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Champ politique
Une culture fondée sur le conflit et la défiance envers les concurrents
Publié dans L'opinion le 17 - 10 - 2012

L'action politique et civile et l'inclusion des jeunes est un chapitre important du Focus CES eu égard aux enjeux que celles-ci mettent en œuvre. La participation ou l'absenteisme des jeunes dans les manifestations politiques qui mettent en jeu leur avenir renseigne sur le niveau de leur inclusion en relation avec l'intérêt qu'ils accordent à la politique. La politique constitue au Maroc, comme dans la plupart des pays du monde, un lien moins structurant comparativement aux liens familiaux, religieux et sociaux. Cependant, la faiblesse relative de ce lien et la prédominance, dans les rangs des jeunes, d'une position négative vis-à-vis de l'action politique partisane, ne devraient pas être interprétées comme les signes d'un désintérêt général pour les questions politiques et les développements qui affectent la société et le monde.
Par ailleurs, les chercheurs qui s'intéressent au champ politique et partisan marocain relèvent que la culture politique au Maroc s'est dès le début fondée sur le conflit, la protestation et la défiance envers les concurrents politiques. A aucun moment, les acteurs politiques n'ont réussi à poser les bases d'une pratique politique fondée sur le dialogue, l'écoute, la négociation et la gestion démocratique des différends. Cette dimension conflictuelle, aggravée à certaines époques par la violence et la réduction des espaces de libertés publiques, a contribué à l'affaiblissement de la participation à l'action politique. Cela s'est reflété sur le mode d'organisation des partis politiques, le plus souvent marqué par l'absence de démocratie interne et la succession de scissions et de tensions, décourageant les jeunes de s'engager politiquement. C'est dans ce contexte que les partis politiques ont tenté d'attirer les jeunes, notamment par l'instauration d'organisations dédiées aux jeunes partisans. Entre tentation de les récupérer et de les exclure, les liens avec les jeunes sont souvent caractérisés par la tension.
Malgré les secousses qui ont marqué le champ politique marocain durant les dernières années, et l'apparition d'initiatives dont l'objectif annoncé était de le rationaliser par la constitution de pôles homogènes, et restaurer ainsi la confiance en l'action politique, la logique du maître et du disciple reste prédominante dans les mentalités et les rapports avec les jeunes. Cela ne signifie pas pour autant que les rendez-vous politiques que le Maroc a connus durant l'année 2011 n'ont pas mobilisé de larges catégories de jeunes, tant à travers les institutions politiques appelant à participer aux différentes consultations organisées, qu'à travers les positions de protestation et d'appel au boycott, visant à obtenir des changements constitutionnels plus profonds, lutter contre la corruption et instaurer la justice sociale.
Faiblesse de la participation
des jeunes instruits
On peut mesurer la réalité et le niveau de la participation des jeunes à la vie politique, en s'appuyant notamment sur trois indicateurs : l'adhésion aux partis politiques, l'inscription sur les listes électorales, et enfin le vote.
Les données présentées par la dernière enquête du HCP (juin 2012) montrent que le taux d'adhésion des jeunes aux partis politiques au Maroc ne dépasse pas 1%, 4% participent aux rencontres de partis politiques ou de syndicats. C'est en fait un taux qui ne distingue pas le Maroc du reste des pays du monde, compte tenu des écarts qui existent en termes de culture politique et d'évolution démocratique. En France, par exemple, le taux est de 6% pour l'ensemble de la population, et de 4% parmi les jeunes.
L'adhésion aux partis politiques est donc très limitée au Maroc comme dans le reste du monde, quoiqu'à des degrés différents. Cette donnée appelle à l'évidence à réfléchir à des formes différentes et novatrices d'intégration politique et citoyenne des jeunes, qui ne se limiteraient pas à l'engagement politique au sens classique, et qui explorent de nouveaux domaines stimulants pour la jeunesse et susceptibles d'attirer un plus grand nombre de jeunes.
Abstention électorale
La politique au Maroc est le plus souvent perçue sous un angle négatif, notamment par les jeunes. Cette position exprime un mécontentement psychologique et culturel vis-à-vis des institutions politiques, qu'elles soient ou non rattachées aux partis. En effet, le taux de Marocains qui considèrent que la politique est importante ne dépasse pas 24%, tandis que 25% la jugent sans importance, et que près de 50% la trouvent absolument inutile.
Le peu d'intérêt accordé à la chose politique se reflète dans le refus de s'inscrire sur les listes électorales et dans l'abstention électorale, sachant que les jeunes font bien la différence entre, d'une part, rester au fait des développements politiques et échanger et discuter les nouvelles s'y rapportant, et d'autre part s'engager politiquement à travers l'appartenance institutionnelle ou la participation à la mobilisation et au vote lors des élections. Ainsi 36% participent aux élections de façon régulière et 14% de façon non régulière.
Cette abstention est imputable à trois principaux cas de figure :
- l'ignorance ou l'indifférence totale ;
- l'absence de confiance dans les institutions (parlement, partis politiques, etc.), et la perception répandue de la supposée corruption des élites politiques, leur hypocrisie et le non-respect des promesses qu'elles présentent aux électeurs ;
- des choix idéologiques exprimant un mécontentement de principe vis-à-vis des orientations politiques de l'Etat, et appelant au boycott des opérations politiques en cours.
Les positions précédentes sont particulièrement répandues au sein de groupes sociaux où les jeunes sont majoritaires. En particulier, le taux d'abstention est paradoxalement corrélé positivement au niveau d'instruction: la participation politique est faible chez les jeunes instruits. Le mouvement protestataire du 20 février traversé par une diversité de courants et d'acteurs, exprime de nouvelles positions d'abstention allant jusqu'à l'appel au boycott des institutions.
Pour autant, certains des jeunes qui militent au sein de ce mouvement sont politisés ou adhèrent à des partis politiques.
Les mutations sociales et politiques que connaît le Maroc, ainsi que les indicateurs de participation aux instances politiques, montrent que le faible engagement politique au sein des partis ne résume pas à lui seul la question de la participation à la chose publique. En effet, les jeunes Marocains s'engagent de plus en plus dans d'autres formes de pratique citoyenne, au sein d'associations et organisations de la société civile.


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