Leila Maelainine, la dame à la voix douce, à la diction épurée et aux propos châtiés, est assurément la pionnière de la radio dans les provinces du Sud, depuis qu'elle a succombé à l'âge de 17 ans à l'appel du microphone de la radio régionale de Lâayoune. "La princesse du microphone", comme l'a si bien qualifiée récemment le célèbre journaliste marocain Mohamed Bendaddouche, fait partie de ces voix familières ayant bercé, 40 ans durant, les auditeurs de la radio régionale de Lâayoune, avec un timbre chaud et sincère qui va droit au cœur. Femme engagée sur plusieurs fronts, alternant avec égal bonheur action associative et excellence professionnelle, elle a su faire de sa carrière de journaliste un florilège richement serti de programmes et d'émissions aussi attrayants et réussis les uns que les autres. Et il y a de quoi. Le journalisme a toujours été, pour elle, une mission noble et sublime qu'elle s'est efforcée d'accomplir avec la foi d'un charbonnier, sans jamais céder au simplisme ambiant ou à la facilité du sensationnel. Tant de rigueur professionnelle gagnée à la force du poignet, doublée de qualités humaines remarquables, n'ont pas tardé à en faire une figure emblématique du paysage médiatique et à la prédisposer tout naturellement au poste de rédacteur en chef de la radio régionale de Lâayoune. Initiée très tôt aux subtilités de la langue arabe avec ses tournures et ses expressions imagées, à la faveur d'une formation dispensée par un père professeur d'arabe, Leila Maelainine a enrichi la médiathèque nationale par une série d'émissions à succès, dont "Sabah Al Khayr", "Al Bayt Assaid", "Shakhsiyatun Islamiya", "Nissaun arabiyate". On lui doit aussi le concours "Moussabaqat Ramadane", qui a duré pendant 10 ans, ou encore "Rassailun Maftouha" qui, diffusé pendant 25 ans, lui a valu trois distinctions importantes en 1996: Prix du meilleur producteur, meilleur animateur et meilleure production nationale. Elle est passée avec autant d'aisance au service information de la radio, avant d'enchainer avec une virée dans l'audiovisuel, avec à la clé l'animation de quelques émissions sur la première chaîne de télévision nationale ou la participation au coup d'envoi, en 1979, de la télévision régionale des provinces du Sud. Mère de quatre garçons et d'une fille, elle a pris part à plusieurs rencontres nationales et internationales relatives à la question du Sahara marocain et a représenté les provinces du Sud dans de nombreux forums dédiés aux thématiques de la femme, de l'enfance et des médias. Membre du jury de la 11ème édition du Festival international du Caire de radiotélévision en 2005 et membre actif de plusieurs associations, elle a été présidente de l'Association marocaine de soutien à l'Unicef à Lâayoune (1990/2003), vice-présidente de l'Union nationale féminine marocaine à Lâayoune (1977) puis, secrétaire générale de cette structure jusqu'en 1998.