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La crise d'approvisionnement en hydrocortisone déclenche une inquiétude de la patientèle
Publié dans Maroc Diplomatique le 27 - 05 - 2024

Des médecins et des patients ont alerté depuis plusieurs semaines sur les difficultés d'approvisionnement en hydrocortisone, un médicament utilisé notamment dans le traitement de l'insuffisance surrénalienne. Un manque qui s'est rapidement transformé en une pénurie grandissante. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, avait auparavant rassuré sur l'organisation du marché des médicaments au niveau national, soulignant que le Maroc dispose du stock nécessaire pour répondre aux besoins croissants en médicaments.
Wahiba, âgée de 72 ans et souffrant d'insuffisance surrénalienne, a été alertée du manque d'hydrocortisone. Cette retraitée, que nous nommerons Wahiba tout au long de cet article, a fait le tour des pharmacies de sa commune pour se procurer ce médicament devenu essentiel pour sa santé.
Les glandes surrénaliennes de Wahiba ne produisent plus de cortisol, une hormone sécrétée de façon cyclique dans la journée, essentielle pour la gestion du stress et de l'énergie. Sans hydrocortisone, Wahiba perd de sa vitalité et devient de plus en plus faible. L'insuffisance surrénalienne est une maladie grave qui peut mettre en danger la vie du patient.
En vain, Wahiba et ses proches sont à la recherche de l'hydrocortisone, qui, autrefois rare, est maintenant introuvable.
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La pénurie d'hydrocortisone, un médicament vital pour les patients atteints d'insuffisance surrénalienne, suscite une inquiétude croissante. Mettant en danger la vie des patients, cette pénurie relance le débat sur la gestion des stocks de médicaments, en particulier ceux d'une importance majeure.
Les ruptures de stock de médicaments dans les pharmacies deviennent de plus en plus fréquentes. En mars dernier, on a recensé 1 200 médicaments manquants, soit 19,3 % des 6 211 produits disponibles.
En réponse aux questions des députés lors d'une séance plénière à la Chambre des représentants, le ministre Khalid Ait Taleb a rassuré sur l'organisation du marché des médicaments au niveau national. Il a souligné que le Maroc dispose d'un stock suffisant pour répondre aux besoins croissants en médicaments. Ce stock fait l'objet d'un contrôle continu et strict sur une base hebdomadaire pour s'assurer que le stock de réserve de tous les médicaments essentiels est respecté. Cette démarche permet une intervention proactive et immédiate en cas de problème. Ait Taleb a également rappelé que les circulaires ministérielles obligent les fournisseurs à garantir un stock minimum suffisant pour trois mois d'approvisionnement et pour un mois pour les distributeurs.
Il a également souligné que les ruptures de stock temporaires de certains médicaments, notamment ceux pour soigner le cancer, la thyroïde, l'insuffisance surrénale, sont un phénomène mondial qui n'épargne pas le Maroc.
Il a rappelé que les problèmes d'approvisionnement sont dus à plusieurs facteurs, notamment la disponibilité des matières premières à l'échelle mondiale. Le processus de fabrication du médicament et la logistique de sa distribution impactent négativement l'importation par les entreprises locales.
Des observateurs, préoccupés par cette pénurie, indiquent qu'en dépit des appels répétés au ministère, la seule solution proposée était de chercher ce médicament à l'étranger. Une solution qui rappelle le plan adopté en 2022 par le Royaume pour prévenir d'éventuelles pénuries et perturbations d'approvisionnement des médicaments pour l'année 2023, tout au long du circuit de fabrication et de distribution.
Dans le cadre de la réforme du système de santé, le ministre a rappelé que le ministère prévoit la création de centrales d'achat au niveau régional pour assurer le stock stratégique et le stock de réserve afin d'éviter toute potentielle pénurie de médicaments essentiels.
Wahiba n'est certainement pas la seule à souffrir de cette carence. Malheureusement, nous ne disposons pas de chiffres sur cette pathologie au Maroc. Toutefois, même si Wahiba était un cas unique, elle ne devrait pas être confrontée à une telle situation.


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