Lutte contre la piraterie médiatique : l'ANME lance un appel à la conformité des prestataires    PI: Une commission tripartite pour conduire le 18è congrès    Rachid Benali : « L'agriculteur ne perçoit qu'entre 20 et 25% du prix payé par le consommateur»    Meknès : remise des prix de la 16ème édition du SIAM    Entrepreneuriat des jeunes : L'ADA et le PNUD s'allient    Maroc : L'ONMT mise sur le football pour promouvoir la destination    Conseil de sécurité: Le Mouvement des non-alignés salue les efforts de SM le Roi en faveur de la cause palestinienne    Burkina: adoption d'une loi relative aux assises nationales sur la transition    Ligue des champions de la CAF 2024: Ce sera une finale exclusivement nord-africaine !    Coupe du Monde des Clubs 2025 : La liste africaine est close depuis vendredi 26/4/2024    Botola D1/J27 (suite): HUSA-FAR en affiche au début de la soirée    Mondial des clubs 2025 : On connaît les 4 qualifiés africains    L'Humeur : Et hip et hop, rappons !    Mohamed Mhidia, portrait d'un Wali    Signature de deux mémorandums d'entente entre le Maroc et Djibouti dans le domaine de la santé et de la protection sociale    18ème congrès général : satisfaits du bilan de Nizar Baraka, les istiqlaliens se disent optimistes pour la prochaine étape (Reportage)    Pour un nouveau paradigme pour les relations économiques Maroc-France    La France a fait le choix stratégique de renforcer ses liens économiques avec le Maroc    Education nationale : Réunion à Madrid de la commission technique maroco-espagnole    La France veut collaborer avec le Maroc dans la production de l'énergie nucléaire    Affaires des maillots de Berkane: La CAF rejette l'appel de l'USMA et confirme les décisions de la commission interclubs    Interview. Paola Bacchetta: "Troublée par le mot "marabout", j'en ai fait des cauchemars"    Tanger: Fermeture définitive de la prison locale "Sat Village"    L'OMS alerte sur l'exacerbation de la résistance antimicrobienne pendant le Covid    Salon d'Oujda : l'Oriental des livres    Interview. Rania Berrada : "La migration, c'est être prêt à se confronter aux rouages administratifs"    Covid-19: dix nouveaux cas    Rabat: Coup d'envoi du Concours officiel de saut d'obstacles 3* d    Affaire match RSB-USM Alger : La FAF porte plainte contre la CAF    Côte d'Ivoire: la CAN 2023 rapporte un bénéfice de 80 millions de dollars à la CAF    Sahara marocain : Le soutien de l'Espagne au plan d'autonomie marocain traduit un « engagement politique et stratégique »    La Princesse Lalla Meryem préside le Conseil d'Administration des oeuvres Sociales des FAR    Partenariat historique entre ARAMCO et la FIFA    Aires protégées : l'ANEF actualise l'étude nationale    Algeria challenges CAF decision on match forfeited over jersey with full Moroccan map    Attentat près de Moscou: Un nouveau suspect arrêté    Sommet social mondial: M. Hilale s'entretient à Genève avec les directeurs généraux des organisations internationales    Gaza, Ukraine, relations sino-américaines… Voici ce qu'en pense le chef de la diplomatie chinoise    Les têtes d'affiche du 26e Festival Jazz au Chellah dévoilées    Prévisions météorologiques pour le samedi 27 avril 2024    Promesse de fin de mandat : Akhannouch veut renforcer l'état social    M.Mezzour met en exergue les efforts considérables du Maroc pour attirer des investissements    Jazzablanca : le tourbillon rock-blues « Zucchero » pour une première apparition au Maroc    18ème congrès de l'Istiqlal : Nizar Baraka lance un appel aux militants (VIDEO)    Les températures attendues ce vendredi 26 avril 2024    Europe meets Morocco in the 26th edition of the Jazz au Chellah festival    "Travel Diaries" : L'art new-yorkais s'invite au Musée Mohammed VI de Rabat    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entre l'Urbanité et la civilité : De l'anarchie en particulier
Publié dans L'opinion le 19 - 02 - 2014

C'est désormais la ville qui devient source de tous les dangers. Cette ville qui est en train de perdre ses valeurs, ses réflexes, ses belles manières, ses charmes, et jusqu'à sa raison d'être ! Cette ville méconnaissable dans laquelle l'être humain est en train de se banaliser; au point de perdre sa valeur et sa dignité d'homme.
D'habitude, tous les reproches vont en direction des responsables (lesquels ?) à la source de ce malaise; bien qu'on ait toujours failli à les identifier; ou - à la rigueur- à déterminer les responsabilités. Alors que le bon sens nous interpelle en ces termes: les responsables ce sont nous et nous seulement et personne d'autre, mais nous tous sans la moindre exception...
Que faisons-nous pour notre espace urbanisé afin qu'il soit vivable pour nous et pour notre progéniture ? Pas grand-chose en effet. Que faisons-nous de notre espace pour en arriver là; à ce stade avancé de la méconnaissance et de l'égarement ? Là, la réponse est au bout des lèvres : beaucoup de choses en effet; mais pas dans le bon sens, ni dans la bonne manière, ni dans la règle d'art.
