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Importations de viandes rouges : Satisfecit des professionnels et promesses d'une baisse des prix [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 23 - 10 - 2024

La flambée des prix de la viande rouge pousse le Maroc à ouvrir ses frontières à l'importation de bovins pour stabiliser le marché, et garantir la reconstitution du cheptel national.
Depuis plusieurs mois, le marché des viandes rouges subit une pression accrue, exacerbée par des facteurs économiques et climatiques. À la suite de l'Aïd al-Adha, les prix de la viande rouge ont connu une augmentation continue, avec des consommateurs contraints de payer au prix fort leur approvisionnement en viandes ovine et bovine. Selon les chiffres récents du ministère de l'Agriculture, le prix du kilogramme de viande rouge a atteint jusqu'à 120 dirhams dans certaines régions, en hausse de plus de 30% par rapport à la même période l'année dernière. Cette augmentation s'explique principalement par la diminution de l'offre, conséquence directe de la sécheresse prolongée qui a réduit la production fourragère et renchéri les coûts d'alimentation animale. D'où la décision gouvernementale autorisant l'ouverture des frontières aux importations de viandes rouges prêtes à la consommation.

Dans ce sillage, l'Office National de Sûreté Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) jouera le rôle de garde-fou, garantissant ainsi l'approvisionnement du marché en viande de qualité. Entrée en vigueur le 15 octobre 2024, cette mesure permet l'importation de viandes rouges fraîches, congelées ou réfrigérées, provenant de pays tels que ceux de l'Union Européenne, les Etats-Unis et l'Australie. Ces importations doivent être accompagnées de certificats sanitaires et Halal, assurant leur conformité aux normes marocaines. Les importations de bovins sont soumises à un contrôle strict pour garantir que les animaux respectent les normes sanitaires en vigueur au Maroc. Avant d'être autorisés à pénétrer sur le territoire national, les animaux doivent subir une série de tests de santé. Cette étape est essentielle pour prévenir tout risque de transmission de maladies qui pourrait compromettre la qualité des viandes importées. Et si d'aucuns expriment des réserves quant à cette ouverture sur des marchés autrefois éludés, l'Office affirme qu'en cas d'apparition de maladies qui représentent un risque pour la viande et la santé publique, la liste des pays exportateurs sera modifiée.


Pourquoi l'importation est devenue une nécessité ?

"Cette ouverture pourrait se traduire par une baisse ou une stabilisation des prix de la viande bovine, ce qui est crucial dans un contexte d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat", nous explique Abderrahim Chatbi, opérateur dans le secteur de l'agriculture et l'industrie des viandes. L'impact ne concernera pas, toutefois, la viande ovine, du fait que l'importation de moutons a été écartée en raison de leur coût élevé en Europe, notamment en Espagne, ce qui rend cette option non viable pour atteindre l'objectif de baisse des prix. Cette orientation vers l'importation de bovins destinés à l'abattage est vue comme la seule solution efficace à court terme pour surmonter la crise actuelle des prix élevés des viandes rouges. "Les viandes importées devront respecter les normes de qualité en vigueur, et il est possible que l'offre comprenne des viandes tant premium que standards", poursuit Chatbi.

A ce titre, une cargaison de plus de 1300 jeunes bovins des races Holstein et Limousine, reconnues pour leur excellente production de viande, est arrivée, le mois dernier, de France au port de Jorf Lasfar pour renforcer l'offre locale. Ces animaux, des races réputées pour leurs qualités de production de viande, telles que la Holstein et la Limousine, ont été acheminés pour renforcer l'offre de viande rouge sur le marché. Les jeunes bovins récemment débarqués ont, d'ailleurs, été placés en quarantaine pendant 15 jours sous la supervision des autorités sanitaires locales, conformément aux normes fixées par l'ONSSA.


Ceci dit, la dépendance accrue du Maroc de l'importation de viande bovine découle de plusieurs facteurs. D'une part, le pays fait face à des périodes de sécheresse répétées qui ont considérablement réduit les capacités de production locale. D'autre part, et outre la progression de la demande, le cheptel national souffre encore des séquelles de la crise COVID-19.

C'est ainsi que la tutelle a adopté une approche à deux volets : tout en renforçant les capacités d'importation à court terme, elle a mis en place des mesures visant à améliorer la production locale. L'objectif à long terme est de rendre le Maroc moins dépendant des importations tout en assurant une production locale durable. Toutefois, pour l'heure, les importations régulières de bovins, associées aux efforts de reconstitution du cheptel national, devraient permettre de stabiliser les prix des viandes rouges.
3 questions à Abderrahim Chatbi : "L'ouverture des importations de bovins s'annonce comme un levier clé pour rééquilibrer le marché face à la pénurie de viande locale"
* Comment les professionnels de la filière évaluent-ils l'impact de l'ouverture des importations de bovins sur la stabilité des prix et l'approvisionnement du marché ?

