Peut-on encore parler de déceptions lorsqu'on évoque le sport national ? Ce mot revient si souvent dans les conversations à chaque sortie internationale de nos sportifs que l'on devrait, peut-être, ne plus espérer pour éviter d'être déçus. Mais que voulez-vous ? L'espoir fait vivre... Et encore une fois, ils nous faut comptabiliser les déçus des J.O, comme l'on a fait le tri des déçus de la CAN 2012. Quelques mois auparavant au Gabon, la FRMF et Gerets étaient tombés de haut. Et les contusions s'en ressentent encore, le traumatisme n'est pas oublié et aujourd'hui encore, plusieurs mois après la CAN, notre Gerets national subit les foudres de ces pourfendeurs. Pourfendeurs auxquels depuis le match face à la Guinée, se sont joints des commentateurs qui jusque-là, avaient fait preuve de modération, et qui maintenant se lâchent et se fâchent au point de demander son limogeage. Affaire à suivre ? Pour les J.O l'affaire est plus complexe que pour le football où les boucs émissaires désignés, Ali Fassi Fihri et Gerets, ont subi et assumé. Mais pour London 2012, du fait de la diversité des disciplines et des responsabilités, on a assisté à une confusion lamentable. A la place de l'analyse on se contente de traîner des responsables dans la boue. Accuser Belmahi d'être mythomane, quand il parle de cyclisme, ou Ahizoune d'être un président « dealer » et coupable de dopage, c'est carrément atteindre les bas fonds et trè-fonds de la méchanceté humaine. Courageusement et fort opportunément, Ahizoune et Belmahi, les 2 présidents les plus attaqués ont exposé leurs points de vue. Ils sont en train de tirer les conclusions de tout cela et on en a publié le communiqué officiel. Certes cela ne calmera pas la meute avide de scandales et prompte à dénoncer, fustiger voire calomnier. La vox populi, influençable, comme chacun sait, attend les sanctions, d'autres n'hésitent pas à réclamer un grand balayage. Mais, balayer qui et quoi ? Et pour mettre quelles autres victimes expiatoires que l'on installera comme des sauveurs providentiels pour mieux les démolir ensuite. Il faut ici saluer, la dignité et le sang froid de Kamal Lahlou, qui placé en première ligne depuis 3 ans dans la préparation olympique a su raison garder et dès les J.O terminés, il a su trouver les mots pour préparer l'avenir. « On va réfléchir et étudier où cela n'a pas marché et corrigé ce qu'il y a à corriger ». « C'est honteux » lui a lancé un confrère sur une radio océane : « Je suis d'accord », lui a répondu Kamal à qui il faut beaucoup plus pour être déstabiliser tant il connaît la musique, mais on ne peut pas s'en tenir à ce constat, il nous faut avancer ». Que cela se fasse dans la réflexion poussée et loin de tous règlements de comptes serait hautement souhaitable. Que la FRMA ait été si bassement attaquée et de la part de quelques-uns de ses propres champions est compréhensible. Depuis les années 80, la FRMA vit cela régulièrement. Et à l'époque Aziz Daouda, l'homme des années fastes, en prenait tout le temps pour son grade. Il a accumulé des records, ce garçon, mais pas seulement sur les pistes, car ce technicien émérite a connu et subi une véritable anthologie d'insultes et de diffamations. Quelques-uns de ceux qui le piétinaient jadis vantent ses mérites désormais... Ce qui en dit long sur la capacité d'analyse de certains. C'est pourquoi dans cet après Londres 2012, il ne faut pas succomber au chant des sirènes. Mais s'en tenir aux faits. Loin de toute démagogie, et de tout intérêt personnel. Avoir le courage de parler de la véritable nature de nos athlètes et des capacités de ceux qui les encadrent. Ce diagnostic socio-sportif, une fois effectué, il sera alors possible de mettre le doigt sur la plaie. Les vociférations, lamentations, diffamations portées par des personnes loin d'être au-dessus de tous soupçons, ne font qu'empoisonner et fausser l'analyse. Et partant, retardent d'autant, « la » solution.