Dans un contexte économique marqué par la recherche de diversification des investissements et l'essor de la consommation moderne, le marché marocain de la grande distribution alimentaire reste paradoxalement difficile d'accès pour les nouveaux opérateurs. C'est ce que révèle un récent avis du Conseil de la Concurrence, qui met en évidence les nombreux obstacles freinant l'arrivée de nouveaux acteurs dans ce secteur. En effet, seuls trois nouveaux opérateurs ont réussi à entrer sur le marché marocain de la grande distribution alimentaire. Un chiffre qui témoigne d'un verrouillage important du marché, dominé par quelques enseignes bien installées, et peu propice à l'entrée de nouveaux concurrents. Ce constat, dressé par le Conseil de la Concurrence, souligne une série de contraintes structurelles qui rendent l'accès particulièrement difficile, notamment pour les investisseurs nationaux ou régionaux. Selon les médias, le rapport a cité les principaux obstacles identifiés, notamment le niveau d'investissement initial très élevé que requiert toute tentative d'entrée sur le marché. À cela s'ajoutent les besoins en infrastructures logistiques, qui ne peuvent être négligés. Pour espérer rivaliser avec les enseignes déjà en place, il est impératif de disposer d'un réseau logistique performant, structuré à grande échelle, et capable de répondre à des exigences de rapidité, de fraîcheur des produits, et d'efficacité des livraisons. Cette dimension logistique nécessite, elle aussi, des investissements techniques et humains importants. Lire aussi : Grande distribution : Le nouveau visage de la concurrence au Maroc Un autre facteur clé réside dans l'intégration des technologies de pointe dans les processus de vente, de gestion des stocks et de relation client. Le recours à des systèmes informatiques avancés et à des outils numériques de gestion est désormais incontournable pour assurer une expérience d'achat fluide et compétitive. Cela représente un défi supplémentaire, notamment pour les structures de taille moyenne et petite. En outre, les campagnes de communication et de marketing, devenues indispensables pour se faire une place dans l'esprit du consommateur, alourdissent encore davantage la charge financière et stratégique à supporter. Les nouveaux entrants doivent donc disposer non seulement de capitaux suffisants, mais aussi d'une stratégie cohérente et agressive pour espérer capter une part de marché. Le Conseil a également souligné qu'accéder aux fournisseurs représente un véritable défi pour les nouveaux entrants. Ces derniers peinent souvent à établir des relations solides, les fournisseurs se montrant réticents en raison du faible volume d'achats, et leur imposant souvent des conditions moins favorables.