combinée à des complémentarités économiques marquées, esquisse les contours d'un bloc aux ambitions renouvelées.
Le pipeline Nigéria-Maroc, fort de ses 5 600 km de tracé prévu et d'un investissement initial estimé à 25 milliards de dollars, est à lui seul une colonne vertébrale énergétique. Il reliera le Nigéria, qui détient les réserves gazières les plus importantes d'Afrique, à l'Europe et à l'Afrique du Nord, tout en alimentant l'Afrique de l'Ouest le long de son parcours.
L'infrastructure portuaire des quatre pays est un levier de connectivité avec l'économie mondiale. À titre d'exemple, 12 % du commerce maritime mondial transite via le canal de Suez en Egypte, en faisant l'une des artères les plus stratégiques pour les échanges entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Le canal de Suez, en plus d'être un couloir logistique majeur, cristallise l'importance de la géographie dans l'intégration économique mondiale.
Si l'on y ajoute le hub portuaire de Tanger Med au Maroc, qui a franchi la barre des 7 millions de conteneurs EVP traités en 2023, on comprend à quel point ces infrastructures sont devenues les poumons du commerce intercontinental. Tanger Med est aujourd'hui classé parmi les ports les plus performants au monde, reliant plus de 180 ports internationaux et consolidant le rôle du Maroc comme passerelle entre l'Afrique, l'Europe et les Amériques.
Le futur port de Dakhla Atlantique, quant à lui, viendra compléter ce réseau stratégique. Avec une capacité de traitement de 35 millions de tonnes de marchandises par an et 1 million de conteneurs EVP, il offrira une porte d'entrée inédite pour les flux commerciaux entre l'Afrique subsaharienne, les marchés européens et les Amériques. Dakhla, situé au carrefour des routes maritimes atlantiques, ambitionne de devenir un pôle logistique d'envergure, renforçant la résilience et la compétitivité des économies africaines.
Cette synergie entre le canal de Suez, Tanger Med, Dakhla, Lagos et Mombasa illustre la montée en puissance de l'Afrique dans les échanges mondiaux. Ces infrastructures portuaires ne sont pas de simples terminaux de fret : elles sont les catalyseurs d'un développement industriel et logistique intégré, propulsant l'Afrique comme un partenaire incontournable des chaînes de valeur globales.
L'aérien est également un catalyseur important de cette intégration. L'axe aérien reliant Casablanca, Lagos, Le Caire et Nairobi cristallise déjà cette dynamique.
En 2023, les quatre pays ont enregistré un trafic aérien cumulé dépassant les 101 millions de passagers. Ce qui représente un potentiel important dans plusieurs secteurs comme le tourisme. En effet, la Royal Air Maroc, EgyptAir, Kenya Airways et Air Peace desservent ensemble plus de 100 destinations sur le continent et au-delà, consolidant ainsi leur position de leaders du marché africain.
Le digital, quant à lui, trouve un terrain fertile. Le Kenya, fort de plus de 80 % de taux de pénétration mobile et d'un écosystème de plus de 200 start-ups dans la fintech, agit comme laboratoire d'innovation. En effet, le pays de la Silicon Savannah s'affirme comme un pôle technologique majeur en Afrique avec des investissements significatifs dans son écosystème de startups. En 2024, les startups kényanes ont levé 638 millions de dollars, soit 88 % des fonds alloués à l'Afrique de l'Est et 29 % du total continental. L'Egypte s'affirme comme un pilier technologique en Afrique du Nord avec un écosystème dynamique et des startups qui ont levé 329 millions de dollars en 2024 représentant plus d'un tiers du financement total continental.
Le Nigéria, avec un secteur numérique pesant déjà 18 % du PIB et le Maroc, qui ambitionne de devenir un hub numérique pour l'Europe et l'Afrique, complètent ce puzzle en pleine ébullition.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à laquelle ces quatre pays sont pleinement engagés, vient consolider ces complémentarités. Ce cadre permet de renforcer les échanges dans des secteurs stratégiques tels que les engrais, l'industrie manufacturière, le tourisme, l'énergie ou encore l'innovation numérique. Déjà, le Maroc exporte massivement ses engrais phosphatés vers le Nigéria et le Kenya, tandis que les écosystèmes d'innovation du Kenya et du Nigéria s'appuient sur la connectivité régionale pour prospérer. Le tourisme, porté par l'essor aérien, et l'industrie, soutenue par des accords bilatéraux et des zones franches, bénéficient également de cette dynamique régionale, augurant une croissance plus inclusive et résiliente.
Ces complémentarités ne passent pas inaperçues. Dans un contexte où les flux mondiaux se redessinent, le Carré d'Or Africain représente un espace de 1200 milliards de dollars de PIB cumulé. Un chiffre qui le positionne non plus comme un simple marché émergent, mais comme un partenaire stratégique capable de peser dans les équilibres globaux.
À l'horizon de la Coupe du Monde 2030, c'est toute une vision de l'Afrique qui se profile. Une Afrique qui, sans chercher à s'imposer, s'inscrit dans les échanges mondiaux avec assurance et créativité.
Le potentiel de cette alliance est indéniable mais confronté à plusieurs défis.
Le Carré d'Or Africain dispose d'un immense potentiel économique, grâce à ses infrastructures en développement, à ses ressources naturelles et à un marché de 450 millions de personnes. Toutefois, la concrétisation de cette alliance se heurte encore à des obstacles logistiques, à des différences réglementaires, à des enjeux de gouvernance et de sécurité, ainsi qu'à la nécessité de renforcer la résilience agricole et environnementale. Ces défis doivent être relevés pour transformer ce potentiel en une croissance partagée et durable.


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