Un nouveau programme d'investissement stratégique et ambitieux, de plusieurs dizaines de milliards de dirhams, vient d'être lancé par le Maroc. Porté par un consortium réunissant TAQA Morocco, NAREVA et le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement, en partenariat avec le gouvernement marocain et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), ce chantier d'envergure vise à renforcer la sécurité hydrique du Royaume, à consolider son indépendance énergétique et à générer plus de 25.000 emplois d'ici 2030. Ce programme se déploie à travers plusieurs projets structurants couvrant tout le territoire national. Il prévoit la réalisation d'une infrastructure de transfert d'eau entre les bassins du Sebou et de l'Oum Rbia pour une capacité de 800 millions de mètres cubes par an. Ce projet stratégique permettra de lutter contre le stress hydrique dans les régions les plus exposées. Le plan comprend également la construction de cinq stations de dessalement d'eau de mer, d'une capacité globale de 900 millions de mètres cubes par an. Alimentées à 100 % par des énergies renouvelables, ces stations visent à garantir un accès durable à l'eau potable à un coût maîtrisé ne dépassant pas 4,5 dirhams le mètre cube. Côté énergie, une ligne électrique à haute tension de 1.400 kilomètres reliera le sud et le centre du pays, avec une capacité de 3.000 MW, afin d'assurer le transport de l'électricité produite dans les provinces du Sud, principalement à partir de sources renouvelables. Parallèlement, 1.200 MW de capacités supplémentaires en énergies renouvelables seront déployés, notamment dans l'éolien, pour accompagner la transition énergétique du Royaume. Le programme comprend également la mise en place de nouvelles centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel, pour une capacité totale de 1.500 MW sur le site de Tahaddart. Ces installations permettront de renforcer la résilience du réseau électrique national face à la hausse de la demande. Lire aussi : La Fondation de l'OMS lance le premier partenariat du CCG avec Tawuniya Au-delà de ces infrastructures, le programme promet des retombées économiques et sociales majeures. Plus de 25.000 emplois seront créés, dont 10.000 permanents après la mise en service des projets. Le développement de ces infrastructures va également stimuler la formation de compétences locales, favoriser le transfert de technologies et structurer un véritable écosystème industriel autour des filières du dessalement, des énergies renouvelables et du transport d'électricité. À cinq ans de l'échéance, le défi est immense, mais il porte les germes d'une transformation structurelle qui, si elle est menée à terme, fera entrer le Maroc dans le cercle restreint des nations capables de maîtriser leur destin hydrique et énergétique. Une démonstration de souveraineté, dans un monde de plus en plus contraint par la rareté des ressources et la volatilité géopolitique.