Israël a commencé, mardi, à mobiliser des dizaines de milliers de réservistes dans le cadre de son plan d'élargissement de son offensive à Gaza, qui a suscité une opposition nationale et des condamnations à l'étranger. Le rappel des réservistes intervient alors que les forces terrestres et aériennes poursuivent leur progression et ciblent davantage de cibles civiles dans le nord et le centre de Gaza, frappant les quartiers de Zeitoun et Shijaiyah, deux quartiers de l'ouest de la ville de Gaza que les forces israéliennes ont envahis à plusieurs reprises au cours des 23 mois de guerre contre les militants du Hamas. Zeitoun, autrefois le plus grand quartier de la ville, avec ses marchés, ses écoles et ses cliniques, a été transformé au cours du mois dernier. Les rues se sont vidées et les bâtiments ont été réduits en ruines, devenant ce que l'armée israélienne a qualifié de «zone de combat dangereuse». La ville de Gaza abrite toujours un vaste réseau de tunnels malgré de multiples incursions tout au long de la guerre. C'est également l'un des derniers refuges de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de civils se réfugient, confrontés à la double menace des combats et de la famine. Au moins 60.000 réservistes seront progressivement appelés sous les drapeaux, a annoncé l'armée israélienne le mois dernier. Elle prolongera également le service de 20.000 réservistes supplémentaires déjà en service. Mais plusieurs mouvements s'organisent pour encourager les réservistes à ne pas servir, bien que l'on ignore combien d'entre eux refuseront la dernière convocation.
Session sur l'annexion de la Cisjordanie occupée Par ailleurs, le Premier ministre israélien devait tenir, mardi, une réunion pour discuter d'une possible annexion de la Cisjordanie occupée, ont rapporté des médias locaux. Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a précisé qu'il s'agirait de la deuxième réunion en deux semaines, après qu'une session ministérielle avait été organisée pour explorer les modalités d'annexion du territoire. Cette initiative «intervient dans un contexte de pressions diplomatiques en faveur de la reconnaissance d'un Etat palestinien», a ajouté le journal. Plusieurs pays, dont la Belgique, la France, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont annoncé leur intention de reconnaître la Palestine au sein de l'Assemblée générale de l'ONU, rejoignant ainsi 147 Etats qui l'ont déjà fait. La semaine dernière, le média israélien Walla a rapporté que le ministre israélien des Affaires étrangères avait informé le secrétaire d'Etat américain qu'Israël se préparait à annexer la Cisjordanie dans les mois à venir. Le 20 août, Israël a approuvé un important projet de colonisation, appelé E1, visant à diviser la Cisjordanie occupée en deux parties, coupant les villes du nord comme Ramallah et Naplouse de Bethléem et Hébron au sud, et isolant Al Qods-Est.
Vague israélienne d'arrestations de Palestiniens de Cisjordanie L'armée israélienne a procédé à de vastes opérations dans plusieurs villes de la Cisjordanie occupée, arrêtant de nombreux Palestiniens, dont le maire d'Al Khalil, Teysir Ebu Suneyne. Selon des témoins interrogés par un correspondant d'Anadolu, des raids ont été menés à Naplouse, Qalqilya, Ramallah et Al Khalil. À Naplouse, 13 Palestiniens ont été arrêtés. Lors du raid à Kefr Kalil, un Palestinien a été gravement battu, présentant des ecchymoses, et a été transporté à l'hôpital. Des sources locales ont indiqué que l'armée israélienne a arrêté 2 personnes à Qalqilya et 3 à Ramallah. Dans un communiqué, la municipalité d'Al Khalil a précisé que «Les forces d'occupation israéliennes ont fait irruption au domicile du maire Teysir Ebu Suneyne à l'aube pour l'arrêter. Des biens ont été détruits, causant des dommages matériels». L'arrestation d'Ebu Suneyne survient alors que les discussions sur la création d'un «émirat» séparé à Al Khalil se multiplient en Israël, une initiative rejetée par l'Autorité palestinienne, les tribus et les institutions locales. Selon la chaîne israélienne Channel 24, la mise en avant de ce projet par le Premier ministre serait une réponse aux intentions de plusieurs pays occidentaux de reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.