À l'occasion de la Coupe d'Afrique des Nations organisée au Maroc, Marrakech ne s'est pas contentée d'accueillir l'événement sportif continental le plus attendu. Elle en a fait une expérience populaire totale, où le football devient un langage commun et la Fan Zone un espace d'expression collective, révélateur d'un pays qui maîtrise désormais l'art d'organiser, de rassembler et de célébrer. La Fan Zone, un stade à ciel ouvert Installée à Bab Jdid, dans un emplacement stratégique de la ville, la Fan Zone de Marrakech s'est rapidement imposée comme un point de convergence majeur pour des milliers de supporters. Familles, jeunes, touristes, résidents marocains et visiteurs africains s'y retrouvent chaque soir pour suivre les matchs sur écrans géants, dans une ambiance rappelant celle des grandes places publiques du continent. Là où le stade impose ses règles et ses limites, la Fan Zone offre liberté, proximité et mixité sociale. On y vit le match debout, en chantant, en débattant, en partageant. Le football y retrouve sa fonction première : créer du lien. Une scénographie de la fête maîtrisée Au-delà de la simple retransmission sportive, la Fan Zone de Marrakech a été pensée comme un véritable espace événementiel. Animations culturelles, performances musicales, DJ sets, spectacles folkloriques et activités interactives rythment les journées et prolongent les soirées bien après le coup de sifflet final. Cette programmation parallèle transforme chaque rencontre en temps fort festif, où la tension sportive laisse progressivement place à la célébration. La ville ocre, habituée aux grands rendez-vous , démontre ici sa capacité à intégrer le sport dans une logique de divertissement global, cohérente et structurée. Un carrefour africain au cœur de la ville La Fan Zone est également un rare lieu de brassage africain. Les drapeaux se croisent, les langues se mêlent, les chants se répondent. Sénégalais, Ivoiriens, Camerounais, Maliens ou Congolais partagent le même espace, souvent dans une convivialité spontanée qui contraste avec les rivalités sportives. Le temps de la CAN, Marrakech, à l'instar de Rabat, Casablanca, Tanger, Fès ou Agadir, devient une capitale africaine informelle, où l'on célèbre autant les victoires que l'appartenance à un continent riche de cultures et de passions communes. Culture marocaine et hospitalité en vitrine La Fan Zone joue aussi un rôle de vitrine culturelle. Artisanat, gastronomie locale, musique traditionnelle et références au patrimoine marocain y trouvent naturellement leur place. L'événement sportif devient ainsi un support de valorisation du soft power marocain, fondé sur l'hospitalité, la sécurité et la qualité de l'organisation. Ce choix traduit une volonté claire : faire de la CAN non seulement une réussite sportive, mais aussi une démonstration de savoir-faire événementiel, en phase avec les ambitions du Royaume sur les scènes africaine et internationale. Au-delà du football, une dynamique sociale Enfin, la Fan Zone de Marrakech révèle une dimension souvent sous-estimée : sa fonction sociale. Elle offre un espace gratuit, accessible et sécurisé, où toutes les générations peuvent se retrouver. Dans un contexte où les grandes compétitions sont parfois réservées à ceux qui peuvent accéder aux stades, la Fan Zone rééquilibre l'accès à la fête. Elle incarne un modèle de démocratisation de l'événement sportif, où l'émotion collective devient un bien commun.
Une CAN vécue, pas seulement regardée À Marrakech, la Coupe d'Afrique des Nations ne se limite pas à un calendrier de matchs. Elle se vit dans la rue, sur les places publiques, dans des Fan Zones devenues de véritables agoras modernes. La ville confirme ainsi son statut de destination capable d'absorber les grands rendez-vous tout en préservant son âme. Plus qu'un dispositif logistique, la Fan Zone s'impose comme le symbole d'un Maroc qui célèbre l'Afrique avec méthode, chaleur et intelligence, transformant un événement sportif en un authentique moment de communion populaire.
