Le Roi Mohammed VI souhaite la liberté et la sécurité au peuple palestinien    Le dirham s'apprécie de 0,2% face au dollar américain du 6 au 12 novembre    Carburants : Selon le CC, les baisses internationales ne se répercutent que partiellement sur le marché    Grande polémique en France à cause de Shein    Forum international sur le socialisme à la chinoise : regards croisés sur les changements inédits    Le Maroc accueillera le deuxième tour de la Coupe des Champions Féminine de la FIFA en décembre    Les températures attendues ce samedi 15 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce samedi 15 novembre 2025    Le MOGA Festival sacré "Meilleur Événement International" aux Heavent Paris Awards 2025    Bensaid en visite dans plusieurs structures culturelles à Tétouan    Abdellatif Hammouchi accorde une promotion exceptionnelle à un officier grièvement blessé    La police judiciaire de Casablanca saisit 23 500 comprimés stupéfiants et neutralise un tandem présumé de trafiquants    Mondial U17 : La sélection se veut rassurante sur la blessure d'Ouazane avant le choc contre le Mali    Mondial U17 : les Lionceaux ont-ils enfin lancé leur tournoi ?    Partenariat : les jeux vidéo entrent au musée    Les Victoires de la Musique guinéenne reviennent pour célébrer la créativité nationale    FRMR : Le Maroc va créer son équipe nationale féminine de rugby    Football : Anass Salah-Eddine apprécie son premier stage avec les Lions de l'Atlas    Le «Front du 31 octobre pour les droits politiques des Marocains du monde» voit le jour    Partis politiques : le gouvernement serre la vis    Sahara : pourquoi la dernière résolution de l'ONU pourrait tout changer entre le Maroc et l'Algérie?    Industrie d'armement : 10 projets internationaux lancés au Maroc    Morocco is set to establish its own national women's rugby team    Fútbol: Anass Salah-Eddine disfruta de su primer entrenamiento con los Leones del Atlas    Una primera serie de televisión filipina filmada en Marruecos    France : Marion Maréchal relaxée de diffamation contre une école musulmane    La défense marocaine atteint 73 milliards de dirhams en 2026 et déploie dix projets en exécution pour 260 millions de dollars    Des associations de la Guardia civil en colère suite à la décoration d'Abdelatif Hammouchi par l'Espagne    Maroc – Espagne : Vers plus d'intégration des chaînes de valeur agroalimentaires (AMDIE)    Une première série télévisée philippine tournée au Maroc    Grotte de Bizmoun : Des outils vieux de 150 000 ans et une faune éteinte    Terminal Ouest de Nador West Med : La co-entreprise entre Marsa Maroc et CMA Terminals notifiée au Conseil de la concurrence    Marché obligataire: Tendance baissière des taux    Pascal Bruckner : «Dans les négociations sur le Sahara, l'Algérie a été désavouée aux Nations unies même par les Russes et les Chinois, et Boualem Sansal a survécu grâce à la supériorité de l'esprit»    La sécurité sociale espagnole augmente son effectif étranger à 3,1 millions et dénombre 365 089 Marocains, première communauté cotisante    Attentat d'Islamabad: le Pakistan arrête quatre suspects, accuse l'Afghanistan    Non, le Shin Bet israélien n'a pas exprimé «des réserves sécuritaires» sur la reprise des vols avec le Maroc    OPCVM : les 790 MMDH qui réinventent le financement de l'économie    Journée mondiale du diabète: le MSPS organise une série d'activités de sensibilisation étalée sur 1 mois    Le Maroc a joué un rôle central dans la régulation des flux migratoires vers l'Europe et dans la coopération pour les retours effectifs alors que l'Algérie reste le «principal point de départ» vers les Baléares, dévoile un rapport officiel de Bruxelles    La Chambre des représentants adopte à la majorité le PLF 2026    Tourisme : L'ONMT attire le congrès annuel des agents de voyage néerlandais au Maroc    Entrepreneuriat sportif: GIZ Maroc et Tibu Africa lancent le programme « Diaspora Sport Impact »    Info en images. La CAF lance ce samedi la phase finale de vente des billets    Le Grand Stade de Tanger, une infrastructure sportive conforme aux normes FIFA 2030    Le Maroc parmi les 10 destinations touristiques "incontournables" pour 2026    Le directeur du renseignement français : « Le Maroc est un partenaire indispensable dans la lutte contre le terrorisme »..    Le Centre Culturel Chinois de Rabat organise l'événement « TEA FOR HARMONY – Yaji Cultural Salon »...    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Touat ou l'histoire d'une mutilation
Publié dans L'opinion le 19 - 12 - 2013

Pour le Parti de l'Istiqlal comme pour L'Opinion en tant que média engagé, la question de la revendication du Sahara oriental annexé par le colonialisme français au profit de l'Algérie du temps de la fameuse "Algérie française", a toujours figuré parmi nos préoccupations nationales. L'évocation de cette question qui relève de la décolonisation n'est nullement conjoncturelle et s'inscrit dans la quête permanente du parachèvement de l'indépendance territoriale de notre pays sorti, faut-il le rappeler, des négociations d'Aix-Les-Bains en 1955, avec une indépendance "boiteuse".
