Un nouveau chantier relance les ambitions autour de Tit Mellil, dont l'infrastructure aérodromique est appelée à devenir un moteur économique et aérien de grande ampleur. Au cœur de la plaine de Chaouia, non loin de Casablanca, l'aérodrome de Tit Mellil s'apprête à vivre une transformation majeure. Cette infrastructure, jusqu'ici dévolue principalement à l'aviation privée, à l'entraînement de jeunes pilotes ou au parachutisme, changera de visage, s'ouvrir sur de nouveaux horizons et trouver, enfin, la place stratégique que certains lui promettaient depuis des années. Bientôt, une connexion autoroutière le reliera directement à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, le principal hub aéroportuaire du Maroc. "Cette nouvelle route, à savoir la future autoroute Tit Mellil–Berrechid, en cours de déploiement, a été pensée afin de faciliter le transit des passagers, des équipes techniques et des entreprises spécialisées, faisant de l'aérodrome de Tit Mellil le prolongement naturel de la grande plateforme casablancaise", nous apprend un membre du Conseil communal. Au bord de la piste, tandis que quelques monomoteurs vont et viennent dans le ciel clair de ce mois de juin, le changement prend forme. "La connexion rapide avec l'Aéroport Mohammed V promet de décupler le rôle de Tit Mellil, jusqu'ici modeste, en le transformant en base de repli, en pôle de formation, de maintenance et de services liés à l'aviation d'affaires", continue notre source. Avec ce projet, la région espère attirer des opérateurs étrangers, des écoles de pilotage, des entreprises spécialisées dans la maintenance d'aéronefs, et, ce faisant, générer des emplois directs et indirects. Au-delà de la simple création d'une route, ce sont de véritables perspectives de développement économique que ce chantier offre. La connexion autoroutière compte rendre le site plus accessible, le désenclaver, lui donnant la visibilité et l'attractivité indispensable afin d'en assurer le déploiement. Cette nouvelle étape s'inscrit dans une politique d'aménagement du territoire plus large, renforçant le rôle de Tit Mellil en tant que pôle d'activité stratégique, en synergie avec Casablanca, son port, son aéroport international et ses zones d'activité industrielle en pleine expansion. Les équipes techniques sont d'ores et déjà à l'œuvre. La future voie rapide est en cours de déblaiement, le tracé prend forme, tandis que les marchés sont passés afin d'en assurer le bitumage, le balisage, l'aménagement des accès. Cette connexion, attendue de longue date, sera opérationnelle d'ici la fin de l'année 2025, renforçant d'autant plus le rôle de Tit Mellil dans le schéma des transports de la région. Dans le sillage de ce projet, certains espèrent voir s'implanter de nouvelles entreprises, des hangars de maintenance, des formations spécialisées, des clubs d'aviation, générant de l'emploi, de la valeur ajoutée et de l'activité économique. D'autres vont jusqu'à imaginer que l'aérodrome, devenu plus facilement joignable, soit le tremplin d'une future « cité de l'aviation », concentrant dans un même périmètre toutes les compétences professionnelles de ce domaine en pleine transformation. Houda BELABD Encadré La commune sort de l'ombre Ce que d'aucuns considéraient jusqu'alors comme une piste secondaire prend peu à peu la dimension d'un élément stratégique majeur dans la vision d'aménagement régional. Cette transformation progressive reflète le changement de regard des autorités sur Tit Mellil : d'un aéroport longtemps perçu comme marginal et cantonné à des fonctions périphériques, le site s'apprête désormais à devenir le prolongement indispensable de l'aéroport international Casablanca Mohammed V. Il en incarnera le dédoublement opérationnel, la respiration nécessaire à la fluidité du trafic, le levier d'absorption de la croissance future et le dénouement tant attendu de certains de ses goulots d'étranglement.