Alors que le Festival Mawazine Rythmes du monde en est à sa 14ème édition, son directeur artistique Aziz Daki estime qu'il a contribué à favoriser la conciliation des citoyens avec la production culturelle. Les habitudes changent et le public aussi. Sans doute, mais il n'y a pas que cela… Ainsi que l'affirme Aziz Daki, les Marocains (ou du moins une partie d'entre eux) sont aujourd'hui tout à fait disposés à payer leur billet, fort cher au demeurant, pour aller voir des stars se produire sur scène. En effet, cela fait quelques années que le public, jeune et moins jeune, paie des billets ou des cartes d'accès à respectivement plusieurs centaines et plusieurs milliers de DH. Mais cela était le cas avant également. On se rappelle que pour des concerts comme le légendaire James Brown dans les années 80 ou le mythique Santana dans les années 90, les gens achetaient leurs billets déjà, moins cher certes. Mais les concerts étaient uniques et surtout irréguliers. Aujourd'hui, avec Mawazine, il faut admettre la régularité. Mais il faut dire aussi qu'il s'agit d'un effet de mode pour plusieurs personnes qui achètent leurs tickets d'entrée. Cela étant, Daki précise à juste titre qu'un modèle novateur est né, puisque les recettes sont progressivement passées de 50 à 80% aujourd'hui des dépenses du festival. A considérer les pris des tickets, on mesure les cachets des artistes… Nous ne sommes ni à Essaouira ni à Fès. Sur le plan économique, Mawazine, avec ses stars et autres divas, ses 1.000 artistes et autres visiteurs de la ville, a également un fort et utile impact sur la ville, se félicite Aziz Daki, avec un tourisme qui se porte mieux, un secteur du transport dopé et une activité artisanale qui prend des couleurs. Une étude sera d'ailleurs lancée pour chiffrer tout cela. Cela étant, pas un mot sur les polémiques de Jennifer Lopez et sur le persistant problème du calendrier. Aziz Daki n'aime pas parler de cela semble-t-il. Et pourtant, il le devrait car la place de deuxième plus grand festival de musique dans le monde en termes d'audience et de plus important en Afrique et dans le monde arabe de Mawazine devrait lui donner plus d'assurance pour aborder les différents sujets qui intéressent le public. Et puis, il serait intéressant de connaître les cachets des artistes afin de faire une comparaison avec d'autres festivals, comme celui des Gnaoua Musiques du monde et de Fès Musiques sacrées.