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Egypte : La mobilisation de la rue ne faiblit pas, Moubarak poursuit l'exercice de ses prérogatives
Appel à une grève générale et à une marche gigantesque
Publié dans L'opinion le 01 - 02 - 2011

Un statu quo. Ainsi pourrait-on résumer la situation en Egypte. Un couvre-feu allongé chaque jour un peu plus. Une mobilisation qui ne faiblit pas. Au contraire! Président qui veut montrer qu'il est toujours là et procède à des nominations de responsables de l'appareil de l'Etat, même si la rue n'en a que cure. Quelque figure de l'opposition qui surfe sur la vague et tente de se placer sur l'échiquier de la crise et les manifestants qui, pour protéger leur révolution, se sont organisés en comités de quartier pour pallier l'absence inexpliquée et inexplicable de la police. Le tout enveloppé de tirs d'armes à feu. Et comme pour ajouter de l'huile sur le feu, un officier égyptien à la retraite aurait révélé que plusieurs avions israéliens équipés d'armes auraient atterri à l'aéroport du Caire. Il s'agirait selon lui, des fusils de sniper destinés à liquider les chefs des manifestations. Info ou intox, difficle à vérifier!
L'opposition a lancé lundi un appel à la grève générale en Egypte et invité les manifestants à participer à une marche géante de pluri-millionnaire pour aujourd'hui mardi, une semaine après le début d'une révolte sans précédent ayant fait au moins 125 morts.
Sur la place Tahrir, épicentre de la révolte au Caire, la mobilisation s'est prolongée toute la nuit, malgré le couvre-feu en vigueur dans le pays.
Lundi en milieu de matinée, plus d'un millier de personnes y étaient rassemblées. Certains dormaient, mais beaucoup d'autres criaient leur détermination à rester tant que le président Hosni Moubarak n'aura pas quitté le pouvoir. La place était toujours cernée de chars et des militaires contrôlaient les identités des manifestants sans toutefois empêcher leur passage.
Selon l'envoyée spéciale du journal Le Parisien sur place, "les tirs se multiplient", et la foule se dirige désormais vers le métro Saddat d'où semblent provenir les tirs.
Les policiers, invisibles depuis vendredi avaient commencé à se redéployer le matin du lundi. Place Taalat Hard, tout près de la place Tahrir, les manifestants les ont entourés, leur chantant et leur criant de partir. Les policiers ont fini par quitter la place et les manifestants continuent de faire eux-mêmes la circulation, assez dense ce matin. Des hélicopters de l'armée survolent très régulièrement le centre-ville à basse altitude.
Une ambiance
de kermess
La place Tahrir a des allures de festival populaire. En dépit du couvre-feu, dimanche soir à 22 heures, ils étaient encore nombreux, peut-être 2000, sur la «Place de la Libération», au centre du Caire. Quelques tentes ont été montées, des feux de camp allumés, ça et là. Beaucoup de jeunes, filles et garçons, mais aussi des couples, des vieux, des familles, des enfants qui jouent. Le moindre porte-voix - journalistes qui passent, conversations qui s'emballent, tribuns qui haranguent la foule - suscite l'attroupement, l'emballement.
Une sono a été apportée, et des centaines de personnes chantent et répètent les slogans anti Moubarak. L'un des plus repris: «Le peuple veut la chute du régime».
«On restera jusqu'à ce qu'il parte», crie Ahmed, 47 ans, la voix éraillée. «On va essayer de rester toute la nuit», explique Tarek, «parce que si l'on s'en va, la télé égyptienne va diffuser en boucle des images de la place avec 200 ou 300 personnes, et elle dira que ce sont les Frères musulmans.» Quelques minutes plus tard, le jeune homme s'éloigne pour répondre au coup de téléphone maternel, lui intimant de rentrer parce que la télé dit que l'armée va tirer.
Où se range l'armée ?
Non loin de là, des soldats frottaient furieusement leurs chars couverts de graffitis anti-Moubarak, sous le regard de leurs supérieurs.
Hier lundi, l'attention se concentrait sur l'atttitude de l'armée vis-à-vis des manifestants.
"L'armée doit choisir entre l'Egypte et Moubarak", affirmait une banderole déployée sur la place Tahrir, dans le centre de la capitale, où les manifestants partageaient de la nourriture avec les soldats déployés pour rétablir l'ordre.
Plus la contestation dure et plus la situation de Moubarak paraît intenable.
