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L'homme de tous les combats
Publié dans L'opinion le 14 - 05 - 2014

Le titre choisi pour ce spécial Allal El Fassi à l'occasion du 40ème anniversaire de sa disparition tire son essence de l'exceptionnalité du personnage. Son activisme patriotique, ses luttes résolues, sa pensée orientatrice, sa vision prospective, ses positions engagées, son ouverture, sa tolérance exemplaire et son attachement à l'évolution et au progrès sans se départir des valeurs fondatrices de la Nation marocaine font de lui, incontestablement, la personnalité politique marocaine la plus marquante du 20ème siècle.
Théologien émérite, grand penseur, politicien engagé, homme de lettres, poète, leader national et panarabe, Allal El Fassi était tout cela et plus encore. Rares sont les personnalités de l'Histoire contemporaine qui ont pu marquer par leur pensée des générations successives. Rares sont celles aussi dont l'œuvre et les dogmes demeurent constamment d'actualité. Un legs ne continue de vivre dans l'esprit des peuples que s'ils y trouvent un lien avec leurs préoccupations présentes. Autrement, il est versé aux archives après la disparition de son auteur.
Dans les pages de ce spécial, les lecteurs, les nouvelles générations tout particulièrement, ne manqueront pas de découvrir un homme manifestement en avance sur son époque. Non seulement en avance, mais animé d'une vision prospective et d'une réflexion moderne progressiste.
N'a-t-il pas préconisé, il y a de cela plusieurs décennies, l'interdiction pure et simple de la polygamie ? Le Alem qu'il était ne manquait pas d'arguments. «La principale caractéristique de l'Islam, disait-il, est son aptitude permanente à l'évolution progressiste ».
Implacable dans son engagement contre le colonialisme, il fut qualifié par le colonisateur « d'âme du nationalisme marocain ».
Intransigeant quant à l'unité nationale et à l'intégrité territoriale, il en fit son cheval de bataille pour préserver au pays sa véritable indépendance. Ne s'était-il pas opposé aux négociations d'Aix-Les-Bains qui livrèrent aux Marocains une indépendance boiteuse ? Le Maroc étant à l'époque en position de force, l'indépendance pour le leader du mouvement national devait englober l'ensemble des territoires nationaux sous occupation étrangère. S'il avait été suivi dans son raisonnement, on ne serait pas aujourd'hui encore otages de l'affaire dite du Sahara. Une affaire dont il allait faire par la suite sa grande cause. Certains voyaient dans son combat pour la récupération de Sakia Al Hamra et Oued Eddahab un «égarement dans les sables et une poursuite vaine des mirages du désert». Qu'à cela ne tienne, dans cette lutte contre le colonialisme et contre les défaitistes de l'intérieur du pays, il assumait le risque d'être seul et solitaire da cette course de fond et de longue haleine, sans jamais démordre ni faillir à sa mission.
L'essentiel de la force d'Allal El Fassi dans la défense de l'unité territorial n'était pas tant son sentiment juste d'être dans son droit, mais surtout dans la lucidité de l'analyse qu'il faisait de l'indépendance incomplète du Maroc. L'indépendance totale devait constituer le prélude à l'édification du pays et à sa démocratisation. Pour ce faire, au-delà des mécanismes et des institutions qui revêtent le caractère de la démocratie, Allal El Fassi en faisait une matière d'éducation. La démocratie pour lui est «une éthique et une doctrine dont les manifestations doivent se refléter sur le comportement». Ce n'est qu'à cette condition que l'on pourrait prétendre à une société égalitaire réfléchissant socialement et solidairement, favorisant la pensée en fonction du devoir, faisant du choix des idées le déterminant de la marche vers le progrès et la libération mentale conformément aux nécessités des temps modernes et, surtout, barrant la route aux doctrines nihilistes et aux idées malfaisantes.
Ses écrits et ouvrages révèlent la perspicacité de sa vision, la richesse de sa pensée et la force de sa personnalité et constituent aujourd'hui, comme ils l'ont fait par le passé, un guide pour une évolution sereine et porteuse.
Son ouvrage phare «L'autocritique», dont nous livrons dans le cadre de ce dossier des extraits particuIièrement révélateurs de la pensée de ce grand éducateur et réformateur, en dit long sur la vision moderne et moderniste de l'homme. Dans cet ouvrage, il prône tout simplement une citoyenneté pleinement assumée, fondée sur une implication consciente et réfléchie dans les affaires publiques, pour constituer, in fine, la plus haute autorité morale dans une société démocratique.
Leader incontestable par le passé, Allal El Fassi demeure pour le présent une référence incontournable qui ne manquera pas de se projeter encore dans le futur. Retour aux sources.


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