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YAMMA» DE RACHID EL OUALI» : Un cinéma atypique
Publié dans L'opinion le 04 - 01 - 2014

Le premier long métrage cinématographique de Rachid El Ouali sort sur les écrans marocains, c'est l'occasion pour les langues de se délier. Critique.
Le terme « Ymma » rallie des champs et espaces qui puisent dans l'originel «Maman » ou « Mère ».
Riche de ce constituant linguistique, la région du Rif prononce ces deux composants avec force contrainte qui dit souffrance, sans doute violence ou carrément adhésion à la patience, la persévérance.
La présence de la mère dans le film « Ymma » en tant que thématique humaniste évoque la société dans sa composante féminine à l'ombre des rôles masculins qui font mal. Dès lors la tendance à la dureté de l'homme vis-à-vis de la femme serait synonyme de quête de droiture.
La femme au champ, le travail de la terre définissent les qualités d'un homme véritable, y compris la conception des valeurs (Fellah=homme). Cette société ne serait-elle animée enfin de compte que par la dichotomie agriculture/terre ? Peu importent les notions de la clémence, de la religion, de la raison. Ce qui compte par dessus tout c'est le glissement de la valeur de la propriété de la terre pour devenir le plus haut degré dans l'échelle du choix.
Ainsi, le film traite-t-il en prélude la vague et insignifiante présence de la femme dans la campagne rifaine, en illustration miniature de la grande scène qui pourrait englober à une large échelle villages et contrées du pays ! Une femme qui se résigne à être une propriété de l'homme, abandonnée par son attrait physique dès qu'elle commence à avancer dans l'âge. Qui mieux que de se ruer vers la plus jeune, l'enfant ! Une lubie érigée en pratique banale faisant le propre de l'homme viril.
La beauté de l'homme s'estompe pour que s'incruste le corps masculin, au point où l'on ne voit plus qu'un mâle et jamais un homme !
Le film trouve un malin plaisir à présenter une image négative du concept de la religiosité dans cette contrée, limité à un devoir de pratique forcée de la prière : la séquence des ablutions à la prière d'AlFajr, celle de la distraction du père (Jamal-Eddine Dkhissi) de Boujamaâ (Rachid El Ouali) lors de la prière collective.
Lorsque Boujamaâ jette la ceinture du père dans le baril en feu il annonce la renaissance.
La symbolique de la brûlure à ce niveau évoque l'instant du départ vers l'autre monde, vers le changement qu'implique la situation : assumer pleinement le statut de l'homme tel que le héros compte désormais en jouir.
Sauf que la charge négative du départ (les adieux faits à sa petite sœur) collera à la peau du héros, comme l'autre fardeau (la vieille machine à écrire qu'il trimballe partout), une blague noire, constitueront ensemble un poids de trop dont il cherche à se débarrasser depuis qu'il a fait cramer la ceinture (Catharsis). Un vaste programme non sans difficulté pour aboutir à la finalité souhaitée.
Evidemment, le cheminement sera pénible, et le film s'y attèlera : difficultés, problèmes, traquenards ! Or, le héros s'accroche dès l'entame du voyage à la dimension humaniste (prise en autostop de Leïla et de sa sœur Ghita, trisomique 21), qui identifie les traits du nouvel homme. L'homme purifié, réincarné, en quête de la vérité : la femme/la femelle.
Là-bas en Corse deux dimensions s'intègrent : la dimension humaniste et nationaliste dans un itinéraire complètement différent de celui du départ.Le héros choisit bien son moment pour nous y emmener. En ce sens où il nous initie au patriotisme et aux préludes à l'Histoire orale à partir d'un certain nombre de lieux, animé en cela par une narration intelligente. Son but étant de fondre dans le lieu qui signifie désormais deux endroits :
Endroit du départ (Histoire/exil),
Endroit d'arrivée (œil/symbole de la femme).
Comme si le héros, choqué de l'homme occidental rompu à violenter la femme pendant qu'il en appelle à son émancipation, surprend par sa mutation affective ! Plus encore par une conduite empreinte de civisme.
Dès lors le maquillage fond comme neige au soleil sous l'homme/mâle pour que s'insurge le héros, porté par son orgueil, pour défendre sa compagne contre le mâle européen déchainé. Les épreuves se multiplient tout au long du parcours du héros qui se libère. Comme telle, la femme se libère aussi dans sa cage à l'image du hamster tournant en circuit vicieux. Tel Don Quichotte qui continue à habiter l'esprit du héros, son itinéraire, ses performances.
Ironie du sort ! La machine à écrire va causer sa blessure, participer à tourner le couteau dans la plaie, pendant qu'il traverse le chemin du combattant en marchant sur du verre broyé.
L'opération de la purification avoisine son terme quand Leïla adhère à la campagne corse en quête de « l'œil » totem qui se révèle être ni plus ni moins un logo pour cyber club. Ceci pendant que la dame qui passait le clair de son temps à se connecter avec le héros était tout simplement virtuelle. L'œil qui est à l'origine du voyage va éclore sur le visage de Leïla, omniprésente depuis le début. En adoptant le dessein de cet œil, le héros cherchait à regarder du côté de l'héroïne qui est là sur la route avec lui. Elle-même choisit de brandir son amour et de l'avouer de manière sublime.
Autre valeur que révèle le héros : la valeur de la sincérité et cette obsession née du film à vouloir à tout prix incarner l'homme. Et sans aucune intention de chosifier la femelle Ghita, la trisomique 21, elle se dresse en tant qu'amie fidèle de l'expédition nouvelle. Voyage à destination de la stabilité/le retour vers la réconciliation avec soi. Sans doute que la dimension de la prière de Ghita ainsi que celle du père au village réfèrent à la prière de l'innocence, la prière de la concordance.
Ghita disparaît puis resurgit pour qu'éclatent dans son sillage espérance et disons-le bon présage. C'est l'oiseau de bonne augure qui accompagne le héros lors de ce voyage, Ghita en devient un fait incontournable pour donner le la.
Interrogeons-nous enfin sur la dimension humaniste chez le héros : est-ce qu'elle l'habite depuis sa visite au village ?Est-ce qu'elle l'accompagne dès l'entame de son voyage ? Ou alors est-ce qu'il la choppe à la fin du film, ou bien lors du nouveau voyage débuté avec Leïla ?
En toute honnêteté, sans quelques moments où le narrateur avant le réalisateur s'est quelque peu égaré, on serait rendu à un exploit cinématographique d'un autre genre. Tout compte fait, Rachid El Ouali a excellé à cajoler l'histoire de la femme, l'histoire d'un peuple qui a mal dans sa femme.
Heureux qui comme Rachid fait des films à notre grand plaisir!


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