Les professionnels de la filière s'accordent sur le fait que l'ouverture des importations de bovins pourrait stabiliser le marché, surtout dans un contexte de pénurie de viande locale dû à des facteurs tels que la sécheresse, la situation économique internationale et la hausse des coûts des aliments pour bétail. En augmentant l'offre de viande, cette mesure vise à freiner la hausse des prix et à compenser les déficits d'approvisionnement. Toutefois, d'aucuns craignent qu'un afflux massif de viande importée puisse entraîner une volatilité à court terme, notamment si l'offre dépasse la demande, ce qui pourrait affecter la rentabilité des éleveurs locaux. Cependant, cette situation n'est pas d'actualité, car les besoins sont importants pour réguler le marché.


* Quel sera, selon vous, l'effet direct de cette mesure sur le consommateur, notamment en termes de prix et de qualité de la viande disponible ?

Pour le consommateur, cette ouverture pourrait se traduire par une baisse ou une stabilisation des prix de la viande bovine, ce qui est crucial dans un contexte d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat. De plus, cela pourrait améliorer la régularité de l'approvisionnement en viande, réduisant ainsi les pénuries. Concernant la qualité, elle dépendra du type de bovins importés et des contrôles de qualité effectués par les autorités sanitaires locales. Les viandes importées devront respecter les normes de qualité en vigueur, et il est possible que l'offre comprenne des viandes tant premium que standards, en fonction des pays d'origine des animaux.


* Pensez-vous que cette décision aura un impact significatif sur les éleveurs locaux ? Si oui, quelles mesures pourraient être envisagées pour protéger leur activité ?

L'ouverture des importations de viandes pourrait intensifier la pression sur les éleveurs locaux, déjà confrontés à des coûts de production élevés, en raison de la concurrence des prix avec des viandes importées potentiellement moins chères. Toutefois, cette mesure est nécessaire pour abaisser temporairement les prix à la consommation, le temps que le cheptel national se régénère. Afin de protéger les éleveurs marocains, plusieurs solutions peuvent être envisagées, telles que des subventions directes ou des incitations fiscales pour réduire les coûts de production, des programmes d'agrégation permettant de regrouper les petits éleveurs avec des acteurs plus importants, la promotion de chaînes de valeur locales axées sur des produits de qualité supérieure, et des mécanismes de soutien financier, tels que des prêts à faible taux ou des assurances contre la volatilité des prix. Ces mesures visent à renforcer la résilience des éleveurs tout en garantissant un approvisionnement stable pour le marché national.
Importation et spéculation : Le double tranchant
Les inquiétudes liées aux pratiques spéculatives prennent de l'ampleur alors que les importations de viandes rouges se multiplient pour atténuer la flambée des prix. Si ces mesures visent à stabiliser le marché et à protéger le pouvoir d'achat des consommateurs, la réalité pourrait s'avérer plus complexe. En effet, les professionnels du secteur et les consommateurs redoutent que des pratiques spéculatives ne viennent compromettre ces efforts. Dans ce contexte, la spéculation pourrait entraîner une nouvelle augmentation des prix des viandes importées, minant ainsi les effets positifs attendus de l'initiative.
La Fédération marocaine des droits du consommateur a exprimé ses préoccupations face à cette menace, appelant à une vigilance accrue. Selon elle, la spéculation pourrait annuler les tentatives de régulation du marché et de réduction des coûts pour les consommateurs, exacerbant la situation actuelle. Le problème n'est pas seulement conjoncturel, mais bien symptomatique de dysfonctionnements plus profonds dans les filières de production et de distribution des viandes rouges.

Réaction favorable : La FMDC applaudit l'importation de viandes rouges
La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) a salué la décision du gouvernement d'autoriser l'importation de viandes rouges ainsi que celle de l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) fixant les conditions sanitaires pour l'importation de viandes rouges fraîches et congelées en provenance de divers pays. Elle a également appelé à une mise en œuvre rapide de cette mesure. Selon la fédération, cette décision devrait contribuer à résoudre la crise des viandes rouges en baissant les prix sur le marché national tout en offrant un répit à la production locale, ce qui préserverait le pouvoir d'achat des consommateurs marocains. Toutefois, elle a insisté sur l'importance d'aborder cette situation comme une crise structurelle, nécessitant une approche intégrée et la participation de tous les acteurs, y compris les représentants des consommateurs.

La fédération a également demandé de limiter la période d'importation des animaux vivants destinés à l'abattage à trois mois, accompagnée de preuves de leur abattage, sous peine de sanctions. Cette décision de l'ONSSA intervient dans un contexte de flambée des prix de la viande et fait suite à une réunion entre le gouvernement et les professionnels du secteur agricole, où des mesures pour réduire les coûts de production et stabiliser les prix ont été discutées, tout en cherchant à protéger le cheptel national et à garantir un approvisionnement durable et abordable pour les consommateurs.


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