Le système judiciaire marocain se modernise avec la réforme des notifications, désormais basées sur l'adresse de la carte d'identité nationale. Cette mesure, visant à fluidifier les procédures et responsabiliser les citoyens, promet de réduire les retards, d'assécher les stratégies dilatoires et de renforcer l'efficacité et l'équité du processus judiciaire. Dans une démarche résolue visant à expurger le système judiciaire de ses pesanteurs procédurales, une mutation d'envergure est entrée en application ce 8 décembre. Cette réforme, qui consacre une rupture paradigmatique avec les pratiques antérieures, s'attaque frontalement à l'écueil des notifications judiciaires infructueuses, une source notoire de lenteurs et d'obstructions processuelles. Désormais, l'adresse consignée sur la carte d'identité nationale électronique fait foi de domicile légal pour toute communication émanant de l'autorité judiciaire, une innovation qui redéfinit la relation entre le citoyen et la justice. Annoncée par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, cette mesure confère une force exécutoire à une donnée administrative jusqu'alors insuffisamment exploitée sur le plan procédural. En s'affranchissant du recours systématique et parfois laborieux à l'auxiliaire de justice, particulièrement lorsque les justiciables se révèlent insaisissables, le législateur entend insuffler une célérité nouvelle aux instances judiciaires. Cette évolution s'inscrit en concomitance avec l'implémentation des amendements au code de procédure pénale, signifiant une volonté politique affirmée de moderniser l'appareil judiciaire et de le doter d'outils à la hauteur des impératifs de bonne gouvernance. Lire aussi : Notifications judiciaires : L'adresse sur la CIN devient le point de contact officiel La portée de cette réforme transcende la simple simplification administrative ; elle opère une translation de la responsabilité vers le citoyen. L'actualisation des données personnelles sur la carte d'identité nationale n'est plus une simple formalité, mais devient une obligation civique dont l'inobservation peut emporter des conséquences juridiques substantielles. Une convocation expédiée à une adresse obsolète sera réputée valablement notifiée, engageant ainsi la responsabilité du justiciable défaillant. Les tribunaux peuvent désormais se fonder sur cette référence domiciliaire officielle, éradiquant les délais inhérents à la procédure d'aide judiciaire et asséchant, par là même, les stratégies dilatoires fondées sur des changements d'adresse non déclarés. Les observateurs du monde juridique s'accordent à qualifier cette avancée de significative. Elle est perçue non seulement comme un gage d'efficacité et de rationalisation des coûts, mais également comme un instrument de renforcement de l'équité procédurale et des droits de la défense, en garantissant un canal de notification fiable et incontestable. En érigeant l'adresse civile en pivot de la communication judiciaire, cette réforme consolide le principe de responsabilité individuelle et ancre les effets de justice dans la sphère des données officielles. Un appel solennel est ainsi lancé à la vigilance citoyenne, condition sine qua non du succès de cette modernisation qui vise à instaurer une justice plus diligente, plus transparente et, en définitive, plus efficiente.