À quelques semaines de l'Aïd Al-Adha 2025, suspendu exceptionnellement cette année, le marché de la viande rouge suscite l'inquiétude. Entre prix toujours élevés, cheptel réduit et incertitudes sur la régulation, les consommateurs redoutent une flambée des coûts, malgré une consommation attendue en légère hausse avant la date habituellement consacrée au sacrifice. À l'approche de l'Aïd Al‐Adha 2025, le marché de la viande rouge demeure sous haute surveillance. La suspension exceptionnelle de la fête, décidée sur Hautes Instructions Royales pour des raisons économiques et sociales, écarte certes le pic habituel de consommation lié au sacrifice rituel, mais ne lève pas les incertitudes qui pèsent depuis des mois sur un secteur fragilisé par la baisse du cheptel, la hausse des coûts d'aliments pour bétail et les difficultés d'importation. Cette suspension pourrait même entraîner une hausse ponctuelle de la demande en viande rouge avant la date habituellement consacrée au sacrifice rituel. Nombre de familles, dans une volonté de maintenir une tradition symbolique ou de compenser l'absence de célébration, pourraient en effet se tourner vers les boucheries pour se procurer de la viande ovine ou bovine. Lire aussi : MRE : au cœur du tourisme marocain, mais en marge de sa rentabilité Cependant, cette augmentation de la demande survient dans un contexte déjà fragile. Lors du dernier Ramadan, la viande rouge a été l'un des produits alimentaires les plus touchés par la flambée des prix. Aujourd'hui encore, les tarifs restent élevés, oscillant entre 115 et 120 dirhams le kilogramme pour l'agneau, et entre 75 et 88 dirhams pour le veau. Ces niveaux continuent de peser sur le pouvoir d'achat, notamment pour les foyers modestes. D'après le ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour, la crise relève d'abord d'une contraction du cheptel national : sécheresse, coûts d'engraissement élevés et sorties massives vers l'export ont réduit la disponibilité d'ovins et de bovins. Pour compenser, le recours aux importations se heurte à la cherté du fret et à la compétition d'autres marchés, des limitations qui compliquent l'équilibre entre l'offre et la demande. Face à cette situation, aucune mesure claire de régulation directe des prix n'a été annoncée par les autorités. Le marché semble donc évoluer selon la loi de l'offre et de la demande, ce qui inquiète les consommateurs à la veille d'une période traditionnellement marquée par une forte consommation de viande.