Le Maroc renforce sa souveraineté sanitaire grâce à l'essor stratégique du secteur privé, appuyé par le Plan « Santé 2025 » adopté en avril 2018 et le rapport conjoint du ministère de la Santé et de l'Organisation Mondiale de la Santé, publié en 2025. Entre modernisation des infrastructures publiques et développement des cliniques privées, le Royaume améliore l'accès aux soins tout en stimulant l'investissement, l'emploi et la croissance économique. En 2025, le secteur privé de la Santé au Maroc s'affirme comme un pilier essentiel de la souveraineté sanitaire nationale, porté par une dynamique d'investissement sans précédent. Selon le Plan « Santé 2025 » et le rapport officiel du ministère de la Santé publié en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une enveloppe globale d'environ 24 milliards de dirhams est prévue, dont 14 milliards consacrés au secteur hospitalier, afin de moderniser les infrastructures publiques. Parallèlement, le plan vise aussi à stimuler l'essor des cliniques privées, dont le nombre est passé de 375 en 2020 à 453 en 2024. Ces établissements représentent aujourd'hui 40 % de la capacité hospitalière nationale, rapprochant le ratio de lits par habitant de la moyenne dans la région Moyen-Orient – Afrique du Nord (MENA). Lire aussi : Tokyo : Ouverture du Forum de haut niveau sur la Couverture sanitaire universelle avec la participation du Maroc Le développement du privé est également soutenu par la généralisation de l'assurance maladie obligatoire, transformant la demande en marché captif. Des groupes privés, appuyés par des fonds nationaux et internationaux, projettent l'ouverture de 12 nouvelles cliniques entre 2025 et 2026, portant la capacité totale à plus de 5.700 lits. Ces investissements constituent un levier stratégique pour améliorer l'accès aux soins, en particulier dans les zones sous-dotées. Néanmoins, cette expansion rapide soulève des questions de régulation et d'équité. Les experts insistent sur la nécessité de maintenir un équilibre entre un secteur public fort et un privé complémentaire, afin d'éviter une prédominance qui pourrait fragiliser la santé publique. Conscient de ces enjeux, le gouvernement a engagé une réforme ambitieuse visant à renforcer la gouvernance, la régulation et la qualité des services, avec la mise en place d'agences indépendantes pour surveiller les marchés pharmaceutiques et lutter contre la fraude. Cette réforme structurelle s'articule autour de cinq lois-clés. Elle comprend la modernisation des centres hospitaliers universitaires et la réhabilitation de plus de 1.400 centres de santé de proximité, pour un investissement estimé à 8 milliards de dirhams, selon le rapport conjoint du ministère de la Santé et de l'OMS. Ces efforts ont déjà permis d'atteindre une couverture médicale de 92 % de la population, avec un objectif de 95 % à l'horizon 2025. La Santé devient ainsi un moteur de croissance économique, générant des milliers d'emplois qualifiés et renforçant la compétitivité du Royaume. Au total, en 2025, l'investissement privé dans la santé se positionne comme un complément stratégique à la montée en puissance des capacités publiques. Ce double mouvement est crucial pour bâtir un système équilibré, résilient et performant, capable de répondre aux besoins croissants des Marocains tout en garantissant un accès équitable à des soins de qualité. L'alliance entre modernisation publique et dynamisme privé marque une étape déterminante dans la consolidation de la souveraineté sanitaire nationale.