Les centrales syndicales reviennent à la charge. Elles ne comptent rien lâcher en ce qui concerne les hausses des salaires… Lors du dernier round du dialogue social, tenu fin février, le ministre de l'Emploi Abdesslam Seddiki aurait fait la promesse d'appliquer très prochainement cette hausse des salaires de la fonction publique tant convoitée par les syndicats. Mais cette promesse reste « très vague », selon Youssef Alakouch, membre du secrétariat permanent de l'Union marocaine des travailleurs (UMT). Ainsi, ce dernier a déclaré que le gouvernement tergiverse puisqu'il se place du côté du patronat en essayant d'éviter une augmentation de la masse salariale et des impôts. Les syndicats (UMT, CDT et FDT) exigent du gouvernement une réponse « claire » et « précise » à propos des engagements qui ont été pris en avril 2011, du temps d'Abbas el Fassi, avec les syndicats et le patronat. Le gouvernement, toujours selon Youssef Alakouch, considère que la hausse des salaires constitue une charge financière très élevée ; c'est de cette façon que le gouvernement explique sa réticence à pousser encore plus sur les salaires, sachant que ceux de la fonction publique ont été augmentés de 10% en avril dernier, une hausse en deux temps, juillet 2014 et juillet 2015. Cette position, vue par les syndicats comme un entêtement du gouvernement, aurait permis au patronat de botter en touche. Mais en réalité le patronat ne cesse de relancer le gouvernement et à leur tête Abdelilah Benkirane pour engager sérieusement la réforme sociale, qui comporte plusieurs volet ; le dossier des retraites bien évidemment mais aussi la réduction des charges salariales qui intéresse le plus les entreprises. L'UMT recommande au gouvernement de préserver la paix sociale et de trouver une solution consensuelle à la réforme des retraites.