À l'occasion des premières Assises nationales de l'intelligence artificielle, tenues à Rabat les 1er et 2 juillet 2025, Mme Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée auprès du chef du Gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, a livré une déclaration forte, empreinte de clarté stratégique et de détermination politique. Lors des premières Assises nationales de l'intelligence artificielle, Amal El Fallah Seghrouchni a réaffirmé l'engagement du Maroc à devenir un acteur central du numérique en Afrique. Elle a appelé à une vision claire, structurée et collaborative pour faire de l'IA un levier de développement durable et souverain. « C'est une priorité incontournable pour le Maroc », a-t-elle martelé à plusieurs reprises, témoignant de la détermination et de la maturité avec lesquelles le Royaume aborde les enjeux liés à l'intelligence artificielle dans un monde en pleine reconfiguration numérique. Lire aussi : Seven Square Casa Anfa : un projet phare qui redéfinit l'excellence urbaine à Casablanca Se positionnant comme un hub digital régional, le Maroc ne veut plus simplement être un suiveur des tendances technologiques mondiales, mais bien un acteur structurant de la gouvernance numérique, notamment dans le cadre de l'initiative « Digital for Sustainable Development » qui rassemble les pays arabo-africains. Dans ce contexte, la ministre souligne la nécessité « de tracer une ligne droite » pour affirmer un cap, une ambition et une discipline collective. « Il y a aujourd'hui beaucoup d'initiatives, beaucoup de tentatives… mais parfois dispersées », regrette-t-elle. Le constat est lucide : malgré l'enthousiasme croissant autour de l'IA, l'écosystème marocain souffre encore d'un manque d'alignement, de coordination et parfois de vision partagée. D'où l'appel lancé à la rationalisation, à la structuration et à la consolidation d'une stratégie claire fondée sur la confiance et l'excellence. La confiance, car aucune économie numérique ne peut prospérer sans garantir aux citoyens et aux partenaires internationaux un cadre sécurisé, éthique et transparent. L'excellence, car dans la compétition mondiale, seul un positionnement de qualité peut permettre au Maroc de se distinguer. « On ne pourra pas être compétitif à l'échelle internationale si on n'a pas cette vision très claire de l'objectif », insiste-t-elle. Mais l'ambition va au-delà des frontières nationales. Le Maroc entend aussi assumer pleinement son rôle de leader africain dans le domaine de l'intelligence artificielle. Assumer, explique-t-elle, c'est « être capable d'initier des coopérations et de créer du multilatéralisme dans le domaine de l'IA ». Une posture proactive, qui tranche avec les anciennes logiques de dépendance technologique. Lors des assises, une session a été consacrée à la coopération internationale dans l'IA, suivie l'après-midi d'un débat sur « La course vers l'IA » et les défis d'un multilatéralisme plus équilibré. À travers ces rencontres, le Maroc affirme sa volonté d'apporter une voix africaine structurée dans les discussions globales sur la régulation, l'innovation et l'usage responsable de l'intelligence artificielle. Enfin, Mme Seghrouchni rappelle que l'IA n'est pas seulement une opportunité économique : c'est aussi un levier de transformation sociale et culturelle. « Ce sont des sujets à très grande valeur ajoutée pour le Maroc, pour l'économie, mais aussi pour la société ». Par cette vision, le Maroc se donne les moyens de construire une souveraineté numérique cohérente, inclusive, et ouverte sur le monde.