À chaque rentrée, la question de la vente des manuels scolaires refait surface. Entre prix imposés dans certaines écoles, plaintes des parents et inquiétudes des libraires, le débat soulève des enjeux économiques et culturels. Beaucoup appellent à des règles claires pour garantir transparence et équité. À l'approche de la rentrée, la question de la vente des manuels scolaires revient sur le devant de la scène. Plusieurs établissements, notamment privés, exigent des parents qu'ils se procurent les livres et cahiers directement auprès de l'école. Une méthode critiquée pour son caractère exclusif, qui limite la liberté de choix des familles et fragilise les librairies traditionnelles. Le marché des manuels représente près de 70 % des revenus du secteur de l'édition et de la distribution au Maroc, selon les médias. Pour les ménages, la note devient plus salée lorsque les prix imposés par les écoles dépassent de 15 à 25 dirhams ceux affichés en librairie. Selon le niveau scolaire, la facture globale des fournitures peut dépasser 2 000 dirhams par élève, ce qui pèse lourdement sur le budget des familles, déjà éprouvées par la hausse du coût de la vie. Lire aussi : Réforme de l'enseignement supérieur : Un chantier colossal Les associations de parents d'élèves dénoncent depuis plusieurs années des pressions financières croissantes. Imposer l'achat des manuels directement dans l'établissement à des tarifs prédéfinis est jugé contraire à la liberté de choix des familles et appelle, selon elles, à un encadrement clair des prix et des pratiques de vente. Les libraires indépendants, pour leur part, alertent sur les répercussions économiques et culturelles de cette tendance. Selon les médias, chaque année, ces commerces écoulent plus de 1 500 références de manuels et assurent des milliers d'emplois. Leur marginalisation risquerait d'affaiblir un maillon essentiel de la vie culturelle. Ces points de vente jouent un rôle de diffusion du savoir, de promotion de la lecture et d'animation intellectuelle. Face à ce constat, de nombreuses voix appellent à une intervention des pouvoirs publics, notamment du ministère de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, afin de mettre en place un cadre réglementaire garantissant transparence et concurrence loyale. L'objectif serait de protéger le pouvoir d'achat des ménages tout en préservant la vitalité des librairies comme acteurs culturels et économiques. Ce débat dépasse la seule question commerciale. Il soulève des enjeux de justice sociale, d'égalité d'accès à l'éducation et, plus largement, de la place du livre dans la société. Réduire les librairies à de simples rivales des établissements scolaires reviendrait à affaiblir symboliquement et matériellement l'ensemble de l'écosystème du savoir.