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La répression de Damas s'étend aux des opposants Syrie: L'armée bombarde la ville de Tel Kelakh et tue sept civils
Human Rights Watch accuse le régime de "faillite morale".
Le régime syrien, qui fait face à un mouvement de contestation sans précédent depuis deux mois, traque désormais les proches des opposants politiques et des défenseurs des droits de l'Homme, a dénoncé l'organisation américaine Human Rights Watch. "Les dirigeants de la Syrie parlent d'une guerre contre des terroristes, mais ce que nous voyons sur le terrain c'est une guerre contre des Syriens ordinaires -des avocats, des militants des droits de l'Homme, des étudiants- qui réclament une réforme démocratique dans leur pays", a déclaré dimanche dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice de l'organisation new-yorkaise pour le Proche-Orient. "L'état d'urgence a peut être été abrogé officiellement, mais la répression continue à être la règle dans les rues de Syrie", a-t-elle fait valoir. Des centaines de manifestants hostiles au régime du président Bachar al-Assad ont été arrêtés ces dernières semaines au cours d'une répression sanglante qui a encore fait au moins sept morts dimanche. Selon l'ONG, les forces de sécurité syriennes ont dans certains cas détenus des proches et des voisins d'opposants au régime du parti Baas afin de savoir où ils se trouvent. "Le gouvernement syrien exploite toutes les solutions possibles pour détenir et punir ceux qui appellent à des réformes civiques dans le pays", a dit Mme Whitson, indiquant que beaucoup de militants avaient en réponse décidé de cacher leurs familles. Pour la directrice de Human Rights Watch pour le Proche-Orient, ces pratiques démontrent que le régime syrien est arrivé à une "Derrière la rhétorique creuse de promesses et de dialogue national, il y a l'intention systématique d'ériger à nouveau le mur de la peur en Syrie avec une seule fin: permettre (au président Bachar) al-Assad et à son clan de maintenir leur poigne de fer sur le pouvoir", a-t-elle poursuivi. Sept morts à Tel Kelakh Sept civils au moins ont été tués dimanche dans le bombardement par l'armée syrienne de la ville de Tel Kelakh, proche de la frontière libanaise, afin de réprimer un soulèvement en faveur de la démocratie, a rapporté un groupe d'activistes. Les bombardements se sont concentrés sur les quartiers d'Al-Bourdj, Ghalioun, Souk et Mahata, dit un communiqué des comités locaux de coordination. Les comités ajoutent que les blessés n'on guère accès aux soins parce que le principal hôpital de la ville est bouclé par les forces de sécurité et que la principale route conduisant au Liban est bloquée. Les comités ont par ailleurs affirmé dimanche que le "dialogue national" annoncé par les autorités ne pourrait s'ouvrir qu'une fois que les tirs auraient cessé. "Les manifestations pacifiques et la désobéissance civile se poursuivront (...) Il est moralement et politiquement inacceptable d'avoir un aialogue national avant que cessent toutes les formes de tueries et de violences contre des manifestants pacifiques (...) que l'état de siège des villes soit levé et que tous les prisonniers politiques soient libérés", dit un communiqué des comités adressé à Reuters. Les autorités libanaises ont pour leur part renforcé les mesures de sécurité aux frontières afin de prévenir un afflux de réfugiés fuyant les violences en Syrie. Face à la poursuite de la contestation contre le régime du président Bachar Al Assad, qui a commencé à la mi-mars, les soldats et les blindés syriens se sont déployés dans les localités de la région du Hauran, dans le sud du pays, dans la province de Homs, au centre du pays, et le long de la côte méditerranéenne. L'emprise des forces gouvernementales s'est également accentuée sur la capitale, Damas, et ses faubourgs. Les chars de l'armée ont tiré au moins 85 obus à Tel Kelakh depuis samedi, a déclaré dimanche par téléphone un habitant de la ville frontière, Mohammad al Dandachi. "Il semble qu'ils tirent au hasard, sans viser un quartier particulier... Ils nous punissent parce que nous avons manifesté contre le régime", a-t-il dit. Il a précisé qu'une quinzaine de soldats étaient postés sur le toit de l'hôpital. Selon des diplomates et des militants des droits de l'homme, quelque 7.000 personnes ont été arrêtées par les autorités depuis le début de la contestation il y a deux mois. Mais Damas a souligné de son côté que des milliers de détenus avaient été libérés aux termes d'une offre d'amnistie qui arrivait à expiration ce dimanche.