À l'occasion de la 83e session de l'Union parlementaire africaine (UPA) à Rabat, le Maroc réaffirme son ambition de renforcer une diplomatie parlementaire dynamique, axée sur la gouvernance, la stabilité régionale et l'investissement dans la jeunesse. En utilisant les forums législatifs africains comme outils d'influence douce, le Royaume vise à consolider son rôle de moteur de l'intégration continentale et à promouvoir un dialogue interafricain centré sur le développement partagé et la stabilité. Les travaux de la 83e session du Comité exécutif de l'Union parlementaire africaine (UPA) ont officiellement débuté ce mercredi 21 mai 2025 au siège de la Chambre des représentants à Rabat. Cette réunion de haut niveau, prévue sur deux jours, se penche sur l'examen du projet d'ordre du jour de la 47e session de la Conférence de l'Union, prévue fin 2025 à Kinshasa (République démocratique du Congo), ainsi que sur les préparatifs de la 84e session du Comité exécutif, notamment la détermination de sa date et de son lieu de tenue. Organe stratégique de l'Union parlementaire africaine, le Comité exécutif se compose de trois membres par groupe national, élus par la Conférence pour un mandat de deux ans. Il joue un rôle central dans le suivi de la mise en œuvre des décisions et recommandations de l'Union, l'adoption du programme d'action, l'approbation du budget, ainsi que dans le renforcement des liens de coopération avec les organisations régionales et internationales. Lire aussi : Afrique Atlantique : une mer, deux initiatives et une vision marocaine de l'intégration continentale Créée le 13 février 1976 à Abidjan, l'UPA est une organisation continentale rassemblant aujourd'hui 41 parlements nationaux. Elle se veut un espace de dialogue et de concertation entre les législateurs africains, œuvrant à la consolidation d'une action parlementaire commune. L'UPA poursuit des objectifs ambitieux : promouvoir la paix, la démocratie, la bonne gouvernance et le développement durable, tout en renforçant la coopération interparlementaire à l'échelle africaine et avec les autres régions du monde. Dans le même sens, la diplomatie parlementaire du Maroc dépasse le cadre protocolaire traditionnel pour s'affirmer comme un levier de co-construction normative à l'échelle continentale. Là où les modèles classiques reposent sur des dynamiques intergouvernementales, Rabat privilégie une approche ascendante, fondée sur l'implication des législateurs africains dans la définition d'agendas communs. Cette stratégie se traduit par la formulation conjointe de résolutions au sein de l'Union Parlementaire Africaine, la mise en place de groupes thématiques transnationaux et l'amorce d'une convergence législative, notamment dans le domaine du commerce, portée par les commissions techniques spécialisées. Par ailleurs, le Maroc a hissé la diplomatie parlementaire au rang de levier stratégique majeur dans sa politique africaine. En combinant ancrage institutionnel et initiatives thématiques ciblées, le Royaume déploie une influence croissante au sein des instances panafricaines. À travers une présence active dans l'architecture des organisations interparlementaires, l'accueil de sommets parlementaires et la mise en avant de projets structurants, Rabat positionne les forums législatifs comme instruments clés de sa puissance douce sur le continent. En recevant régulièrement des délégations africaines dans ses provinces du Sud et en participant activement aux travaux continentaux, le Maroc consolide son rôle de moteur de l'unité et de l'intégration africaine. Ces échanges lui offrent une plateforme stratégique pour valoriser son modèle de développement, qu'il s'agisse des infrastructures, de la gouvernance territoriale ou de la transition énergétique. Par ce biais, le Royaume tisse des partenariats institutionnels durables et encourage la convergence des visions politiques africaines. Véritable vecteur de solidarité interafricaine, la diplomatie parlementaire marocaine s'inscrit dans une dynamique de coopération Sud-Sud, fondée sur la confiance, le respect mutuel et la complémentarité des intérêts.