L'ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies à New York, Omar Hilale, a réagi aux propos tenus par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, sur la question du Sahara marocain, lors du débat général de la 80è session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Dans une intervention ferme mais mesurée, M. Hilale a indiqué vouloir "apporter des clarifications et rétablir des vérités" et répondre point par point " sans polémique ni animosité" à ce qu'il a qualifié d'"inexactitudes" proférées par le ministre algérien.
Le diplomate marocain a d'abord tenu à rappeler que l'inscription de la question du Sahara marocain à l'Assemblée générale des Nations Unies, il y a 62 ans, était à l'initiative du Maroc lui-même. "L'histoire est têtue. L'histoire retiendra que c'est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara comme question de décolonisation sur l'agenda de l'Assemblée générale. Cette inscription ne s'est pas faite d'elle-même, mais grâce aux revendications du Maroc, depuis 1956", a-t-il indiqué.
Il a ensuite regretté que le ministre algérien ait omis de mentionner la résolution de l'Assemblée générale prenant acte des Accords de Madrid, alors même que le débat se tient au sein de cet organe onusien. "Dans cette salle, il y a cinquante ans, l'Assemblée générale a adopté sa résolution 3458B, qui a pris note des Accords de Madrid. Ceux-ci ont mis fin à la colonisation espagnole de nos Provinces du Sud", a souligné M. Hilale.
Réagissant à la référence au Sahara marocain en tant que "question de décolonisation", l'ambassadeur a interpelé le responsable algérien en rappelant que l'Algérie, membre du Conseil de sécurité, n'est pas sans savoir que ledit Conseil examine ce point "en tant que question de paix et de sécurité, dans le cadre du règlement pacifique des différends".
Evoquant la création de la MINURSO il y a 34 ans, M. Hilale a souligné que l'histoire du Sahara ne commence ni ne se termine avec cette mission onusienne, précisant que le Conseil de sécurité a, depuis 21 ans, adopté d'autres résolutions appelant notamment à une solution politique. Et d'ajouter que "depuis 2007, le Conseil de sécurité a adopté chaque année une résolution qui consacre la prééminence de l'Initiative marocaine d'autonomie, qu'il considère comme sérieuse et crédible".
En réponse à ce que le ministre algérien a qualifié de prétendues "réalités imposées" sur le terrain, le Représentant permanent du Maroc a mis en exergue celles de la transformation socio-économique des provinces du Sud, en faisant valoir leur droit fondamental et irréversible au développement. "Les réalités du Sahara marocain aujourd'hui, ce sont des milliards d'investissements, une paix et une stabilité. C'est le pont le plus long d'Afrique, une autoroute du nord au sud, des universités, des hôpitaux universitaires et le plus grand port en eau profonde d'Afrique sur l'Atlantique", a-t-il indiqué.
Il a ajouté que la région bénéficie d'une "participation active de la population du Sahara marocain à toutes les échéances politiques, culturelles et économiques", tout en soulignant que "30 Consulats généraux ont été ouverts au Sahara marocain, illustrant une reconnaissance concrète de la souveraineté marocaine sur la région". Le Maroc s'appuie également sur un soutien économique international, a-t-il souligné : "Les Etats-Unis ont récemment instruit leurs agences et entreprises d'investir au Sahara marocain".
Le Représentant marocain a, également, mis en lumière la contradiction dans la posture algérienne : " L'Algérie affirme ne pas être partie prenante, mais elle pose des conditions et définit des fondamentaux pour la résolution de ce différend. À quel titre pose-t-elle ces conditions? Sinon en tant que partie prenante".
Il a salué cette reconnaissance implicite, tout en appelant Alger à s'engager plus activement dans le processus politique onusien. "Nous espérons que cette déclaration trouvera un prolongement au Conseil de sécurité, en participant aux tables rondes pour parvenir au règlement de ce différend régional qui n'a que trop duré", a poursuivi le diplomate.
M. Hilale a rappelé le large soutien dont bénéficie l'Initiative marocaine d'autonomie, en soulignant que "plus de 120 pays, dont trois membres permanents du Conseil de sécurité et plus des deux tiers des membres de l'Union européenne, soutiennent cette Initiative et l'appuient comme la seule et unique solution à ce différend, tandis que des dizaines d'autres reconnaissent la marocanité du Sahara".
Fidèle à l'esprit de dialogue prôné par le Royaume du Maroc, M. Hilale a conclu son intervention par une citation du Discours du Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, du 29 juillet 2025. Le Souverain y affirmait : "Ces positions favorables au bon droit et à la légitimité nous inspirent honneur et fierté. Elles nous poussent davantage à la recherche d'une solution consensuelle qui sauve la face à toutes les parties, où il n'y aura ni vainqueur ni vaincu".