Depuis son intronisation en 1999, une conviction irrigue tous les grands discours du Roi Mohammed VI : la jeunesse marocaine constitue la véritable richesse de la Nation et le moteur essentiel de toute transformation sociale et économique. Le Souverain a fait des nouvelles générations non pas une simple catégorie sociale, mais l'un des piliers de son projet de société et de développement. Vingt-six ans plus tard, cette ligne de force demeure intacte. Du haut de la tribune du Trône aux allocutions de la Fête de la Jeunesse, en passant par les messages adressés au Parlement, le même fil rouge se dessine : placer les jeunes au cœur des réformes, leur donner les moyens d'agir et de créer, et reconnaître en eux la clé de l'avenir du Royaume. Pourtant, derrière cette vision limpide se cache un défi persistant. Le Roi n'a cessé d'alerter sur un maillon faible : le manque de suivi et l'exécution laborieuse des politiques dédiées à la jeunesse. Entre ambition Royale et réalité du terrain, l'écart reste trop souvent marqué par l'inertie administrative et l'absence de rigueur dans la mise en œuvre. Ce contraste, le Roi Mohammed VI ne l'a jamais occulté. En rappelant régulièrement que la réussite de toute stratégie dépend de son application concrète, il place la responsabilité sur l'ensemble des acteurs institutionnels et politiques. Car si la jeunesse est bien, selon ses mots, « la vraie richesse du pays », encore faut-il que cette richesse soit cultivée, accompagnée et traduite en opportunités réelles. Une constante Royale : la jeunesse, moteur du Maroc de demain Dès les premiers instants de son règne, le Souverain a tracé un sillon clair : l'avenir du Royaume est indissociable de l'épanouissement de sa jeunesse. Chacun de ses grands discours réaffirme cette conviction ; sans des générations formées, créatives et intégrées, aucun projet de société ne peut pleinement aboutir. Le 20 août 2012, à l'occasion de la Fête de la Jeunesse, le Souverain livrait des mots devenus emblématiques : « Jeunes du Maroc, vous êtes la vraie richesse de la Nation, compte tenu du rôle que vous assumez en tant que partie prenante dans le processus d'évolution sociale de votre pays. » Lire aussi : La jeunesse en quête de reconnaissance politique Plus qu'un hommage, une véritable feuille de route. Car pour le Roi Mohammed VI, l'émancipation de la jeunesse passe par trois leviers essentiels : l'éducation, l'innovation et l'entrepreneuriat. C'est autour de cette trilogie que s'est structurée sa vision, traduite en politiques publiques concrètes. Le lancement, en 2018, de la troisième phase de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) illustre parfaitement cette orientation. En plaçant le développement du capital humain et la promotion de la condition des générations montantes au centre de ce programme phare, le Roi ouvrait un nouveau chapitre. Le discours du Trône de juillet 2018 allait plus loin, appelant à « Recentrer ses programmes sur le développement du capital humain, la promotion de la condition des générations montantes, l'appui aux catégories en situation difficile, et lancer une nouvelle génération d'initiatives génératrices de revenus et d'emplois. » Cette orientation plaçait l'employabilité et l'entrepreneuriat des jeunes au cœur des priorités nationales, confirmant ce que le Souverain n'a cessé de répéter depuis vingt-six ans : le Maroc de demain se construira avec et par sa jeunesse. Une jeunesse au cœur des grandes réformes Le 13 octobre 2017, depuis la tribune du Parlement, le Roi Mohammed VI lançait un signal fort. En annonçant la création d'un Conseil consultatif de la jeunesse, il consacrait officiellement l'influence croissante des nouvelles générations dans la société marocaine : « Les jeunes sont devenus un nouvel acteur, avec un poids important et une grande influence dans la société. » Ce n'était pas seulement une mesure institutionnelle, mais une reconnaissance. La jeunesse n'est plus un simple public à encadrer, elle est un acteur stratégique du Maroc en mutation. Quelques mois plus tard, lors de la Fête de la Jeunesse 2018, le Souverain franchissait un cap décisif. Dans un contexte marqué par un chômage endémique touchant un jeune sur quatre, le Roi appelait à une refonte des politiques publiques : « Il est nécessaire de placer les questions de la jeunesse au cœur du nouveau modèle de développement et d'élaborer une stratégie intégrée dédiée aux jeunes, qui permettrait de définir les moyens de promouvoir efficacement leur condition. » (Discours à la Nation, 20 août 2018 – 65e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple). Et d'ajouter, avec gravité que « Le taux de chômage des jeunes (...) est pour moi un vrai sujet de consternation. Il est inconcevable qu'un jeune sur quatre soit au chômage en dépit du niveau de croissance économique atteint. » Ces mots posaient une ligne de fracture : l'urgence de passer de l'ambition au résultat concret. Les discours des 29 juillet 2019 et 29 juillet 2023 viendront prolonger cette cohérence. En abordant la justice sociale et l'Etat social, le Roi replace systématiquement les jeunes au centre, comme garants de stabilité et catalyseurs d'innovation. En 2023, son appel résonne comme un défi lancé aux nouvelles générations : « Ces projets portent témoignage du génie marocain et attestent la confiance placée dans les capacités intrinsèques de nos jeunes, ainsi encouragés à redoubler d'inventivité et de créativité. » De la réforme des institutions à la refonte du modèle de développement, la jeunesse n'est pas un chapitre secondaire, elle est la colonne vertébrale du Maroc de demain. Vision royale, réalité de terrain : le défi du suivi Depuis vingt-six ans, la ligne Royale ne souffre d'aucune ambiguïté : faire de la jeunesse le levier central du développement humain et du progrès national. Mais derrière cette clarté, le Roi Mohammed VI pointe, discours après discours, une faille persistante : l'exécution. Plus qu'un manque d'idées ou de volonté politique, c'est l'absence de rigueur dans la mise en œuvre et le suivi des programmes qui fragilise les ambitions. Le Souverain le rappelle avec constance : les stratégies, aussi bien conçues soient-elles, restent lettre morte si elles ne se traduisent pas en résultats tangibles sur le terrain. « Les programmes destinés aux jeunes ne peuvent réussir sans un suivi sérieux ni une évaluation transparente. » Dans plusieurs interventions, le Souverain a exhorté les responsables publics, élus et institutions à sortir de l'inertie administrative pour assurer une exécution rapide et efficace des projets en faveur de la jeunesse. Le problème n'est pas l'absence de chantiers, mais leur concrétisation réelle dans la vie quotidienne des jeunes Marocains. En plaçant la jeunesse au cœur de la réforme de l'éducation, de la justice sociale et du développement humain, le Roi a dessiné une vision où les jeunes ne sont pas des spectateurs mais les acteurs des mutations du pays. Ce cap est tracé, cohérent, répété : il engage désormais l'ensemble de l'appareil institutionnel et politique. De la Fête de la Jeunesse 2012 au Discours du Trône 2023, une phrase s'impose comme le leitmotiv de plus d'un quart de siècle de règne : « Les jeunes sont la vraie richesse du pays. » Tout est là : une ambition Royale limpide, un projet de société où la jeunesse est à la fois bénéficiaire et force motrice. Le défi qui reste n'est plus celui de la vision, mais de l'action. Transformer cette conviction en réalité exige une mobilisation collective, une gouvernance efficace et un suivi rigoureux pour que les orientations Royales deviennent, enfin, des résultats concrets pour des millions de jeunes Marocains.