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Palestine : Après la guerre, les Gazaouis subissent l'offensive hivernale
Publié dans L'opinion le 30 - 11 - 2014

Souad al-Zaza et sa fille se blottissent sous une couverture à la recherche d'un peu de chaleur. Ils sont des milliers comme elles, dans les ruines de Gaza, à se protéger comme ils peuvent de l'arrivée de l'hiver.
Le vent souffle à travers les murs perforés par les combats de juillet-août dans sa maison du quartier de Chajaïya à Gaza. L'eau coule à travers le plafond. Le lit sur lequel Souad, 62 ans, et sa fille essaient de se réchauffer est une porte posée sur des parpaings.
«J'ai froid dès que je me réveille, j'ai peur que le lit sur lequel je dors casse à tout moment. Mes deux couvertures, on me les a données, dit-elle. Avant la guerre, j'étais heureuse, je vivais en sécurité, dans le confort. Maintenant, nous vivons au milieu des décombres».
Cela fait trois mois que la guerre s'est arrêtée, sur un cessez-le-feu conclu le 26 août par Palestiniens et Israéliens. Le conflit a dévasté de vastes parties du territoire où plus de 100.000 Gazaouis n'ont pas de toit.
Depuis, il est beaucoup question de reconstruction.
Mais à Chajaïya, il n'y a aucun signe de reconstruction. Et l'hiver redouté est arrivé cette semaine sur les dizaines de milliers de familles vivant dans des abris temporaires ou les vestiges de leurs maisons.
Un peu plus haut dans la rue, Ibtissam al-Ijla, 46 ans, assise sur un canapé crasseux et défoncé, observe son mari entretenir le feu, leur seule source de chaleur. Ils ont occulté les impacts dans la façade avec de la tôle ondulée. Des couvertures sales étendues sur un fil créent une vague illusion d'intimité.
A qui la faute ?
Ce mauvais temps m'inquiète. Mais qu'est-ce que je peux y faire ?» demande-t-elle. Au plus fort des bombardements, elle et les siens ont fui pieds nus. Mais ils n'ont pas assez d'argent pour louer. Alors ils sont revenus chez eux.
La bâtisse a perdu sa porte. Elle est ouverte au vent et à l'humidité. Pas d'électricité, d'eau courante, de douche. Les toilettes, au milieu de la maison, donnent directement sur les gravats.
Environ 30% des habitations ont été endommagées ou détruites. L'ONU a oeuvré à un accord entre Israéliens et Palestiniens pour faire entrer des matériaux de construction mais il a fallu élaborer un mécanisme qui garantisse à Israël que les matériaux ne seront pas détournés contre lui et qui le convainque de soulager le blocus imposé depuis des années à Gaza.
Mais les livraisons arrivent au compte-gouttes. Les 2.200 tonnes acheminées cette semaine sont «une bonne chose», mais ne suffisent pas, dit le ministre palestinien de l'Habitat et des Travaux publics Moufid al-Hassayneh. «Nous avons besoin d'au moins 7.000 tonnes de matériaux de construction par jour si l'on veut reconstruire Gaza en trois ans».
Le responsable, c'est Israël, qui contrôle les frontières, dit-il. En fait, objecte un diplomate étranger, il faut du temps pour faire fonctionner le mécanisme à plein régime et s'assurer que la marchandise tombe entre les bonnes mains. Un autre intervenant met en cause, lui, l'incapacité des groupes palestiniens à surmonter leurs divisions.
Caravanes inondées
A Khouzaa, près de Khan Younès (sud), dévastée par la guerre, Farraj al-Najjar et les siens vivent comme 47 autres familles dans des caravanes aux allures de conteneurs fournies par les Emirats arabes unis.
«La caravane absorbe aussi bien le froid que la chaleur. Il fait très froid en hiver, et très chaud en été», dit Farraj, 43 ans. Posées sur un terrain sablonneux, les caravanes ont été inondées aux premières pluies.
Les précipitations ont rempli la fosse septique collective. Les eaux usées sont remontées dans les tuyaux, puis dans les toilettes, puis dans les caravanes. Pourtant, «en écoutant les infos, nous avons compris que nous étions sans doute ici pour encore très longtemps», se désole-t-il.
«L'occupation (israélienne) sera finie avant que la reconstruction ne commence», soupire Mohammed al-Hilou, 62 ans, penché à Gaza sur une machine à coudre industrielle servant à confectionner des tentes.
Personne à Gaza ne croit vraiment à la reconstruction. Les Gazaouis au sourire facile sourient peu ces derniers temps. Gaza sort de sa troisième guerre en six ans. Beaucoup se résignent non plus seulement à craindre la prochaine guerre mais à se demander quand elle aura lieu.


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