INAUGURATION. L'association Enfance Maghreb Avenir ouvre un cinéma, le 10 juin 2011, dans l'ancienne médina de Marrakech pour offrir aux enfants l'accès à l'image et l'apprentissage de nouvelles approches de communication C'est au coeur du mellah de Marrakech que l'association Enfance Maghreb Avenir (EMA) a créé un nouvel espace dédié à l'art et à la culture. Conscients du rôle clé que joue la ville de Marrakech dans le rayonnement du septième art, avec son festival aujourd'hui incontournable, une Ecole supérieure des Arts visuels (ESAV) et la proximité des studios de Ouarzazate, Najat Limet et son staff de l'EMA, avec de nom breux partenaires internationaux, ont décidé de mettre sur pied une salle de cinéma destinée aux enfants défavorisés. En effet, c'est au sein du collège Laâyoune que cette nouvelle salle, qui n'est pas uniquement un lieu de projection mais un espace d'apprentissage et de formation, voit le jour. Fruit d'un partenariat avec l'Académie régionale de Marrakech, le Centre cinématographique marocain (CCM), l'institut italien de la Culture, le Centre cinématographique français, la Faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech et du collège Val d'Argent de Ste Foy l'Argentière, le projet CinEMA vise l'utilisation du cinéma comme un outil pédagogique. Débouchés d'avenir Comme l'explique Mme Limet, il s'agit «de réfléchir, éduquer le regard des enfants et faire naître des interrogations, susciter le débat et le dialogue». Et c'est dans ce but que l'association compte donc favoriser l'accès des plus défavorisés aux formations artistiques et culturelles. Sans oublier d'impliquer les élèves dans un travail d'analyse des images, ce qui les aidera à aiguiser leur sens critique et leur curiosité. Mais il ne suffit pas d'aménager une salle de cinéma. Le tout est de pérenniser ce projet en proposant des formations pour les enseignants qui souhaitent aborder le cinéma dans le cadre scolaire au sein de leurs classes. C'est là un rôle rempli par Caterina Tarasco, une grande figure de l'art connue mondialement et qui supervise les formations. Ces dernières sont proposées gratuitement et prennent appui sur les collections du CCM, du centre culture français et de l'ESAV. Dans ce sens, en 2011 trois professeurs du collège ont suivi une formation encadrée par deux intervenants professionnels, Fadel Elghouali, directeur du CPR à Rabat et Youssef Aît Hammou, professeur et chercheur en linguistique. On le voit bien, l'objectif pédagogique et le souci d'une formation continue priment dans ce projet phare qui place donc l'image au coeur de l'apprentissage d'une enfance marocaine des quartiers démunis où le cinéma fait rêver mais surtout peut offrir de belles débouchées sur l'avenir.