Elle a plusieurs cordes à son arc. Réalisatrice, scénariste, productrice, photographe, coach et comédienne d'envergure internationale, Hiam Abbas s'est imposée sur la scène cinématographique en Europe comme en Amérique et tourne un peu partout dans le monde. Sollicitée par les grands noms du septième art, elle bénéficie d'un talent indéniable qui lui permet d'être très prolifique aujourd'hui. Portrait d'une actrice palestinienne au long parcours. Hiam Abbas est née le 30 novembre 1960 (54 ans) à Nazareth en Palestine. Elle grandit dans un village du nord de la Galilée. Si elle monte sur les planches dès 7 ans, elle s'oriente rapidement vers la photographie, qu'elle étudie à Haïfa. Ses parents étaient enseignants. Elle parle couramment l'arabe, l'hébreu, le français et l'anglais. Elle rejoint ensuite la troupe palestinienne de "El-Hakawati", avant de travailler dans un théâtre pour enfants. En 1987, elle fait sa première apparition au cinéma dans "Noces en Galilee" de son compatriote Michel Khleifi, où elle incarne une femme violée par son mari. Après un détour par Londres, Hiam Abbass s'installe en France à la fin des années 80, tournant pour le petit et le grand écran. Militante du FLN (Front de Libération Nationale) dans "Vivre au paradis", elle campe l'épouse de Gérard Depardieu dans "Aime ton père". Mais l'actrice accède à la notoriété grâce à son rôle de sage mère de famille s'adonnant à la danse du ventre dans "Satin rouge" de la Tunisienne Raja Amari (2002). Polyglotte et bonne connaisseuse du conflit israelo-palestinien, Hiam Abbas conseille le cinéaste américain Steven Spielberg sur le tournage de "Munich", puis incarne la mère d'un kamikaze dans "Paradise Now" (2005), et joue le rôle de la soeur affranchie de la "Fiancée syrienne dans le film d'Eran Riklis qui en fera plus tard l'héroïne obstinée des "Citronniers" (2008). Si elle travaille avec les plus fameux cinéastes du Proche-Orient, de Yousry Nasrallah à Amos Gitaï (Free zone en 2005), la comédienne au visage de madone, auteur de deux courts-métrages, est aussi très sollicitée en France : dirigée par Patrice Chéreau et Jean Becker (Dialogue avec mon jardinier) elle prête sa voix au dessin animé "Azur et Asmar". Cette actrice sans frontières croise la route des Américains Jim Jarmusch (The Limits of control) et Thomas McCarthy (The Visitor). C'est un cinéaste voyageur, Julian Schnabel, qui lui confie le rôle de Hind Husseini, directrice d'un orphelinat pour enfants palestiniens dans "Miral", présenté à Venise en 2010. Coté marocain, Hiam Abbas a été dirigée par Ahmed Boulane dans "Ali, Rabia et les autres" (2000) où elle joue le rôle de Rabiaa, puis par Jérome Cohen Olivar dans "Kandisha" (2010) par les deux réalisatrices Leila Marrakchi et Khadija Leclere notamment dans "Rock the casbah" (2013) et "Le sac de farine" (2012) en plus des nombreux films qu'elle tournés au Maroc en particulier "La source des femmes" de Radu Mihaileanu et "Babel" de Gonzales Innarritu. En 2007, elle est membre du jury des longs métrages lors du 57e Festival de Berlin, présidé par Paul Schrader. En 2009 elle est membre du jury lors du 35e Festival du cinéma américain de Deauville, présidé par Jean-Pierre Jeunet. En 2012, elle fait partie du jury des longs métrages pour le Festival de Cannes 2012, présidé par Nanni Moretti. Elle vit depuis de nombreuses années à Paris avec son mari le comédien Zinedine Soualem et leurs deux filles, Lina et Mouna. Elle réalise son premier court métrage en 2000 "le pain" suivi d'un autre "La danse éternelle" (2003) puis son premier long en 2012 "L'héritage" dans lequel jouent ses deux filles à coté d'elle.