Dans une démarche qui marque un tournant significatif, le Mouvement Réformateur (MR), parti clé de la scène politique belge, a présenté au Parlement fédéral une proposition visant à pousser le gouvernement à reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Une initiative qui pourrait redéfinir les relations diplomatiques entre Bruxelles et Rabat. Le Mouvement Réformateur (MR), l'un des partis les plus influents de Belgique, a officiellement déposé une proposition de loi au Parlement fédéral belge, appelant le gouvernement à reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud, à savoir le Sahara marocain. Cette initiative a été annoncée par Georges-Louis Bouchez, président du MR et député fédéral, lors d'un déplacement au Maroc, le mercredi 14 mai 2025, depuis la ville de Tétouan. Dans une vidéo diffusée depuis le Maroc, Georges-Louis Bouchez a affirmé qu'il est évident que la souveraineté et l'administration du Sahara sont de fait et de droit entre les mains du Maroc. Il a également exprimé son soutien au plan d'autonomie proposé par Rabat, qu'il considère comme la seule voie crédible vers une solution durable et pacifique au conflit. Le président a rappelé que la région est aujourd'hui un territoire de développement, de stabilité et de paix sous administration marocaine, comme il a pu le constater lui-même lors de ses visites sur place, notamment à Laâyoune et Dakhla. Le président du MR a souligné l'importance des relations belgo-marocaines, notamment à travers la communauté belgo-marocaine, et a exprimé l'espoir de rallier une majorité d'autres partis politiques belges à cette démarche, dans le but de renforcer les liens entre les deux pays. De son côté, le Mouvement Réformateur (MR) a appuyé les déclarations de son président dans un communiqué publié sur son site officiel, affirmant que l'adoption de cette résolution constitue un acte responsable en faveur de la paix. Elle permettrait également de clarifier la position belge dans un contexte où la neutralité historique ne correspond plus aux réalités géopolitiques actuelles. Le parti a ajouté que cette initiative s'inscrit dans sa volonté de bâtir des relations solides et équilibrées avec des partenaires internationaux, au premier rang desquels figure le Royaume du Maroc. L'initiative de Georges-Louis Bouchez ne constitue pas une première prise de position en faveur du Maroc. Déjà lors de la campagne électorale de 2024, le président du MR avait publiquement reconnu la souveraineté du Royaume sur le Sahara, une déclaration perçue à l'époque comme une tentative de séduire les quelque 800 000 citoyens belgo-marocains. Elle s'inscrivait également dans une volonté plus large de resserrer les liens avec Rabat. Toutefois, la proposition de loi déposée par le parti libéral francophone marque une première en son genre au sein du Parlement belge. La Belgique soutient en effet le plan d'autonomie, qu'elle considère comme « une très bonne base pour une solution acceptée ». C'est en ces termes que le ministre belge des Affaires étrangères et des Affaires européennes, M. Bernard Quintin, a exprimé la position de son pays lors de sa dernière visite au Maroc, le 9 janvier 2025. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, a souligné que la position de la Belgique sur la question du Sahara marocain constitue une composante essentielle et incontournable de la coopération entre les deux pays. Les relations entre la Belgique et le Royaume du Maroc célèbrent cette année plus de 150 ans de partenariat, de coopération, de fraternité et d'amitié. En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 1,3 milliard d'euros, portés notamment par des projets communs dans les énergies vertes et la transition énergétique. Sur le plan sécuritaire, Rabat et Bruxelles coopèrent étroitement dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, le Maroc étant perçu comme un acteur stabilisateur majeur sur le continent africain.