Les nominations d'un Premier ministre et d'un vice-président n'ont pas été jugées comme des réponses suffisantes par les manifestants qui réclament simplement le départ du président au pouvoir depuis 30 ans.
Ses promesses en faveur de réformes économiques, visant à contenir l'inflation, créer des emplois et réduire le fossé entre riches et pauvres, n'ont pas eu l'effet escompté.
Moubarak prône
le dialogue
Le président égyptien Hosni Moubarak a chargé son nouveau Premier ministre Ahmad Chafic de promouvoir la démocratie en dialoguant avec l'opposition et de rétablir la confiance dans l'économie du pays, dans une déclaration diffusée ce dimanche, tard à la télévision d'Etat. "Avant tout, j'insiste sur l'importance d'entreprendre complètement et urgemment de nouvelles mesures, durables, pour plus de réformes politiques, constitutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties", a-t-il déclaré.
M. Moubarak a également enjoint à son Premier ministre désigné, dans sa déclaration lue à la télévision, de "rétablir la confiance dans notre économie" et "lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption".
Le président égyptien a aussi nommé hier lundi un nouveau dirigeant pour le service des renseignements, qui sera d'emblée confronté à un mouvement de contestation sans précédent en 30 ans de pouvoir, selon la presse gouvernementale.
Pour remplacer l'influent Omar Souleimane, promu samedi au titre de vice-président, une fonction qui avait été abolie il y a 30 ans, Hosni Moubarak a nommé le général Mourad Mowafi, ancien gouverneur du Sinaï-Nord, à la tête des services de renseignements, selon le journal al-Ahram.
De son côté, le président de l'Assemblée, Fathi Sorour, a annoncé que les résultats des élections législatives de fin 2010 seraient bientôt "corrigés", sans toutefois préciser de quelle manière. Le scrutin avait été boycotté par les principales forces de l'opposition qui avaient dénoncé des fraudes.
Obama pour une transition en Egypte
La pression des Etats-Unis pour une transition démocratique en Egypte s'est accentuée dimanche sur Hosni Moubarak qui a consulté les chefs militaires, acteurs essentiels dans une crise politique où la contestation de la rue ne faiblit pas
Ayant rejoint les manifestants réunis dans le centre du Caire, ElBaradeï a également appelé les Etats-Unis à cesser le "soutien vital fourni au dictateur" Moubarak.
Malgré cet appel en faveur d'une prise de position américaine et malgré les violences qui ont fait plus de cent morts en six jours, Barack Obama et Hillary Clinton n'ont pas appelé à un départ du président égyptien. Les jours de Moubarak au pouvoir sont pourtant comptés, a expliqué un conseiller d'Obama au New York Times.
La Maison blanche a indiqué que le président américain s'est entretenu de la situation égyptienne avec les dirigeants britannique, israélien, turc et saoudien, ses principaux alliés dans une région en proie à une incertitude croissante.
"Le président a réaffirmé son opposition à la violence et ses appels à la retenue; le soutien aux droits universels, y compris au droit de réunion, d'association et d'expression pacifique; et le soutien à une transition en bon ordre vers un gouvernement qui soit sensible aux aspirations du peuple égyptien", a indiqué la présidence américaine.
Bruxelles demande des réformes mais pas le départ de Moubarak
Les Européens ont appelé lundi à des réformes démocratiques en Egypte. A leur arrivée à une réunion à Bruxelles, plusieurs ministres européens des Affaires étrangères ont appelé le président égyptien Hosni Moubarak à céder aux appels de la rue en faveur de plus de démocratie, sans aller cependant jusqu'à réclamer son départ.
"Nous ne pouvons pas exporter des révolutions", a souligné le Luxembourgeois Jean Asselborn. Mais, que ce soit en Egypte ou en Tunisie, l'Union européenne peut apporter au moins une aide matérielle à l'organisation d'élections "libres et qui puissent donner la chance d'un nouveau départ dans ces pays", a-t-il dit.
Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans et principal allié des Occidentaux dans le monde arabe, doit "poursuivre les réformes comme le réclame le peuple", a jugé le Chypriote Markos Kyprianou, assurant que "l'UE sera prête à soutenir l'Egypte dans ce processus de transition".
"Ce qui est nécessaire, c'est que les manifestants pacifiques sentent que l'Europe et la communauté internationale sont derrière eux", a souligné l'Italien Franco Frattini pour qui l'UE doit "encourager une transition ordonnée vers une situation plus démocratique, tout en évitant d'interférer" dans les décisions souveraines du peuple.


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