Autour de Salé, une campagne inédite du ministère de l'Intérieur s'appuie sur des drones pour cartographier les constructions illégales. Rapports, contrôles et démolitions s'enchaînent. Premiers bilans : dans la province de Khémisset, vingt chantiers recensés, dont quatorze érigés sans autorisation. À Salé et dans son arrière-pays, une riposte méthodique aux entorses au droit de l'urbanisme est engagée depuis plusieurs semaines. À l'initiative du ministère de l'Intérieur, les services territoriaux conduisent une campagne de détection précoce des chantiers irréguliers, avec un recours assumé aux drones pour observer, géolocaliser et documenter les sites suspects. Objectif : freiner l'essaimage de constructions sans autorisation avant qu'elles ne s'enracinent dans le paysage, rapporte Al Akhbar dans son édition du jeudi 16 octobre. Les équipes mixtes mobilisées procèdent à des survols systématiques des zones sensibles, en milieu rural comme aux franges périurbaines. Les images collectées sont croisées avec les plans d'aménagement et les données cadastrales afin d'établir des rapports circonstanciés transmis aux services centraux. Ce protocole permet d'objectiver la nature des ouvrages, d'en mesurer l'emprise réelle et d'identifier rapidement les maîtres d'ouvrage présumés. Lire aussi : Habitat et urbanisme : Fatima Ezzahra El Mansouri détaille les réalisations de son département Les premiers relevés font apparaître une multiplication de constructions non conformes dans plusieurs communes, notamment dans le triangle Salé–Khémisset–Témara. Des parcelles vacantes, poches interstitielles ou emprises mal contrôlées ont été converties en habitats ou locaux commerciaux sans instruction de dossier ni autorisation. Cette prolifération inquiète les autorités, qui y voient une source de désordre spatial, de vulnérabilités techniques et de charges nouvelles pour des réseaux publics déjà sollicités. Le ministère de l'Intérieur a, en conséquence, demandé aux préfectures et provinces de renforcer les descentes de terrain, d'accélérer les mises en demeure et d'engager, le cas échéant, des démolitions suivant la procédure. Des commissions spécialisées, associant autorités locales, police et Gendarmerie Royale, pilotent le suivi. L'imagerie aérienne – par drones, et le cas échéant par satellite – sert d'alerte et de preuve, afin d'intervenir avant la fermeture des chantiers et l'occupation effective. Les premiers effets sont tangibles : dans la province de Khémisset, vingt constructions récemment identifiées ont été répertoriées, dont quatorze réalisées en contravention avec les règles. Les opérations doivent se poursuivre, avec un même cap : restaurer l'Etat de droit urbanistique et préserver la qualité des services collectifs.