Wall Street a entamé la semaine sur une note résolument optimiste, galvanisée par l'apaisement des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et la dégringolade spectaculaire des prix du pétrole. Lundi, les principaux indices boursiers américains ont clôturé en nette hausse : le Dow Jones a progressé de 0,89 %, le Nasdaq de 0,94 % et le S&P 500 de 0,96 %. Cette embellie est survenue dans un climat international encore fragile. Après un week-end marqué par des frappes américaines ciblées en Iran, la riposte iranienne, un tir de missiles interceptés visant une base militaire américaine au Qatar, la situation s'est avérée plus symbolique que destructrice. Aucune perte humaine n'a été rapportée, ce qui a permis aux marchés de souffler. Le pétrole en chute libre, les marchés en liesse C'est sur le marché de l'or noir que la réaction a été la plus spectaculaire. Les cours du WTI et du Brent ont perdu plus de 7 %, effaçant ainsi les hausses enregistrées depuis les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin. Une telle baisse est généralement perçue comme un signal favorable pour l'économie mondiale, car elle se traduit par des coûts de production et de transport moindres. LIRE AUSSI : Le Qatar déjoue une attaque iranienne En revanche, les géants pétroliers en ont fait les frais : Exxon Mobil a chuté de 2,62 % et Chevron de 1,81 %, pénalisés par les perspectives de rentabilité moins favorables à court terme. L'électrique reprend la main, Tesla brille À contre-courant de ce repli énergétique, Tesla a signé la meilleure performance du jour. L'action du constructeur de véhicules électriques s'est envolée de 8,23 % pour atteindre 348,68 dollars. Le titre a été porté par le lancement réussi au Texas de son tout premier service de taxi autonome – un jalon technologique salué par Elon Musk comme une « révolution en marche ». La Fed et le spectre d'une baisse des taux Autre facteur de soutien au marché : le discours plus accommodant de plusieurs responsables de la Réserve fédérale. Michelle Bowman, membre du conseil des gouverneurs, a ouvert la porte à une possible baisse des taux dès juillet, à condition que les tensions inflationnistes continuent de se modérer. Ce scénario, encore jugé prématuré par la majorité des analystes, commence néanmoins à s'installer dans les esprits. Sur le marché obligataire, ce regain d'optimisme a entraîné une détente des taux souverains : le rendement des bons du Trésor à 10 ans est passé de 4,38 % à 4,34 %. De fait, entre désescalade géopolitique, pétrole bon marché et perspectives monétaires plus souples, Wall Street semble momentanément sortir la tête de l'eau. Une euphorie prudente s'est installée, portée par l'espoir d'un second semestre moins turbulent. Mais les incertitudes restent nombreuses et les investisseurs n'ignorent pas que, dans ce contexte mondial inflammable, les retournements peuvent être aussi rapides que les rebonds.