Les dangers sont nombreux mais y en a dangers qui se détachent par leur ampleur, par leur gravité, par leur chaos; et qui nécessitent le cas échéant une intervention rapide et musclée. Sans plus tarder commençons par les casseurs de la ville (un autre métier à but non lucratif); qui sapent tout sur leur passage comme un ouragan ou un cyclone. Qui gâchent tous les efforts des aménagistes en s'attaquant aux infrastructures d'agrémentation de la ville; faites d'équipements publics, de mobiliers urbains, d'accessoires sécuritaires, de jardins, d'objets décoratifs et d'outils utilitaires.
Rien n'échappe à leurs mains destructrices; exactement comme les champs agricoles qui s'étalent à perte de vue n'échappent point aux criquets pèlerins. Même le béton armé et les équipements faits de charpenterie et d'acier courbent l'échine face à ces sapeurs professionnels dotés d'une force surhumaine pour casser, cabrioler, détruire et saccager. Même les animaux féroces ne sont pas dotés d'une telle force de sape et de démolition.
Comment peut-on développer les villes en présence de ces exterminateurs que même Hollywood n'a pas pu inventer pour ses films d'apocalypse ? Le résultat est chaotique: les aménagistes ne peuvent plus meubler les espaces publics avec des mobiliers dédiés au repos de l'âme; à la récréation enfantine; à la détente des vieux et aux loisirs des jeunes. A quoi bon ? disent-ils amèrement !!!
Le second danger qui menace la ville c'est la criminalité. D'ailleurs, ce second fléau est intimement lié au premier puisque souvent ce sont les mêmes personnes qui font ça et ça. Aujourd'hui, ce phénomène urbain est banalisé au point de ne plus intéresser personne. Mutiler son prochain; l'amputer d'une main ou d'une jambe; le décapiter ou le tailler en morceaux est devenu un acte banal qui se contente de mobiliser la voie de recours pénale rien d'autre; mais ne mobilise pas la société. Le nombre de crimes est de plus en plus spectaculaire.
Les crimes enregistrés perpétrés ces dernières années ont battu tous les records. Les crimes se font avec une telle férocité qui n'existe même pas chez le règne bestial. Les scènes journalières de délinquants armés de poignards et d'épées n'évoquent plus la curiosité des usagers de la voie publique. Même les agents de la sécurité ne sont plus impressionnés par de telles scènes qui -pourtant- relèvent du sacrilège et constituent une grave atteinte à la salubrité publique.
Le troisième danger est celui de la circulation dans la ville. Là, le fiasco est presque total. La faute n'incombe pas aux pouvoirs publics; mais incombe-t-elle aux usagers de la voie publique qui ont tout le mal du monde à se conformer aux indications du code de la route. Le quotidien «L'Opinion» a consacré une longue série d'articles dédiés à la circulation piétonne et motorisée, dans le but de sensibiliser les citadins aux bonnes manières de se déplacer en ville.
Mais une vérité s'impose: le code de la route ne s'adapte plus à la ville et c'est pourquoi il faudra absolument donner corps et âme au code de la rue qui a donné de très bons résultats dans les villes européennes. En attendant, les motorisés et les piétons vont continuer à emprunter la voie de fait; à défaut d'emprunter la voie publique; dans le chaos général et l'anarchie particulière.
Le quatrième danger est celui de la propreté. Tous les quartiers populaires de la capitale n'ont rien à envier à une décharge. Des quartiers populaires comme Youssoufia, Yacoub El Mansour et Laâkkari sont très sales, non pas parce que les services d'hygiène ne font pas leur travail; mais parce que les citoyens de ces quartiers ne font aucun effort civique pour leur faciliter la tâche. Une chose est sûre: ce ne sont pas les services de collecte et d'hygiène qui rendent une ville propre ; ce sont plutôt les habitants de cette ville.
Le meilleur exemple est donné par la ville de Chafchaouen qui -grâce à ses habitants- est tenue propre parce que l'espace public est intériorisé dans la mémoire collective des gens. Marrakech l'est aussi dans une certaine mesure vu le brassage quotidien avec les visiteurs étrangers.
Un autre danger vient du nouveau fléau d'occupation de l'espace public. Pendant quatre ans «L'Opinion» s'est penché sur cette affaire mais sans succès ; non pas par manque de lucidité ; mais parce que l'approche n'a pas pu toucher les esprits dans la mesure où il s'agit de très mauvaises habitudes enracinées dans les mœurs de beaucoup de Marocains qui sont incapables de se conformer à des codes imaginaires intangibles.
Les occupants des espaces publics sont très nombreux. Citons les restaurateurs ; les magasins de vente, les automobilistes en stationnement interdit, les résidents occupant les devants des façades sans permission et enfin les marchands ambulants. Ces derniers ont fait preuve d'une telle avidité qu'ils se sont emparés de tous les trottoirs et de bonnes parties des chaussées. Dans certains endroits, les automobilistes comme les marcheurs souffrent le martyre pour se frayer un chemin.
L'été dernier des chariots exposant à la vente des figues de barbarie se sont installés à même le Boulevard Mohammed V. Le fait que ce Boulevard, très chargé, d'Histoire et de symboles en arrive là est la preuve d'un laisser et un aller laisser faire révoltant et inacceptable. N'était-il pas un haut lieu de déambulation et de convivialité ? Cet incident est à lui seul révélateur de l'anarchie qui sévie; qui signe et qui persiste !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.