Le Maroc connaît une baisse significative des taux de détention préventive, atteignant des niveaux jamais enregistrés auparavant. Cette avancée reflète les efforts engagés en matière de réforme judiciaire et de coordination institutionnelle. Toutefois, des contraintes subsistent, notamment face aux pressions conjoncturelles, mettant en lumière les limites structurelles du système pénitentiaire. Le Royaume a enregistré, à certaines périodes, une baisse significative des taux de détention préventive, atteignant pour la première fois un niveau inférieur à 30 % du total de la population carcérale. Ce chiffre, jamais atteint auparavant, marque un tournant dans la gestion des dossiers des détenus en attente de jugement. Selon les médias, cette évolution a été soulignée dans une circulaire adressée récemment par le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du ministère public, M. Hicham Balaoui, aux Procureurs généraux du Roi près les Cours d'appel et les Tribunaux de Première instance. Le document met l'accent sur les effets positifs de la coordination entre les composantes des commissions locales et régionales créées en vertu de la circulaire conjointe du 1er juin 2023. Cette dernière, établie entre la présidence du ministère public et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), vise à assurer un suivi rigoureux de la situation de la détention préventive. Selon M. Balaoui, cette coordination renforcée a joué un rôle central dans l'amélioration des indicateurs de performance en matière de traitement des dossiers des détenus préventifs. Lire aussi : Ministère de la Justice : revalorisation des indemnités des ingénieurs et architectes Les efforts conjoints de réduction des délais et de gestion plus fluide des affaires ont permis au Royaume de franchir un cap inédit dans la maîtrise de la détention avant jugement. De même, cette diminution s'inscrit dans une tendance de baisse continue depuis 2019, où le taux atteignait 46,2% selon les données du World Prison Brief. L'évolution la plus notable s'est accélérée à partir de 2023, passant de 37,56% cette année-là à 32% en décembre 2024, pour finalement franchir le seuil des 30% en mai 2025. Cependant, la circulaire souligne également certaines limites observées dans l'évolution de ces taux. Une analyse approfondie des données des années précédentes a mis en évidence une hausse notable du nombre de détenus préventifs durant la période estivale. Cette tendance saisonnière coïncide notamment avec les vacances judiciaires (mois d'août), qui entraînent des difficultés dans la mobilisation des ressources humaines au sein des juridictions. En dépit de ces contraintes, le document appelle à poursuivre les efforts de rationalisation en misant sur la continuité de la coordination locale et régionale, tout en adaptant les mécanismes de suivi à ces périodes sensibles. L'objectif reste de consolider les acquis réalisés jusqu'à présent et de garantir un usage équilibré de la détention préventive, en conformité avec les principes du procès équitable.