Dans la foulée de cette quête, L'Opinion reproduit deux importants écrits que nous avions publiés en 1985 de M. Mohammed Maazouzi, ancien grand commis de l'Etat qui a toujours été au coeur des «affaires sahariennes». Témoin de l'histoire du Sahara marocain au sud comme à l'est, M. Maazouzi faisait partie de la délégation marocaine qui s'était rendue à la Haye pour suivre les débats de la Cour Internationale de Justice à laquelle le Maroc avait demandé un avis consultatif sur les liens historiques entre le Royaume et le Sahara. Au tracé de juin 1972, Mohammed Maazouzi avait consacré tout un ouvrage pour en révéler les dessous.
Ci-après le premier article sur l'invasion du Touat:
I/ L'invasion
C'est à la suite d'une longue série de manœuvres machiavéliques et de tentatives diverses que les Français ont pu s'approcher du Touat en évitant d'attirer l'attention des chancelleries étrangères. Paris s'engageait d'abord à n'intervenir que sur le plan commercial pour protéger le bon fonctionnement du trafic caravanier entre l'Algérie et le Soudan. La pénétration française au Taouat, par procuration de Fès, serait tout à fait pacifique et respecterait le régime des Oasis ; ce serait aussi donner satisfaction à l'Europe, disait-on, que de faciliter cette pénétration qui ne viserait qu'à l'étude d'un tracé de chemin de fer transsaharien au profit des deux pays. Ces projets français furent à l'origine des grands remous durant les dernières décades du 19ème siècle.
L'opinion française accueillait mal cette politique d'invasion des territoires du Sud-Est marocain et la qualifiait de mésaventure douloureuse.
Au cours de son voyage dans ces contrées, l'explorateur de Segonzac observait déjà l'étendue géographique de cette effervescence dont les mouvements s'étendaient depuis l'Atlas jusqu'au Touat.
(Du côté du Maroc, notre pénétration s'est heurtée partout à ces fonctionnaires marocains régulièrement investis : Pachas de Timimoun et Timmi, Caïds d'Aïn Salah, d'Igli et des Ksours de l'Oued Zousfana et de l'Oued Saoura...) (Excursion au Souss).
De par sa position stratégique, Aïn Salah semblait être là pour (tenter) les autorités coloniales françaises qui recherchaient un point d'appui en avant pour l'annexion future des oasis de Tidikelt, du Gourara et du Touat. Notre seule route nous permettant de nous relier avec le Niger passe forcément par le Tidikelt, nous devons donc, sans hésiter, nous rendre maîtres d'Aïn Salah... Cette occupation avait pour effets immédiats de faire tomber sans coup férir (sous notre domination) le Touat, le Gourara et tout le cours supérieur de l'Oued Saoura jusqu'à Igli et nous donner toutes les routes (vers le Sud, vers le Niger ou vers le Tchad). La question du Touat, conférence, Déporter, 1891.
Sur le plan économique, le Tidikelt, avec son centre d'Aïn Salah, contrôlait le principal trafic commercial avec les oasis environnantes et l'axe routier des caravanes silionnant la région entre Tripoli, Tombouctou, Taoudeni, Tindouf, Fès, Essaouira. La mainmise sur Aïn Salah devait couper les courants commerciaux avec le Maroc qui serait ainsi privé du principal centre d'approvisionnement du Sud-Est et créer d'autres courants pour les débouchés des produits français.
La jonction de l'Algérie avec le Soudan était l'objectif principal qui hantait les cerveaux de l'Administration coloniale française
(En 1880, nos ports extrêmes étaient El Oued. Laghouat, Géryville, E Aricha).
Les renforts étaient amassés à Laghouat et Média pour assurer communications et ravitaillement.
Une expédition était donc organisée par le gouverneur général Laferrière et la mission de couverture, confiée par l'Instruction publique à un géologue dont on connaît l'arrière-pensée, M. Flamand quittait Ouargla le 28 novembre 1899 en direction du Tidikelt, suivie à distance par des Goums et des escadrons de Spahis sahariens ayant reçu mission d'entreprendre une reconnaissance de grande envergue ? Un mois après, elle campait à 30 kms à l'Est Aïn Salah, à proximité d'Igosten et de la petite oasis de Fouggaret Ouled Bajouda. Entre les troupes de renfort, il avait été convenu qu'elles devaient faire leur jonction aux abords d'Aïn Salah le 28 décembre 1899, date à laquelle l'expédition militaire devait se substituer à la (mission) dont le rôle était de rechercher le contact aux environs d'Igosten et de sonder les dispositions des Marocains au cas où ceux-ci seraient alertés par cette présence.
