Les droits de douane américains devraient accentuer les pressions sur les prix et ralentir la croissance, a prévenu la Banque du Canada dans un nouveau rapport. « L'imprévisibilité de la politique commerciale américaine, combinée à la vitesse et à l'ampleur des changements, rend les perspectives économiques très incertaines« , a souligné la banque centrale dans son rapport sur la politique monétaire. « La politique commerciale des Etats-Unis pourrait prendre plusieurs directions, menant à une multitude d'issues pour l'inflation et la croissance économique au Canada« , a noté l'institution monétaire, ajoutant que l'escalade du conflit commercial vient réduire les perspectives de croissance. Le président américain, Donald Trump, a imposé, début mars, une première série de tarifs douaniers sur des produits canadiens, dont l'acier et l'aluminium, deux secteurs névralgiques pour l'économie du Canada. Des tarifs additionnels de 25% sur les importations de véhicules sont entrés en vigueur le 3 avril. Lire aussi : Le Canada imposera à partir de mercredi des droits de douane de 25% sur les véhicules américains Par ailleurs, la Banque du Canada a souligné que l'économie du pays a terminé l'année 2024 en force, ajoutant que la croissance de l'économie canadienne a été plus forte que prévu dans la deuxième moitié de 2024. L'inflation était près de la cible de 2% au quatrième trimestre de 2024, et les baisses de taux d'intérêt avaient stimulé la croissance économique. Toutefois, la banque centrale estime que la croissance économique a ralenti au premier trimestre de 2025. « La croissance de la consommation s'est modérée, reflétant à la fois sa vigueur insoutenable au quatrième trimestre de 2024 et l'incertitude accrue quant aux perspectives d'emploi, en particulier dans les secteurs qui dépendent du commerce international« , souligne le rapport. « L'incertitude commerciale et les droits de douane devraient ralentir la croissance et augmenter les pressions sur les prix« , indique le document. La Banque du Canada a annoncé mercredi le maintien de son principal taux directeur à 2,75%, sur fond d'incertitude liée aux tarifs douaniers américains.