Le Maroc enregistre une avancée notable en matière de transparence financière internationale. Dans l'édition 2025 de l'Indice de secret financier (Financial Secrecy Index), publiée par l'organisation indépendante Tax Justice Network, le Royaume se classe à la 63e position sur 141 pays évalués, gagnant 16 places par rapport à l'édition 2022 où il figurait au 79e rang. Ce progrès reflète une dynamique positive, bien que des efforts importants restent à fournir pour se hisser au niveau des standards les plus exigeants en matière de transparence fiscale et financière. Avec un score global de 69/100 en matière de secret financier, le Maroc occupe désormais la 7e position sur le continent africain et la 3e en Afrique du Nord. L'indice évalue les juridictions selon vingt indicateurs regroupés autour de 4 grands axes : l'enregistrement des actifs et des propriétaires réels, la transparence des entités juridiques, l'intégrité du système fiscal et financier, et la coopération internationale. Le Maroc obtient des scores exemplaires (100/100) sur plusieurs indicateurs clés liés à la transparence des entités juridiques, notamment la transparence des sociétés de personnes à responsabilité limité, la transparence de la propriété des entreprises, la publication des comptes annuels, les rapports publics pays par pays, ainsi que l'utilisation de l'identifiant unique (LEI). Lire aussi : La fiscalité, clé de l'indépendance économique et de la justice sociale Des progrès visibles sont aussi observés dans la fiscalité et la gestion des actifs, la propriété immobilière, la propriété des ports francs, la fiscalité des revenus d'investissements étrangers, les décisions fiscales et contrats dans les industries extractives ainsi que la conformité fiscale nationale. Cela témoigne d'un effort clair pour renforcer la traçabilité des actifs et encadrer les pratiques fiscales dans des secteurs souvent sujets à l'opacité. Cependant, plusieurs indicateurs viennent nuancer cette progression. Le Maroc reste particulièrement en retrait sur les questions liées aux mécanismes de coopération fiscale internationale. Il obtient un score de 0/100 en ce qui concerne l'échange d'informations sur demande, et un score de 32/100 sur la coopération juridique internationale, mais ceci pourrait changer, suite à l'engagement du Maroc à mettre en œuvre le traité sur l'échange automatique des données bancaires et financières à des fins fiscales en septembre 2025. Les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux posent également question. Le Maroc affiche un score relativement bas de 45/100 en matière de conformité aux recommandations du Groupe d'action financière (GAFI). De même, le pays obtient un score de 40/100 pour la publication de statistiques financières et économiques, reflétant une accessibilité limitée aux données essentielles sur les échanges internationaux, les investissements et les flux financiers. Ce qui révèle que le Maroc reste en retrait dans le domaine de la coopération transfrontalière et de la lutte contre les flux financiers illicites, deux piliers majeurs d'un système fiscal transparent et équitable. La progression du Maroc dans ce classement traduit une volonté politique d'améliorer son cadre réglementaire et de se rapprocher des standards internationaux. L'accent mis sur la transparence des entreprises et le reporting fiscal démontre une dynamique de réforme structurelle. Cependant, l'opacité persistante dans certains secteurs, notamment la coopération internationale, les mécanismes de résidence fiscale, et le manque d'ouverture sur la propriété des fondations, montre que la réforme