Attaque-surprise contre Aïn Salah et encerclement du Tidikelt
L'attaque-surprise laissa sur le terrain, du côté marocain, près de 100 morts.
Le lendemain 29 décembre, Ksar El Kébir était occupé.
Le 5 janvier 1900, profitant de leur supériorité et de l'effet de surprise, les troupes françaises attaquèrent à coup de salve le Ksar de Deghamcha, du groupe des oasis d'Aïn Salah.
(...Les pertes de l'ennemi avaient été très fortes : 150 tués, 200 blessés environ, 14 prisonniers. De notre côté, nous avions un spahi saharien tué et quelques blessés...) (A travers les oasis sahariennes – G. de Champeaux, p. 58).
(J'ai imposé à la ville d'Aïn Salah une amende de 10.000 francs qui a été payée en deux jours et partagée entre mes goumiers) (lettre de Pein, (Les Conquérants des Oasis, p. 55).
Le Pacha de Timmi, Driss Ben Kouri Cherradi, arrivé au Tidikelt à la tête des contingents levés dans les principaux ksours et entre à In Ghar le 26 février où, immédiatement, il organise la défense dans les Kasba Hadega et Ould Ahmed Ben Jelloun. Femmes et enfants se réfugient dans les Fegaguir et dans les mosquées.
Voici la version française d'après d'autres auteurs :
(...Dans la soirée, tous ceux qui n'avaient pas fui mettaient bas les armes. Les pertes ennemies étaient considérables, plus de 600 tués, les nôtres assez importantes, une dizaine de tués et plusieurs blessés...) (G.de Champeaux, à travers les oasis sahariennes, p. 60)
(... Après de longs pourparlers, ils finirent par se rendre.
L'ennemi avait perdu 600 hommes, il avait de nombreux blessés et 450 prisonniers dont le Pacha de Timmi et 20 Kébar.
(Toute la correspondance du Pacha avec le Maroc fut saisie).
(Tillon, (La conquête des oasis sahariennes, 1900-1901), p. 37).
Les oasis de Tit, d'Akabli et de l'Aoulef résistent également mais sont occupées les 21, 22, 27 mars 1900.
Ainsi se termina le combat acharné ou plutôt le massacre d'Inghar qui causa une émotion considérable.
Mais ce n'est que le début car le projet de conquête englobait le Gourara et le Touat et consistait à mettre les autres puissances devant le fait accompli.
Igli est occupée depuis le 5 avril 1900.
Timmimoun, le 26 mai 1900.
Par la chute de Timmimoun, le lundi 26 mai 1900, l'occupation du Gourara, après celle du Tidikelt, était devenue un fait accompli.
Ces deux régions, envahies, il restait un troisième objectif, celui du Touat avec le grand Ksar : Adrar et la fameuse vallée de l'Oued Saoura.
Metarfa : Le 5 septembre 1900.
Vers la fin de l'année, les opérations reprirent de plus belle avec de nouveaux renforts et de déferlement de plusieurs colonnes sur la Saoura – Zousfana en s'appuyant sur Igli pour isoler le Tafilalet des Oasis de l'Est.
Prise de Charouine : Le 2 mars 1900.
Occupation de Béni Abbès (le 3 mars 1900) et de Talmine (le 9/3/1900).
Les Français s'approchèrent de la Saoura.
C'est précisément ce que craignait l'Angleterre, émue par l'occupation d'Igli, point stratégique situé au confluent de l'Oued Guir et de l'Oued Zouzfana et à la mi-distance de Figuig au Touat. Les prétextes français ne pouvaient duper l'Angleterre qui voyait se dessiner à l'horizon le déferlement des colonnes françaises vers l'Oued Guir et le Tafilalet. En touchant aux oasis sahariennes, territoires marocains incontestés, les Français avaient défoncé la première porte en occupant Igli, ils ménageaient une autre porte d'entrée et celle-ci, bien visible, n'était pas sans soulever certaines difficultés.
En dépit des diverses tractations et des amputations successives de nos territoires sahariens, la résistance, sans jamais désarmer, et loin d'accepter le nouvel ordre des choses, s'est poursuivie jusqu'en 1934.
... Il est indispensable pour la sécurité de notre empire colonial d'Afrique et pour l'honneur de la France que soit assurée au plus tôt la pacification du Sahara occidental...).
(... Et voici qu'à la fin de 1934,63,
il est presque entièrement réalisé...
(Et l'on peut désormais considérer comme à peu près pacifiée, la vaste zone de dissidence qui s'étendait des abords Sud de Tiznit jusqu'aux postes d'Atar et de Chenouiti...) (Charbonneau).
Demain:II - l'annexion


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.